Les Grandes Maisons Fédèrent Leurs Syndicats

15 mars 2009

La Rédaction

Le Syndicat des exportateurs (Hennessy, Martell, Courvoisier…) et le syndicat Progrès et Tradition (Rémy Martin, Otard…) ont fusionné pour donner naissance à un nouveau syndicat, le Syndicat des maisons de Cognac. Malgré un appel du pied insistant, l’Union syndicale, le syndicat des PME du Cognac, ne s’est pas jointe à eux. Mais la porte reste ouverte.

 

 

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A. Cuzange, président de l’Union syndicale.

L’annonce officielle a été faite le 19 décembre, lors de la dernière assemblée plénière du BNIC. Mais le « mariage » était consommé depuis le 24 octobre 2007. Pour tous les protagonistes, il s’agit de l’aboutissement d’une vieille idée, « dans l’air depuis longtemps ». Déjà en 2001 l’interview d’un négociant dans le journal Sud-Ouest évoquait un syndicat unique du négoce. Sans doute est-ce d’ailleurs ce projet de syndicat unique qui a quelque peu différé le rapprochement des organisations professionnelles. Car l’Union syndicale, malgré l’invite explicite de ses coreligionnaires, n’a pas souhaité donner suite. « Pour l’instant il n’y a pas d’affectio-societatis » a commenté sobrement le président de l’Union syndicale, Antoine Cuzange, qui rajoute dans la foulée « qu’il n’y a pas non plus de répulsio societatis ». Jean-Marc Olivier (Cognacs Courvoisier), le président du nouveau syndicat, y trouvera peut-être du « grain à moudre », lui qui assurait, le 19 décembre, « que la porte du Syndicat des maisons de Cognac restait ouverte à toute nouvelle adhésion ». « Nous souhaitons représenter le plus largement possible les entreprises du Cognac. Notre syndicat s’adresse à tout le monde. Ainsi, dans un avenir plus ou moins proche, nous ne désespérons pas d’agrandir le cercle. » C’est bien la volonté « de parler d’une seule voix » qui semble avoir motivé l’initiative du négoce. « Les maisons de Cognac, grandes comme petites, ont des intérêts à défendre en commun. Nous serons d’autant plus forts que nous seront unis. » Plus que les relations avec la viticulture, sont mis en avant les problèmes commerciaux d’accès au marché (en Chine, Russie, Inde…), avec une évolution de la réglementation qui se négocie au plan local, national mais aussi européen et mondial. A Bruxelles, auprès de la CEPS (Confédération européenne des producteurs de spiritueux), il vaut mieux afficher sa cohésion plutôt que ses divergences.

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J.-M. Olivier, président du Syndicat des maisons de Cognac.

La naissance du Syndicat des maisons de Cognac renvoie aussi à tout un pan de l’histoire régionale. Le syndicat Progrès et Tradition naît, dans les années 68-69, d’une sécession de la maison Rémy Martin. La stratégie développée par la famille Hériard-Dubreuil autour du concept de Fine Champagne englobe alors toute une série d’initiatives : création des syndicats de crus, des coopératives associées… Quarante ans plus tard, la réunion des deux syndicats Progrès et Tradition et Syndicat des exportateurs signe-t-elle une sorte de normalisation ? A l’évidence, cette normalisation n’a pas mis quarante ans à s’opérer. Sica, coopératives associées sont devenues des « lieux communs » à toute la région et, sans s’interroger plus avant sur les intentions, n’existe-t-il pas un certain chassé-croisé entre la Fine Cognac d’Hennessy et le Cognac Fine Champagne de Rémy ? Pour un négociant, la vraie raison de cette normalisation, c’est tout simplement que la situation a changé depuis les années 60. « Les enjeux autour du Cognac sont différents, l’organisation du négoce n’est plus la même et les relations entre maisons non plus. » Un opérateur à la retraite se réjouit que « le collectif l’emporte enfin sur le chacun pour soi ». Il y voit une grosse marge de progrès. « Les guerres intestines ne sont pas constructives. » Il y voit aussi la main de la bonne période traversée par le Cognac. A coup sûr, ce genre de situation tempère les tentations individualistes.

 

Les membres du Syndicat des Maisons De Cognac

Château de Cognac Otard
, Courvoisier, Delamain, Frapin, Gautier, Hennessy, Léopold Gourmel, Martell, Rémy Cointreau, Thomas Hine.

Président : Jean-Marc Olivier (Courvoisier) – Vice-président : Jean-Pierre Lacarrière (Rémy-Cointreau) – Trésorier : Patrick Peyrelongue (Delamain) – Trésorier-adjoint : Olivier Blanc (Léopold Gourmel) – Secrétaire : Thierry Démoulis (Château de Cognac Otard) – Secrétaire adjoint : François Le Grelle (Thomas Hine).

Syndicat Progrès et Tradition et  Syndicat des exportateurs

 

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