Millésime 2016 : Un potentiel très moyen affecté par les excès d’humidité et le stress hydrique

10 octobre 2016

        Le millésime 2 016 s’est déroulé dans un contexte assez compliqué du début à la fin de la saison. La climatologie a été marquée par deux séquences majeures et divers sinistres qui ont eu des conséquences sur le développement de la vigne et le devenir de la récolte. Rien n’a été facile en 2016 du premier au dernier jour. L’hiver marqué par une absence de froid et une douceur et ensuite en mars une petite période a retardé le débourrement. Heureusement car fin avril, le thermomètre s’est rapproché dangereusement des températures négatives pendant quelques jours et des dégâts de gel ont touché un certain nombre de zones basses et sensibles de la région. Par la suite, un climat toujours dans l’excès a rendu la conduite des vignes délicate. Durant la première partie du cycle végétatif de début mai à la fin juin, l’abondance des pluies et la fraîcheur ont fragilisé le potentiel de grappes et retarder l’avancement des parcelles. Par la suite, 70 jours de sécheresse ont fait languir les souches et amplifié l’hétérogénéité de production. Le cycle  végétatif  2 016 aura été marqué à la fois par des excès de pluies et de chaleur qui ont eu des conséquence sur la nature et les quantités de raisins produites.

 

Le gel et la grêle de printemps ont fait de gros dégâts

 

        Après un hiver pluvieux et doux, le débourrement est intervenu à partir du 20 avril. Une période plus froide fin avril et début mai a engendré des dégâts de gel de printemps dans tous les secteurs bas de la région délimitée. Plus de 4 000 ha de vigne ont été affectés fortement par le gel touchant particulièrement, les zones vulnérables. Le secteur du Pays Bas a été particulièrement touché ainsi que beaucoup de petites zones dispersées dans l’ensemble de la région. Par la suite, le mois de mai a été pluvieux et un sinistre de grêle puissant à frappé le vignoble les 27 et 28 mai. L’intensité des dégâts a été forte et à couvert des surfaces très importantes (4 000 à 5 000 ha). La zone ou s’est déroulé ce sinistre est très proche des secteurs touchés en 2014 ce qui a suscité de grosses interrogation sur l’efficacité du réseau anti-grêle. Le recoupement de diverses sources émanant des organismes techniques et de la distribution d’agro-fournitures laisse penser que le cumul des surfaces gelées et grêlées au printemps atteint 10 000 ha sur lequel le niveau de production sera très faible.

 

Un potentiel d’inflorescences en dessous la moyenne à la fin mai

 

        La qualité de la sortie rameaux au printemps laissait augurer d’un potentiel d’inflorescences relativement important mais les conditions climatiques fraîches et pluvieuses l’ont fragilisé. L’expression précoce de symptômes de chlorose, quelques attaques de mildiou et des phénomènes de filage ont amoindri le potentiel d’inflorescences à la fin du mois de mai. Il ressort des comptages de nombre d’inflorescences réalisés fin mai par la Station Viticole du BNIC (sur le réseau de 52 parcelles de suivi de maturité), un potentiel très moyen de 50 800 raisins/ha avant la floraison. La sortie d’inflorescences s’avère inférieure à la moyenne des 10 dernières récoltes (54 600 inflorescences/ha) et aussi très proches d’années comme 2014, 2012, 2 009 et 2 008. Cette information sur le potentiel d’inflorescences devient plus pertinente qu’après la prise en compte des conditions de déroulement de la floraison. En effet la structure généreuse des grappes d’ugni blanc est en mesure de compenser une sortie très moyenne de grappes.

 

De mauvaises conditions de floraison dans les parcelles précoces

 

        À partir de début juin, la climatologie fraîche et pluvieuse s’est poursuivie. L’abondance et la fréquence des pluies ont favorisé l’expression de la chlorose, le développement du mildiou et ensuite perturbé le déroulement de la floraison. Dans les situations précoces, les premiers boutons floraux ont éclos vers le 12 à 15 juin durant une période marquée par des précipitations régulières et de températures fraîches. Cela a perturbé le déroulement de la floraison qui s’est étalée durant plus de deux semaines. Les conditions de fécondation n’ont pas été idéales et l’hétérogénéité de stades des grappes s’est révélée d’une parcelle à l’autre et même au sein des souches. Des inflorescences étaient en pleine floraison au 18 juin alors que d’autres n’avaient pas encore libéré leurs capuchons floraux. Le retour du beau temps à partir du 25 juin a accéléré le processus de floraison qui s’est effectué dans de meilleures conditions dans les parcelles tardives. Au final, beaucoup de souches ont perdu une partie de leur potentiel de baies et de début juillet, des phénomènes de millerandage se sont extériorisés.

 


 

Le beau temps de juillet a fait du bien mais l’hétérogénéité des grappes était forte 

 

        Le retour du beau temps en juillet est arrivé à point nommé pour calmer la virulence du mildiou et stimuler la croissance végétative des vignes qui accusaient un certain retard. Les parcelles ont tiré un bon profit de cette période de beau temps qui s’est prolongée durant tout le mois. Le développement des grappes s’est déroulé assez lentement et de façon irrégulière au fil des semaines. Certains raisins ont grossi normalement et d’autres semblaient littéralement bloqués. Dans les parcelles ayant fleuri précocement, une proportion significative de baies de petites tailles (correspondant à un gros pois) atteste des conditions de floraison délicates. Des phénomènes de tri de baies importants se sont produits jusqu’à la mi juillet. La variabilité de la charge de grappes et de leur état de développement est restée forte jusqu’à la fin juillet. Le stade fermeture de la grappe a été atteint avec une grande disparité dans les parcelles et l’hétérogénéité d’état de développement des raisins s’est confirmée.

 

1 000 à 1 500 ha supplémentaires détruits par deux orages de grêles au cœur de l’été

 

        La brutalité des événements climatiques s’est encore manifestée fin juillet dans le cœur du vignoble et à la mi-août sur la zone du nord de Barbezieux. Un orage de grêle d’une puissance rare le 22 juillet a touché principalement les communes de Verrières et de Juillac-Le-Coq. Environ 1 000 à 1 200 ha ont été pratiquement complètement défoliés et le potentiel de récolte s’avère très affecté. Des dégâts de moindre intensité ont été aussi observés dans les communes limitrophes. Le 16 août, un nouveau sinistre de grêle s’est produit au nord de Barbezieux avec des dégâts aussi très importants sur les communes de Saint Bonnet, de Saint-Aulais-La-Chapelle et Rouffiac. Une grosse centaine d’hectares a été détruite à plus de 70 %. Dans ces deux situations, l’absence d’alerte grêle par les prévisionnistes n’a pas permis de déclencher la mise en route du réseau de lutte et les orages ont pu exprimer pleinement leur nuisance. Les constats d’échec répétés de la mise en œuvre de l’organisation de la lutte anti-grêle depuis quelques années dans la région de Cognac interpellent !

 

Un mois d’août sans pluies et avec des journées très chaudes

 

        Un climat sec et chaud s’est installé durant tout le mois d’août et jusqu’à la mi-septembre. L’absence de pluie depuis la fin juin a commencé à se faire sentir à partir de la mi-août dans les terroirs réputés sensibles et dans les propriétés ou les effets de concurrence des couverts végétaux n’avaient pas été anticipés. La succession des journées de fortes chaleurs entre le 12 août et le 13 septembre a créé une situation de stress hydrique quasi généralisée dans beaucoup de secteurs du vignoble. Le stade de début de la véraison est intervenu plus tardivement à partir du 20 au 25 août dans les ugni blanc. L’absence de précipitations a retardé l’enclenchement de cette étape clé de l’évolution des grappes. Les baies ont vérré « dans la douleur » et de manière très irrégulière. L’hétérogénéité de stade de développement des grappes observée fin juillet s’est renforcée suite à l’état de sécheresse permanent et croissant.

 

Plus de 70 jours de régime « sec »

 

        Le vignoble de Cognac a durant l’été 2016 a été confronté à la fois à un régime sec durant pratiquement 70 jours consécutifs, à des montées du thermomètre à plus de 30 à 35 °C fréquentes et à aussi des amplitudes thermiques entre le jour et la nuit assez fortes. Des phénomènes de grillûre des baies ont été observés pendant tout le mois août avec une intensité parfois forte. Cela traduit une rupture d’alimentation hydrique des souches suites à des pics de chaleur. Pour faire face à ces situations climatiques extrêmes, un certain nombre de souches réduisent leurs capacités naturelles à satisfaire la demande en eau des organes végétaux. La vigne a besoin d’une alimentation hydrique équilibrée durant certaines phases clés de son cycle végétatif. Quelques pluies bien placées juste avant la véraison et en cours de maturation contribuent à aider les souches à faire mûrir dans de bonnes conditions les grappes. La contrainte hydrique réduit la photosynthèse, favorise l’arrêt de croissance des rameaux, limite la croissance des baies et stimule la synthèse de composés phénoliques (pour les cépages rouges). Une contrainte hydrique modérée accélère la maturation du fait de la moindre compétition de la demande en en carbone entre les rameaux (en arrêt de croissance) et les grappes. Par contre, les fortes contraintes hydriques s’avèrent presque toujours pénalisantes pour les cépages blancs en termes de rendements et d’équilibre qualitatif. Après une phase d’accélération de la maturation, un état de blocage de l’évolution des raisins s’est produit. Cette réaction des souches s’apparente à un comportement d’auto-protection vis-à-vis de la ressource en eau. Ces constats issus de travaux scientifiques se vérifient une nouvelle fois dans la région de Cognac au cours de cette fin d’été 2016.

 

        Des situations de stress hydrique préoccupantes dans les parcelles réputées sensibles

 

        Les réserves hydriques des sols qui étaient encore satisfaisantes dans beaucoup de situations à la fin juillet n’ont pas été « rechargées » jusqu’aux orages du 13 septembre. Il est donc normal que l’état végétatif des parcelles ait extériorisé progressivement des symptômes de sécheresse au fil des semaines. Depuis le début du mois d’août, les ceps ont dû mobiliser toute leur énergie pour « nourrir » les baies en absence de pluies. La forte hétérogénéité de taille des baies constatée par les viticulteurs dans les parcelles traduit toute la difficulté des souches à alimenter en eau les grappes. La bonne gestion de l’entretien du vignoble est certes un levier technique important qui permet d’atténuer les effets de la sécheresse mais seulement dans certaines limites. Les parcelles réputées sensibles au stress hydrique (incidence du sol, du sous-sol, jeunes vignes pas assez racinées, vignes vieillissantes,..), ou mal entretenues sur le plan agronomique (incidence du choix du porte-greffe, de l’alimentation en éléments fertilisants, de l’entretien des sols, de la charge de grappes, ….) ont exprimé des symptômes caractéristiques de sécheresse dès la mi-août et ensuite, leur état est devenu préoccupant. Leur surface foliaire semblait épuisée et une proportion significative de raisins était atteinte de flétrissements ce qui quelle que soit la climatologie des semaines à venir va avoir des conséquences sur le rendement en jus et le contenu qualitatif.

 

L’espoir de pluies à l’approche des marées d’équinoxes est enfin arrivé

 

         Les parcelles conduites avec plus de justesse sur le plan agronomique ont mieux résisté jusqu’à la fin août mais par la suite, elles ont aussi commencé à souffrir. En fin de journée, une partie significative du feuillage était « retourné » et des dessèchements de l’extrémité des grappes avaient commencé à apparaître. À l’approche des marées d’équinoxe du 17 au 19 septembre, les prévisions de pluies étaient très attendues pour relancer la physiologie des souches. L’épisode orageux de la soirée du 13 septembre a provoqué des précipitations variant entre 30 à 65 mm sur l’ensemble de la région délimitée. Ces pluies arrivées, certes, un peu tard vont permettre aux parcelles ayant relativement bien supporté la sécheresse d’en tirer un bon profit. L’ensemble de la végétation va se réhydrater correctement mais aussi très progressivement. Les effets bénéfiques de ces précipitations ne se feront sentir qu’au bout d’une grosse semaine. Il est probable que ce n’est qu’à partir du 20 septembre, que l’activité photosynthétique reprendra de façon plus normale et l’alimentation en eau des grappes des parcelles sera relancée. Par contre, dans les parcelles ayant subi des niveaux de stress hydrique très poussés, la capacité de réaction des souches paraît plus incertaine.

 

Des dégâts de grêle localisés suite aux orages du 13 septembre    

 

        Lors de l’épisode orageux du 13 septembre, des dégâts de grêle localisés se sont produits dans plusieurs secteurs de la région, dans l’axe Touzac, Malaville, Birac, Jurignac, Triac, sur Bouteville Bonneuil Saint Preuil, sur Saint Bonnet de Barbezieux Saint Aulais La Chapelle, et sur Vaux-Rouillac Foussignac. L’intensité des dégâts varie fortement d’une parcelle à l’autre (de 5 à 50 %) et le déclenchement dans les temps du réseau de lutte a sûrement permis d’éviter une nouvelle catastrophe d’envergure. L’éclatement d’une proportion variable de baies au sein des grappes à deux ou trois semaines de la récolte est une situation toujours complexe à gérer. De telles blessures représentent un terrain idéal pour le développement du botrytis et des diverses formes de pourritures. Envisager la récolte de manière prématurée et dans l’urgence dans les jours suivant le sinistre est souvent la seule solution proposée pour faire face à cet événement. Or récolter une vendange pas assez mûre représente aussi une prise de risque en matière de qualité des vins et des eaux-de-vie de vie et aussi vis-à-vis du respect des futurs bois de taille. Il faut généralement augmenter fortement les fréquences de secouage des MAV et ces efforts mécaniques plus intenses abîment en général beaucoup la végétation.

 

Des traitements à base d’argile bentonitique assèchent et cicatrisent les grappes blessées

 

         Une autre solution peut-être envisagée pour justement conserver dans de bonnes conditions la vendange sur les souches afin d’envisager la récolte plus tard et à meilleure maturité. Des utilisations de spécialités à base d’argile bentonitique ou de talc localisées sur les grappes permettent à la fois  d’assécher le milieu et de cicatriser les fractions de baies touchées par les grêlons. Les applications peuvent être effectuées par un poudrage ou une pulvérisation localisée. Ces familles de produits sont utilisées en viticulture bio depuis des années pour maîtriser des attaques tardives de botrytis. Des essais dans diverses régions viticoles ont aussi démontré l’efficacité de ces traitements à la suite de grêles tardives durant la phase de maturation. Cela permet en quelque sorte d’assainir les grappes en utilisant des intrants d’origine naturelle, de reduire les risque de développement des diverses formes de pourriture et d’attendre ensuite une meilleure maturité pour récolter la vendange. Des viticulteurs de la région utilisent régulièrement et avec succès ce type de produits en applications tardives (à 2 ou 3 semaines des vendanges) pour stabiliser des attaques de botrytis sur des cépages sensibles comme le sauvignon ou la folle-blanche.

 

Les perspectives de production régionales impactées par les sinistres, la floraison et la sécheresse

 

        Les perspectives volumiques de la récolte 2 016 au niveau de la région délimitée seront sans aucun doute moins généreuses que celles du millésime précédent. Les effets cumulés d’un potentiel de grappes en dessous la moyennent, les mauvaises conditions de floraison, les sinistres successifs (le gel et les grêles) et la sécheresse estivale prolongée vont avoir des conséquences sur les niveaux de rendements, sur la structure qualitative des grappes et le déroulement de la récolte. L’importance des surfaces fortement gelées et grêlées, environ 12 000 ha dont les rendements ne passeront pas entre 10 et 30 hl/ha vont engendrer un déficit de production proche d’un million d’hl au niveau de la région. Dans le reste du vignoble, les effets conjugués de la mauvaise floraison et de la sécheresse ont considérablement gêné le grossissement des baies et des grappes. Les perspectives de rendements évaluées entre 90 et 100 hl/ha à la fin du mois du mois d’août par les ingénieurs de la Station Viticole du BNIC vont être revues à la hausse suite aux du 13 et 14 septembre mais dans des proportions qu’il est difficile d’évaluer.

 

L’effet des pluies sur les rendements après le 25 septembre

 

        À la suite de pluies consécutives à une grosse sécheresse, la réaction des vignes intervient en général après une phase de latence d’environ une grosse semaine. Ce sont les niveaux des températures et l’ensoleillement quotidien qui sont en mesure de stimuler plus ou moins la photosynthèse et la bonne alimentation des grappes. Le taux de « récupération » des parcelles va être directement lié à l’intensité du stress hydrique qu’ont subi les parcelles. Les vignes en moindres souffrances vont être en mesure de bien valoriser les pluies et le processus de maturation pourra se poursuivre si le climat est de la partie. Les sites très affectés par le stress hydrique mettront plus de temps à réagir et forcement, l’influence du climat jusqu’à la mi-octobre sur le devenir des grappes sera forte. Au final, il faut aussi ne pas perdre de vue que l’impact des précipitations tardives sur les niveaux de rendement sera tempéré par la charge à peine moyenne de grappes et les mauvaises conditions de floraison.

 

 

L’augmentation des TAV potentiel en partie liée à des pertes en jus des baies       

 

        Les teneurs en sucres des raisins qui avaient bien évolué entre le 25 août et le 10 septembre ne sont peut-être pas liés essentiellement à un phénomène de maturation. Les niveaux d’ensoleillement et de chaleur records dans cette période ont aussi engendré des phénomènes de flétrissements des grappes fréquents qui se matérialisent par une perte volumique de jus libres. L’augmentation forte du TAV potentiel régional est donc en partie liée à un phénomène de concentration volumique des jus libres dans les grappes dont l’importance ne doit pas être sousestimée. L’arrivée des pluies va provoquer dans un premier temps un phénomène de dilution qui peut faire au mieux stagner (ou le faire chuter) les niveaux de TAV potentiel d’ici le 25 septembre. Il est probable que dans un premier temps, le gain volumique en poids de vendange n’engendrera pas une augmentation du potentiel de production en d’alcool pur. Seul le redémarrage de la photosynthèse dans les parcelles sera en mesure de relancer le processus de maturation et stimuler à la fois les augmentations de concentration des teneurs en sucres et des volumes. La climatologie entre la mi-septembre et la mi octobre sera donc déterminante pour bonifier les volumes et la qualité du millésime 2 016. Un bon « fonctionnement » de l’activité foliaire repose avant tout sur des niveaux de températures et d’ensoleillement suffisants quand les sols ont rechargé leurs réserves en eau.

 

Des raisins parfaitement sains à la mi-septembre

 

        L’absence de foyers de botrytis jusqu’au 15 septembre dans les parcelles non touchées par la grêle est un élément positif vis-à-vis justement de la qualité de la vendange durant la dernière phase de maturation. Il faudrait réellement des précipitations très importantes pour déclencher dans les trois semaines à venir une attaque de pourriture généralisée et puissante. Néanmoins, on peut se demander si après plus de deux mois de sécheresse, les tissus végétaux constituant les pellicules des baies possèdent la souplesse suffisante pour s’adapter à une augmentation brutale de leur contenu. D’une manière générale, le très bon état sanitaire de la vendange dans les parcelles au 15 septembre permet d’envisager les deux à quatre prochaines semaines de maturation avec une certaine sérénité. Les raisins sont sains et se tiennent bien.

 

Les niveaux d’acidités ont diminué fortement durant la première phase de maturation

 

        Le début de la phase de maturation en 2016 a aussi révélé une baisse rapide des niveaux d’acidité assez bas qui sont la conséquence des niveaux ensoleillement et de températures records de l’été. Les teneurs en acide tartrique et le ph des moûts d’ugni blanc au moment de leur récolte représentent un élément important vis-à-vis des aptitudes ultérieures des vins de distillation à se conserver durant l’automne et l’hiver prochain. Néanmoins, les moyens d’éviter leur diminution restent très limités. La baisse régulière des niveaux d’acidité des vins en Charentes depuis deux décennies est un marqueur de l’évolution climatique. La mise en place d’un suivi plus rigoureux de ces éléments durant la maturation représente un des éléments de réflexion pour déclencher la récolte au moment le plus opportun. Tenir compte des niveaux d’acidité et de ph pour gérer les dates de début de récolte et le planning des chantiers de vendange est un moyen préventif de limiter ultérieurement les risques d’accidents de conservation des vins.

 


A lire aussi

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin, symbole emblématique de la culture et de l'économie française, est en pleine mutation. Malgré un chiffre d'affaires annuel de plusieurs milliards d'euros, la consommation de vin en France a diminué de 23 % depuis 2000. Pour mieux comprendre cette tendance,...

error: Ce contenu est protégé