L’interprofession où les vertus de l’alternance. Chaque nouvelle mandature se traduit par un jeu de chaises musicales. Durant les trois dernières années, le Comité national interprofessionnel du Pineau des Charentes avait à sa tête un viticulteur : Jean-Bernard de Larquier. Un représentant du négoce vient de lui succéder. Il s’agit de Patrick Raguenaud.
Le nouveau président de l’interprofession du Pineau est le directeur des sites de production de la société Marnier-Lapostolle , dont celui de Bourg-Charente, près de Cognac. Patrick Raguenaud est connu pour être un très fin connaisseur de la région de production. Sa société développe de longue date une petite activité Pineau, essentiellement au Québec et en France. A l’issue de l’assemblée élective du 26 juin 2012, un nouveau bureau a été formé.
Un travail de fond attend la nouvelle équipe. Si tout se passe bien, elle aura à mettre en musique une page importante de l’histoire du Pineau. Sous l’impulsion de plusieurs de ses membres – dont Jean-Marie Baillif, président du Syndicat des producteurs de Pineau – la filière a entamé une vaste réflexion sur son avenir : quels Pineaux, pour quels volumes et surtout pour quelle valorisation ?
La principale conclusion consiste à dire que la valorisation est intimement liée à l’innovation. L’une ne va pas sans l’autre. Au sujet du Pineau, l’innovation adopte différentes formes.
– Innovation produit tout d’abord. La filière s’intéresse de près à la différenciation de l’offre. Il existe déjà de nombreux Pineaux. On parle d’un millier de Pineaux sur la marché, entre les différentes couleurs, les différentes qualités, les différentes marques de producteurs et de négociants. Mais l’objectif tient vraiment à ce que les metteurs en marché aient le sentiment de commercialiser « leurs propres Pineaux». Et qu’ainsi ils s’approprient davantage le produit.
– Innovation dans les relations entre opérateurs ensuite. Jusqu’alors, le Pineau des Charentes était largement considéré comme un « produit de producteur ». Un New deal se dessine entre viticulture et négoce. Pour que le Pineau sorte de ses frontières régionales, accède de plain pied au marché national voire international, les producteurs ont conscience qu’ils ont besoin des négociants. Quant aux négociants, ils reconnaissent les efforts réalisés par les producteurs pour décloisonner le produit. Un « donnant/donnant » riche de potentialités.
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