Priorité aux gains de parts de marché

18 mars 2009

1027_12.jpegPrésident de l’assemblée plénière du BNIC depuis deux mois, Jean-Pierre Lacarrière s’est déjà exprimé plusieurs fois sur le sens qu’il entendait donner à son mandat. Comme tout bon commerçant, ses priorités vont au marché et notamment à la lutte contre les entraves et autres barrières tarifaires. Il accorde cependant une place particulière à la protection de l’appellation, sans oublier la restructuration du vignoble, serpent de mer régional.

« Si le Cognac progresse en volume et en parts de marché, ça ira bien pour tout le monde. Nous sommes tout de même ici pour permettre au Cognac de se développer. » C’est sur la base de ce postulat frappé au coin du bon sens que Jean-Pierre Lacarrière fonde la primauté qu’il accorde au marché. Ainsi, selon lui, l’axe prioritaire de l’interprofession doit-il être de lutter contre les entraves à la vente et notamment contre les barrières tarifaires. « Sur l’ensemble des marchés, le BN doit veiller à ce que le Cognac soit traité de la même façon que ses concurrents, sans discrimination » dit-il. Mais pour ce faire, le Cognac doit être « inattaquable ». D’où l’accord plein et entier de J.-P. Lacarrière de travailler « à un renforcement juridique de l’appellation ». « Si aujourd’hui le Cognac en est là où il est, il le doit à ses marques mais aussi à son appellation. » Et les discussions de l’OMC, encore toutes fraîches, ne peuvent que l’y encourager. « Il est très important pour nous que le Cognac soit reconnu en tant qu’IG (indication géographique). » A côté de la défense du produit, le président de l’interprofession désigne une autre mission essentielle : la promotion. « La promotion, précise-t-il, ne saurait se résumer à la publicité ou à une campagne d’affichage. Il s’agit aussi de faire déguster le produit et découvrir ses arômes. Une commission devra se pencher sur cette question. » D’entrée de jeu, Jean-Pierre Lacarrière avait indiqué que l’interprofession dépensait annuellement environ 20 millions de francs pour son plan de communication et le négoce, « dans son entièreté », un peu plus de 2 milliards de francs. « Il s’agit de moyens importants mais tout à fait insuffisants comparés à nos concurrents. Avec des coûts de production de 8 à 20 fois inférieurs, Whisky, Tequila ou Vodka disposent de moyens financiers sans commune mesure avec les nôtres. » Dans le tir groupé des priorités, J.-P. Lacarrière place « un problème majeur mais non encore résolu », la restructuration régionale. « Dans ces domaines, on avance à pas lents » reconnaît-il. « L’inter-profession avait émis il y a quelques années le Plan d’adaptation viticole, repris par M. Zonta. Dans une perspective de disparition de la double fin, il est très important que les différents débouchés régionaux soient organisés. Mais les pistes d’organisation ne se résument pas à un kit. Il reste aussi à trouver des solutions pour que tout ceci soit bien compris et ensuite mis en œuvre. » Devant les courtiers réunis le 8 septembre pour leur traditionnelle « journée des courtiers », J.-P. Lacarrière a d’ailleurs insisté sur la nécessité de communiquer à l’intérieur de la région et la difficulté de l’entreprise. « Depuis sept ans que je suis ici, j’ai constaté un énorme déficit de communication. Je suis sidéré de voir comment les nouvelles sont captées et comprises. Il y a tout un travail d’information à mener. » En interne, Jean-Pierre Lacarrière reconnaît qu’il y a des améliorations à apporter au BNIC, ne serait-ce qu’au plan des statuts, anciens et dotés de règles « un peu bloquantes ». « Dans ces conditions, c’est donc le statu quo qui l’emporte. » Au niveau du personnel, « beaucoup de gens compétents travaillent ici mais comme toute entreprise, le BNIC n’échappe pas à la nécessité d’évoluer pour s’améliorer ».

Exercice obligé mais qui n’exclut pas la sincérité, le nouveau président du BN a rendu hommage à son prédécesseur, Bernard Guionnet. « C’est quelqu’un de pugnace, de courageux et de très volontaire, premier président professionnel du BN depuis très longtemps. » En ce qui concerne la situation générale du Cognac, il s’est déclaré relativement optimiste. « Je suis convaincu que l’embellie que nous connaissons depuis deux ans n’est pas une embellie passagère. L’économie semble repartir aux USA et surtout le dollar est en passe de se rétablir. Si cela se vérifie, cela ne pourra que faciliter les exportations, non seulement aux États-Unis mais aussi dans tous les autres pays facturés en dollars et ils sont nombreux. » Et de poursuivre. « En volume, le Cognac retrouve un peu de ses splendeurs passées, c’est-à-dire ce qu’il a connu il y a dix ans, en 1992-1993. Mais il y a encore du travail à faire. »

Directeur de Rémy Martin depuis huit ans, Jean-Pierre Lacarrière a accompli pratiquement tout son parcours professionnel dans le groupe, d’abord chez Cointreau, à différents postes dont celui de directeur commercial de la marque et ensuite chez Rémy Cointreau, en charge de toutes les sociétés en Europe. Agé de 57 ans, J.-P. Lacarrière est marié et père de quatre garçons.

Bureau National Interprofessionnel Du Cognac

Assemblée Plénière Mise En Place Le 25 Juillet 2003

Président : Jean-Pierre Lacarrière
Vice-président : Philippe Boujut
Directeur : Alain Philippe

Représentants de la viticulture

Délégués des viticulteurs : Bernard Bégaud (Villars-les-Bois), Jean-François Berthelot (Saint-Martial-sur-le-Né), Philippe Boujut (Saint-Preuil), Isabelle Clochard (Moulidars), Sébastien Denéchère (Brie-sous-Matha), Yves Dubiny (Villars-les-Bois), Erice Gauche (Saint-Saturnin), Roger Girard (Meursac), Philippe Guélin (Pérignac), Jérôme Guérin (Cherves-Richemont), Bernard Guionnet (Gensac-la-Pallue), Véronique Laprée (Meursac), Olivier Louvet (Segonzac), François Méry (Salles-d’Angles), Jean-Marie Moreau (Montguyon), René Perrocheau (Fouque-brune).

Délégué des producteurs de Pineau : Jean-Bernard de Larquier (Arthe-nac).

Représentants du négoce

Personnalité qualifiée : Patrick Peyrelongue (Maison Delamain).

Délégués des négociants en Cognac : Francis Barat (H. Mounier), Jean-Marie Beulque (société Marnier Lapostolle), Lionel Breton (société Martell & Cie), Cyril Camus (SA Camus La Grande Marque), Max Cointreau (Cognac Frapin), Philippe Coste (SA Compagnie de Guyenne), Yann Fillioux (société JAs Hennessy & Cie), Jean-Pierre Lacarrière (Maison E. Rémy Martin & Cie), François Le Grelle (SA Thomas Hine & Cie), Jean-Marc Olivier (société Courvoisier S.A.), Jérôme Royer (Maison Louis Royer).

Délégué des négociants en Pineau : Antoine Cuzange (Maison A. Staub & Cie).
Délégué des exportateurs des vins vinés des Charentes : Jean-Paul Latreuille (Ets Latreuille S.A.).
Délégué des bouilleurs de profession : James Bannier (Les Touches-de-Périgny).
Délégué du commerce en gros : Maurice Cabanne (Ets Cabanne & Fils). Suppléant : Jean-Claude Tessendier.
Délégué du commerce régional des vins de table : Hervé Pogliani (Distilleries Charentaises).
Délégués avec voix consultative
Délégué des courtiers : Patrick Béguin.
Délégué des salariés de la viticulture : Didier Burgun.
Délégué des techniciens viticoles : Laurent Duquesne.
Délégué des tonneliers : Michel Hovard (Tonnellerie Taransaud).
Délégué des pépiniéristes : Jacques Gergaud.

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