Le Plan collectif à la restructuration ouvert sur la période 2013-2015 a suscité l’adhésion de 875 viticulteurs sur les 4 734 que compte la région délimitée. Une performance plus qu’honorable dans les circonstances qui présidèrent à sa mise en œuvre : un déclenchement en avril 2013 pour une date butoir au 30 juin. Mobilisation exceptionnelle des services de l’UGVC.
A la requête de FranceAgriMer qui souhaitait recueillir les vœux des régions avant de lancer la procédure d’aide collective à la restructuration, le Conseil de bassin Charentes-Cognac s’était prononcé pour une enveloppe maximale de 4 000 ha (avec possibilité de + 10 % en sus). Au final, ce sont 2 623 ha, représentatifs de 875 dossiers, qui se retrouvent engagés dans le Plan collectif Charentes-Cognac pour la période triennale 2013-2015. Un score plus qu’honorable quand on songe aux conditions qui présidèrent à l’exercice : délais très courts (trois mois à peine) et surtout « révolution copernicienne » dans la mentalité d’un viticulteur normalement constitué. Pensez ! Lui demander d’anticiper de trois ans ses plantations. Et, qui plus est, exiger de lui qu’il dise précisément là où il veut planter, sur quelle parcelle, pour quelle surface. Dur, dur !
Un effort d’accompagnement
Il a fallu pas mal de réactivité du côté des viticulteurs et un effort d’accompagnement massif du côté de l’UGVC pour rendre l’opération réalisable.
Sur les 875 dossiers, l’équipe du syndicat a bien reçu 800 porteurs de projets. Il s’agissait de répondre à leurs questions, les informer, les rassurer parfois, revoir avec eux les dossiers… Pour les jeunes femmes du syndicat, cela s’est traduit par des journées de travail à rallonge dans un bureau chauffé à blanc les jours de canicule. Et ce n’est pas la petite clim. arrivée in extremis qui a vraiment rafraîchi l’atmosphère.
A la réunion d’avant-vendanges, Christophe Forget, président du syndicat, a demandé à l’assistance d’applaudir l’équipe de l’UGVC. Coup de chapeau amplement mérité. Dans le tour de France des bassins viticoles, l’équipe de l’UGVC était à coup sûr la plus petite structure à gérer un Plan collectif. Pourtant, en volume de plantations, les Charentes arrivent juste derrière le Languedoc-Roussillon. Un excellent rapport efficacité/moyens.
Dans le cadre du Plan collectif de restructuration Charentes-Cognac, le dossier médian porte sur 3 ha. Ce chiffre porte sur la durée du plan (les trois ans), en sachant que les viticulteurs se sont engagés sur un calendrier de plantation.
En Charentes, la variation de densité de plantation représentait la seule issue pour entrer dans le Plan collectif de restructuration. Contexte de production oblige, « nous avons assisté à un petit retour vers une densité plus forte » constatait Marlène Tisseire à l’heure du bilan.
De nouveaux adhérents
La jeune directrice du syndicat peut se réjouir de voir sa structure engranger de nouveaux adhérents. La réduction sur les frais de dossier consentie aux membres de l’UGVC a joué pleinement son rôle. Auprès de pas mal de viticulteurs, il a servi de déclic, sans parler de l’aide qu’ont pu trouver les viticulteurs auprès du syndicat. Pour un certain nombre d’entre eux, il s’agissait du premier contact avec l’UGVC.
Un plan collectif bis
Contrairement à ce qui avait été dit – « il n’y aura pas de séance de rattrapage » – FranceAgriMer pourrait bien ouvrir début d’année prochaine un nouveau Plan collectif aux bassins qui le souhaitent. Apparemment, toute l’enveloppe nationale n’a pas été consommée. Ainsi, l’éventualité d’un « nouveau ticket » se dessine-t-elle. Rappelons-le : le plan collectif se traduit par un supplément de prime de 3 500 € par rapport à la restructuration individuelle (11 500 € l’ha au lieu de 8 000 € l’ha/9 000 € pour les J.A). Mais ce n’est pas le seul avantage. Ceux qui s’inscrivent dans le Plan collectif ont l’assurance de voir le montant de la prime verrouillée pendant les trois ans, quoiqu’il advienne.
Cette visibilité récompense en quelque sorte l’effort d’anticipation. La prime versée dans le cadre du Plan collectif fait presque jeu égal avec le coût de replantation, estimé entre 15 et 20 000 € de l’ha. Par contre le Plan collectif n’est pas compatible avec la notion de plantation anticipée. C’est l’un ou l’autre. Il faut choisir. C’est bien souvent la structure d’exploitation qui trace la ligne de partage.
Christophe Forget
« Les bons signaux »
A la réunion des vendanges de l’UGVC, le président du Syndicat viticole a demandé au négoce d’envoyer les « bons signaux à la viticulture ». « La politique d’achat des vins et des eaux-de-vie fait partie de ces signaux a-t-il dit, comme la politique des prix. » « Preuve de sa maturité, le syndicat réclame depuis toujours une hausse des prix raisonnable et durable. » « Des projections à 2026 donnent des ventes en progression de + 52 %. Etre en capacité de répondre à cette demande suppose un vignoble sain et bien entretenu. La Viticulture a envie d’y croire mais aussi de garder le cap. Les cartes sont entre vos mains M. les négociants !
Repères
* Taux de renouvellement du vignoble en 2012 : 2,2 %.
* Taux de mortalité des pieds : 4,5 % par an.
* Effort de renouvellement nécessaire dans la perspective de 11 de pur ha : 4,4 %.
* Prévisions de ventes à horizon 2026 (famille du négoce) : + 52 %.