Négoce français du vin : Changement de nom; L’AGEV devient l’UMVIN

28 novembre 2012

UMVIN pour Union des maisons & marques de vin. Par rapport à l’ancienne dénomination – AGEV ou Association générale des entreprises vinicoles – le gain de lisibilité saute aux yeux. Sinon, pas de changement de fond. L’objet social reste identique : regrouper les entreprises de négoce du vin, elles-mêmes fédérées dans des syndicats régionaux de métier. Le négoce attend tout de même de cette initiative une meilleure « mise en avant » sur des sujets transversaux comme la gouvernance de la filière (dossier des plantations, gestion des réserves…).

p18a.jpgEn adoptant son nouveau nom, on ne peut pas dire que l’échelon national des entreprises du vin ait pêché par originalité. En région, la plupart des syndicats de négociants commencent par le terme Union : Union des Maisons de Champagne, Union des Maisons de la Vallée du Rhône… C’est donc assez naturellement que le sigle UMVIN s’est imposé. Les idées les plus simples sont souvent les meilleures. En tout cas, la nouvelle dénomination risque d’être plus « parlante » au simple quidam. Non que les négociants en vin aient l’intention de communiquer à tout va. Mais ils souhaitent être mieux repérés, pour être mieux entendus.

Voilà à peu près deux ans qu’a débuté au sein de la fédération nationale la réflexion sur le changement de nom. L’occasion de s’interroger sur ce qu’est un négociant. « Nous avons des sensibilités très différentes, nous sommes multiples mais, en même temps, quelques constantes nous animent » a commenté Ghislain de Mongolfier, président de l’UMVIN (comme il l’était précédemment de l’AGEV). Il a décliné le sigle pour approcher le métier de négociant et les objectifs de sa fédération. « L’union, a-t-il dit, c’est ce qui nous permet d’être plus efficaces. On ne se fédère pas pour le plaisir mais pour être meilleur. Ce changement de nom recouvre aussi une volonté d’aller chercher, en régions, davantage de compétences et de personnes-ressources. Nous nous sentons moins jacobins que girondins. » Pour le président de l’UMVIN le terme « maison » véhicule « une assise, une volonté de s’inscrire dans le temps. Nous ne sommes pas là pour faire des coups. » La marque, c’est le « trésor » du négociant « l’une des caractéristiques de notre métier ». « Quand on marque son produit, on s’engage face au consommateur. Quelle garantie le consommateur attend-il ? Un pépin sur une marque peut coûter très cher. » Le vin, eh bien, c’est le cœur du métier. « Nous sommes ancrés localement. Nous avons beau nous propulser au bout du monde, le produit nous ramène constamment à la vigne. »

Vis-à-vis des autres organisations, de l’Etat, des régions, l’UMVIN confirme sa vocation d’interlocuteur privilégié. « Nous représentons une catégorie économique claire qui a un métier, qui crée de la valeur. C’est ce que nous voulons mettre en avant. »

Depuis pas mal de temps déjà, « la gouvernance de la filière » représente un sujet phare pour l’association. Le vocable « gouvernance » recouvre, entre autres, la promotion de l’outil interprofessionnel, la gestion des réserves, un dossier comme les droits de plantation. Sur toutes ces thématiques, le négoce en vin revendique une prise de parole, avec le constat, parfois, d’avoir plus de poids économique que de poids politique.

Chiffres clés
En 1988, les statistiques douanières recensaient 2 700 entreprises se revendiquant du statut de négociant en vin. Aujourd’hui, elles seraient un peu plus de 1 100 selon les mêmes sources. A considérer le chiffre d’affaires, 650 entreprises de négoce en vin dégageraient un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’€. C’est à peu près le nombre d’adhérents revendiqué par l’UMVIN, via les syndicats régionaux. Le négoce en vin français recouvre des entreprises aussi différents que le groupe Castel (1re entreprise hexagonale avec 1 milliard de cols vendus entre vin avec IG et vin sans IG) ou la maison Sichel de Bordeaux, spécialiste des grands crus classés. En 2011, la valeur ajoutée liée à l’activité de négociant en vin se serait élevée à 18 milliards d’€. La profession emploie directement 28 000 salariés (300 000 personnes en comptant les emplois connexes.
L’UMVIN indique que le négoce valorise 70 % de la production viticole française.

p18b.jpgJosé Ramón Fernandez est le secrétaire général du CEEV, Comité européen des entreprises vins. Le CEEV représente les intérêts du négoce européen des vins à Bruxelles (une vingtaine de membres dont la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Grèce…). L’équipe, constituée de trois permanents – José Ramón Fernandez, Sylvain Naulin, un assistant – travaille beaucoup sur les accords de libre-échange entre l’Europe et les autres pays du monde, veille à la place du vin dans la société, garde un œil sur le sujet de l’encadrement des plantations. Auprès d’une Commission européenne prônant la concurrence et le libre-échange, soucieuse de protection du consommateur, adepte du principe de précaution, des groupes d’intérêt comme le CEEV trouvent une écoute attentive.

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