Reconversion qualitative différée : les Charentes potentiellement intéresséespotent

25 février 2009

restructuration.jpgUn plan temporaire pour l’arrachage temporaire… Peut-être pourrait-on définir ainsi le plan d’adaptation du Languedoc-Roussillon tel qu’il semble se dessiner aujourd’hui. La région méridionale avoue un excédent structurel de 1,5 à 2 millions d’hl vol. de vins. La reconversion – arrachage pour replanter des cépages plus qualitatifs – n’est pas une nouveauté dans le Midi. Il se restructure tous les ans 9 000 ha entre l ‘Hérault, le Gard, les P.-O… Par contre les viticulteurs du Midi butent depuis deux ou trois ans déjà sur le problème de l’arrachage temporaire. Ils aimeraient bien obtenir une amélioration substantielle du régime communautaire d’aide à l’arrachage temporaire. Pour l’instant, ce régime tient à une prime compensatoire pour perte de récolte, versée durant trois ans. L’OCM viti-vinicole va faire l’objet d’une révision en 2003. La demande méridionale, et plus généralement française, d’un régime d’arrachage temporaire primé sera-t-elle entendue à ce moment-là ? On l’espère mais comme un tient vaut mieux que deux tu l’auras, les vignerons méridionaux ont profité du déplacement chez eux du ministre de l’Agriculture en septembre pour pousser leurs pions. Leurs réflexions, synthétisées par la Chambre régionale d’agriculture du Languedoc-Roussillon, se sont inspirées de plusieurs sources : le précédent des P.-O., connu sous le « Plan Rivesaltes » mais aussi la démarche conduite par la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Elles ont abouti à ce qui est présenté aujourd’hui comme le « Plan d’adaptation de la viticulture du Languedoc-Roussillon ». Une appellation peut-être un peu pompeuse pour ce qui, après tout, n’est qu’une extension du régime communautaire existant, en attente d’une éventuelle amélioration de ce régime. Ainsi, le dispositif est-il conçu à titre expérimental et, pour l’heure, n’a vocation à s’appliquer qu’au Languedoc-Roussillon. Ceci étant, il a été présenté en comité de direction ONIVINS et plusieurs régions viticoles se sont déclarées potentiellement intéressées, comme le Midi-Pyrénées, la Vallée du Rhône ou les Charentes.

Au coeur du plan : la reconversion qualitative différée

La « reconversion qualitative différée » – une autre manière de parler de l’arrachage temporaire en vue de la restructuration – s’inscrit au cœur du Plan. Elle se décline sous différents aspects. La prime pour perte de récolte passe de 3 ans à 5 ans, pour un montant annuel de 1 100 euros/ha (7 215 F/ha). Mais la véritable nouveauté porte sur la gestion de l’arrachage temporaire. A une approche individuelle se substitue un projet d’entreprise. C’est en effet au sein d’une coopérative ou de tout autre organisme collectif (groupement de producteurs, groupement de coopératives…) que devra être géré l’arrachage temporaire en vue de la replantation en cépages qualitatifs. L’entreprise – prise au sens large du terme – s’engage pour un volant d’arrachage temporaire, à charge pour elle d’organiser en interne la gestion des droits. Ainsi, un viticulteur âgé qui arrachera pourra transférer l’obligation de replanter à un jeune qui percevra la prime de restructuration du vignoble. La coopérative se portera caution des viticulteurs qui profiteront du dispositif.

Coopérative, caution… deux points qui suffisent à souligner ce qu’il y aurait d’éminemment aléatoire à vouloir plaquer sans ménagement le système Languedoc-Roussillon à une région comme les Charentes. Si l’on veut l’appliquer un jour à la région délimitée, il faudra certainement retailler le costume.

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