Dopée par la Bonne santé du Cognac

10 mars 2009

La reprise du Cognac procure un relief supplémentaire aux magasins généraux de l’ORECO, comme d’ailleurs la crise précédente en avait fait un passage obligé. Sur le dernier exercice 2005-2006, les quantités de Cognac entreposées ont progressé de 11 %, avec une hausse équivalente du chiffre d’affaires.

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Lorsque la restructuration de l’ensemble des chais sera terminée fin 2008, la capacité de stockage d’ORECO atteindra environ 800 000 hl vol., contre 750 000 hl aujourd’hui. Un volume non négligeable. Pourtant, compte tenu des perspectives, la société estime que ces disponibilités de logement pourraient s’avérer insuffisantes. C’est pourquoi son président, Jean-Denis Fougère, lors de l’assemblée générale du 14 décembre 2006, a indiqué que la structure « ne manquerait pas d’étudier toutes les opportunités de locations ou d’achat de nouveaux chais qui pourraient se présenter ».

Au 30 juin 2006, date de fin d’exercice, les eaux-de-vie confiées à la société ORECO s’élevaient à 419 272 hl AP soit 13,5 % du stock régional, un pourcentage en hausse de plus d’un point par rapport à 2004, date d’inauguration du siège rénové. Comment expliquer cette progression ? Elle est sans doute due en partie à la montée en puissance, sur la période considérée, des contrats de bonne fin, qui sont ni plus ni moins que des accords de vente à terme, réputés « parfaits », même si le prix n’est pas encore fixé et que les eaux-de-vie restent la propriété des viticulteurs. Pour le négociant, le stockage ORECO présente un avantage logistique, celui de pouvoir suivre les eaux-de-vie ou encore de disposer des lots plus facilement. Un autre aspect interfère sans doute, celui des prescriptions liées à la DRIRE, qui conduit certains marchands en gros à confier leurs marchandises à l’ORECO, à la suite de fermeture de chais en ville par exemple.

Le chiffre d’affaires de l’exercice 2005-2006 a atteint un peu plus de 10 millions d’€, en augmentation du même pourcentage que le volume d’activité. La valeur assurée des eaux-de-vie s’élevait au 30 juin 2006 à 400,7 millions d’euros, contre 411,2 millions l’exercice précédent. Cette légère décrue témoigne du poids des eaux-de-vie nouvelles. Chiffre significatif : les comptes 0 et 1 représentent aujourd’hui 58 % du stock ORECO contre 52 % en 2005 et 42 % en 2004. A l’inverse, les comptes 6 et au-delà s’établissent à 14,5 % contre 21,5 % en 2005 et 30 % en 2004. D’un exercice à l’autre, on constate une assez grande stabilité entre les crus avec un « cœur de gamme » constitués des Fins Bois pour 58 % (7,3 % de GC, 16 % de PC et Bies, 1,2 % de BB, BO et 18 % de Cognac). Entre les chais principaux et les chais extérieurs (au nombre de 7, qui appartiennent aux propriétaires des eaux-de-vie qui s’y trouvent logées), la société gère 96 chais. Le parc de futaille se compose de fûts pour 77 % et de tonneaux pour 23 %. Durant l’exercice, la société a acquis 10 000 hl de fûts neufs, 20 500 hl de fûts roux et 1 830 hl en tonneaux, financés en partie par crédit-bail. En mai 2005, ORECO a commencé d’équiper le site de Merpins de racks. A ce jour, 60 % des entrepôts de Merpins utilisent ce nouveau mode de stockage plus économe en place. Fin 2008, on estime que les racks auront permis d’accroître la capacité de stockage de 60 000 hl.

investissement à rythme soutenu

Si le chiffre d’affaires d’ORECO se développe, les investissements se poursuivent également à un rythme soutenu. Au cours de l’exercice, la société a réalisé 2,3 millions d’investissements, consécutifs à l’achat des chais du mas d’Usson (anciens chais Hardy), la continuation des travaux de conformité des différents sites (1,1 million d’€) et l’achat de matériel. Pour partie, le financement a été assuré par emprunt (1,2 million d’€). Au titre des dépenses en cours et à venir, le président de l’ORECO a cité la refonte du système informatique. Le projet prend en compte la dématérialisation des titres de mouvements (voir Le Paysan Vigneron n° 1065), la dématérialisation des ordre technique – enregistrement en temps réel des tâches par le personnel de chai doté de tablettes PC – ainsi que la mise en place de l’HACCP, opérationnelle pour la campagne 2006. Depuis 1994, le BNIC hébergeait et sauvegardait les données d’ORECO. Afin de sécuriser les deux systèmes d’information respectifs et acquérir une plus grande réactivité, ORECO va s’équiper de son propre matériel informatique. Sa mise en place sera effective de 30 juin 2007. En complément, et pour prévenir tout problème majeur survenant au siège, un plan de reprise d’activité sous 24 heures sera installé sur un site extérieur. La société Ares a été retenue pour le développement du nouvel outil informatique. Le projet dans sa globalité représente la mobilisation d’une somme de l’ordre de 800 000 €. Au cours de l’exercice, il a été confirmé que les travaux de mise en conformité des sites Seveso seuils bas seraient terminés selon les prescriptions en vigueur. « L’ensemble de ces chantiers représente des besoins de financement importants » a noté Jean-Daniel Fougère. Le même a tenu à préciser que le coût moyen de stockage « ne représentait aujourd’hui que 2,70 % de la valeur moyenne des eaux-de-vie, tout frais compris ». Et de poursuivre : « Les tarifs de base (réf. FB 2) ont augmenté de 6,42 % sur 3 ans, soit 2,14 % l’an ; dans le même temps, l’inflation des prix à la production de l’industrie et des services a progressé de 7,16 %, soit 2,39 % l’an. » Le président de l’ORECO a par ailleurs pris soin de rappeler les conditions dans lesquelles la société exerçait son activité : « bâtiments aux normes, futaille, manutention, matériel aux normes, personnel, assurance, gestion ».

Un opérateur proche d’ORECO n’est pas loin de penser que la société détiendra bientôt 15 % du stock régional d’ici peu. Il y voit un intérêt dans le sens où il qualifie ce stock de « modérateur ».

Cognac/Formation à la dégustation

Les stages ORECO

Agréé organisme de formation continue par la direction du Travail, la société dispense deux sessions de formation à la dégustation, l’une en novembre, l’autre en mai. Les deux sont animées par les courtiers assermentés Francis Audemard, Jean-François Robert et Patrick Béguin. La session de novembre dure 15 h et se destine plus particulièrement à un public de professionnels (bouilleurs de cru, bouilleurs de profession) déjà initié aux arcanes du Cognac. Son programme est assez soutenu. La session de printemps s’adresse à un auditoire plus large – viticulteurs, distillateurs, courtiers, professionnels du négoce mais aussi sommeliers, restaurateurs, amateurs d’eaux-de-vie de Cognac. Elle s’étend sur 25 h, à raison de deux séances de 2,30 h par semaine (de 8 h 30 à 11 h). Le programme aborde quatre thèmes : le fractionnement de la distillation charentaise (tête, cœur, secondes), l’étude des différents crus de l’appellation, les défauts liés à la vinification et à la distillation, le vieillissement des eaux-de-vie. Les exposés et séances de dégustation sont conçus pour être facilement assimilables par les stagiaires, au nombre de 12 à 14 par groupe. Le coût de la formation s’élève à 300 € TTC en mai (environ 280 € en novembre). Il peut être pris en charge dans le cadre de la formation professionnelle (FAFEA, VIVEA, autres…). Un certificat d’aptitude à la dégustation conclut la formation qui est adaptée à la préparation de l’examen « courtier de campagne ».

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