Plan de sauvegarde du potentiel de production Pineau : Objectif atteint

13 novembre 2013

Sur 2013, la filière avait demandé 110 ha de droits nouveaux à l’INAO. Le contingent a été atteint sans problème par les producteurs. « Ce sera plus facile pour aller négocier une nouvelle enveloppe » se réjouit le président du Syndicat qui parle d’un signe extrêmement positif adressé à la famille du Pineau.

 

 

p8.jpgJean-Marie Baillif et Patrick Raguenaud…L’un préside le Syndicat des producteurs, l’autre le Comité du Pineau. Le 4 octobre, à l’issue de l’assemblée générale du Syndicat, les deux hommes ont présenté ensemble le premier bilan d’étape du « Plan de sauvegarde du potentiel de production Pineau ». Comme ils s’étaient retrouvés quelques mois plus tôt à Paris (avec Jean-Bernard de Larquier) pour rencontrer Christian Paly, le président du Comité national vins & eaux-de-vie de l’INAO. « Je vois que la famille est au complet » avait lancé le vigneron du Sud-Est, visiblement séduit par cette démarche de filière, capable de rasséréner tant l’INAO que le ministère. En C. Paly, le Pineau a trouvé un excellent avocat. « Christian Paly a très bien compris notre demande. Il nous a beaucoup aidés » précisait avec chaleur J.-M. Baillif.

Des autorisations de transferts de droits à hauteur de 100 ha et 10 ha de droits gratuits pour les jeunes… C’était le « challenge » du Pineau, le contingent de droits nouveaux demandé par le Vin de liqueur pour l’année 2013. Contrat rempli à 100 %. La totalité de l’enveloppe a été souscrite par les producteurs de Pineau. Premier effet direct : un coup de pouce sur l’affectation des surfaces 2014, par le biais du critère des 40 % (voir article page 9). « Nous renouons avec une augmentation de surface, ce qui va permettre d’engager un développement global de la filière » saluaient avec une belle unanimité J.-M. Baillif et P. Raguenaud. Bénéfice collatéral : « Ce sera plus facile d’aller négocier la prochaine enveloppe 2014. »

Car le « Plan de sauvegarde du potentiel de production Pineau » ne porte pas sur un an mais sur quatre. Dans sa globalité, le prévisionnel représente 440 ha. Mais le volume des droits attribuables est révisable chaque année, en fonction des besoins exprimés, de la réalisation de l’enveloppe précédente… Sébastien Archambaud, directeur du Syndicat, a établi un tableau excel. L’outil permet aux producteurs de se projeter sur les 4 ans. « Les 440 ha sont bouclés » laisse filtrer le Syndicat.

L’implication des jeunes

Comme l’a indiqué Patrick Ragueneau, président du Comité, l’une des grosses satisfactions de la filière porte sur l’implication des jeunes. La nouvelle génération allait-elle répondre à l’appel du Pineau ? Message bien reçu. « C’est très très positif pour le Pineau » note à son tour le président du Syndicat.

La demande de droits nouveaux émane d’un peu toutes les catégories de producteurs. « La typologie des exploitations est très ouverte, confirme-t-on. Cela va des petites structures aux plus importantes, des vendeurs directs aux producteurs de vrac.
Assez souvent, les droits nouveaux servent à approvisionner un complément de gamme, à se positionner de manière un peu plus significative sur le marché du vrac. »

Un débat a eu lieu en interne : « Fallait-il ou non ouvrir les droits de plantation à tous les opérateurs ? » Sans surprise la filière a répondu par l’affirmative. Mais elle a aussi voulu se donner un cadre : premièrement, récompenser l’implication des producteurs, d’où une attribution proportionnelle à l’engagement de chacun ; deuxièmement, renforcer l’appellation avec la règle de l’affectation supplémentaire. « Ce point est vachement important, souligne J.-M. Baillif. C’est la garantie apportée à l’INAO et au ministère que ces surfaces ne finiront pas dans l’escarcelle du Cognac. »

Jean-Marie Baillif connaît bien les producteurs de Pineau. Il en est sûr : « Cette campagne d’attribution de droits a créé un petit électrochoc dan la tête de nos viticulteurs. Ils se sont dit que c’était un juste retour des choses ; qu’ils avaient eu raison de garder le cap, de ne pas succomber aux chants des sirènes ; que le jeu en valait la chandelle. C’est un message d’espoir. Le Pineau est une production qui vaut la peine qu’on s’implique pour elle. »

Naturellement, « il a fallu mouiller sa chemise pour aller chercher les droits ». Le manque de « disponibilité Cognac » a pu freiner quelques-uns. Mais outre que la filière a profité d’un très bon accompagnement de la part des services de l’INAO, locaux et nationaux, elle a obtenu – cerise sur le gâteau – de bénéficier des aides à la restructuration sur les droits nouveaux Pineau. « Ce n’était pas gagné d’avance. « On s’est battu pour ça aussi, avec l’appui des échelons administratifs régionaux » reconnaît le président du Syndicat. Fin juin-début juillet, la filière Pineau obtenait une réponse positive de FranceAgriMer Paris. Un peu tard pour ceux des producteurs qui avaient déjà déposé leurs dossiers. Ils auront l’occasion de se rattraper les années suivantes.

En début de vendange, la profession du Pineau s’attendait à une petite récolte, très décevante sur les Merlot, sans doute un peu meilleure sur les Cabernet. Quant aux Colombard, ils présentaient un profil très hétérogène. Le Montils s’en tirait plutôt mieux alors que l’Ugni blanc laissait tout le monde dans l’expectative. « Il est encore trop tôt pour s’exprimer. » Ces faibles prévisions n’entament pas la confiance dans les projets commerciaux en cours, pour certains bien avancés (Coste/Puygaudin, Bisquit, AVP-Covitis…).

 

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