Une maison pour l’ avenir

11 février 2009

La Rédaction

Le Modef a son siège national à Angoulême. Jusqu’alors en location, le syndicat de défenses des petitess et moyennes exploitations vient d’acquérir une maison bien à lui, signe qu’il croit en son avenir et dans l’avenir de ceux qu’il défend.

« Quand le bâtiment va, tout va. » Le Modef pourrait presque faire sienne cette maxime mille fois entendue. S’il n’y a qu’un saut de puce entre le 100, rue de Bordeaux, ancienne adresse du syndicat et le 14, boulevard d’Aquitaine, la nouvelle adresse, le syndicat de défense se trouve plus au large dans les murs dont il vient de faire l’acquisition. « De bourgeoise, la maison va devenir progressiste » promet, gouailleur, le président des jeunes du Modef.

Le Modef avait souhaité faire de l’inauguration de son nouveau siège, le 27 septembre, une journée conviviale et rassembleuse. Une centaine de délégués départementaux participèrent en matinée à un comité de direction élargi tandis que se joignaient à eux pour l’apéritif, un certain nombre d’invités dont le président de Groupama Centre Atlantique, le président de la MSA 16, le directeur du Crédit Mutuel, un représentant du Conseil général, le président de la Coordination Rurale, François Lucas, plusieurs représentants de la Confédération Paysanne, la conseillère régionale Simone Fayot, la Fédération des jeunes du Modef ainsi que quelques figures historiques du mouvement comme Raymond Mineau, de Charente, Franck Marcadet, des Landes ou Paul Ardouin de la Drôme.

Le Modef signe son acte de naissance en 1959. C’est la deuxième formation syndicale à se créer en France, après la FNSEA en 1946, issue du CGA. Dans les années 50, à l’avènement d’un marché commun encore limité à la France et à l’Allemagne, des agriculteurs constatent qu’ils n’ont pas forcément les mêmes intérêts que d’autres. Beaucoup des pères fondateurs du mouvement sont originaires des trois départements cités plus haut. Ce qui vaut à la Charente d’accueillir tout naturellement le siège national du syndicat, dès sa fondation. Sans regret, apparemment, d’un siège parisien. « Nous sommes avant tout un syndicat de terrain, proche des agriculteurs. »

Se saisissant des dossiers du moment, Raymond Girardi, secrétaire national du Modef et Xavier Compain, secrétaire général adjoint, ont dénoncé « l’orientation très libérale » prise par le ministre de l’Agriculture, qui se traduit par une suspension de la modulation des aides et un blocage des CTE. « Nous demandions d’aller plus loin dans le plafonnement des aides et le ministre décide aujourd’hui de les supprimer. Même chose pour les CTE. Le Modef avait énormément travaillé à la mise en place de ces contrats qui allait dans le sens de l’exploitation familiale. » Si l’inauguration du siège est « un pari fait sur l’avenir du Modef », le prochain congrès national en février prochain dans la Drôme doit être « un pari sur le métier ». « Nous allons mettre en débat public les notions essentielles d’agriculture moderne, citoyenne et durable. » Et de préciser que la revendication centrale du Modef depuis quarante ans a toujours été de se battre pour des prix rémunérateurs « afin que les exploitants familiaux puissent vivre dignement du fruit de leur travail ». Le comité directeur du Modef a émis la proposition de mener une action unitaire avec les autres formations syndicales pour obtenir des prix rémunérateurs et une poursuite des CTE. « Nos revendications collent de plus en plus aux attentes des consommateurs. La crise de confiance dans l’alimentation a joué comme un vrai ballon d’oxygène pour nos thèses, qui reposent sur le respect de la qualité et de la diversité de notre agriculture. A partir de là, le Modef à une “autoroute” devant lui pour se développer et développer les agriculteurs qu’il défend. Longue vie au Modef dans l’intérêt de l’agriculture familiale et des petites et moyennes exploitations. »

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire aussi

Adapter la taille : un savoir-faire… qui s’apprend !

Adapter la taille : un savoir-faire… qui s’apprend !

Les conditions économiques sont bouleversées. Il va falloir adapter nos itinéraires techniques pour baisser les coûts de production, mais continuer à produire. La taille, première étape de la campagne, reste essentielle. Or elle s’apprend. Des formations existent....

error: Ce contenu est protégé