Les Premières Impressions Du Post-Vendange

20 février 2009

DES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES CONTRASTÉES

Les conditions météorologiques du millésime (alternance de périodes fraîches et de canicule) ont fait que la vigne n’a poussé que par à-coups, avec des périodes de pousse lente où la vigne était en retard et des périodes de forte pousse où elle rattrapait ce retard.

La canicule de juillet a bloqué la maturation dans certains sols ; août humide et particulièrement frais a relancé la pousse de la vigne, mais a freiné la maturation ; les fortes chaleurs des premiers jours de septembre ont permis de rattraper une partie du retard.

Globalement les stades de demi-floraison et de demi-véraison sont à des dates comparables à 2005. Par contre, les premiers contrôles de maturité, début septembre, ont montré un retard de maturité de la pulpe (maturité technologique) d’environ une semaine. D’un point de vue phénolique, le potentiel apparaissait là aussi proche de 2005 ; mais l’extractibilité des anthocyanes et la maturité des pépins étaient retardées. La dégustation des baies, très riche en information, montrait là encore un bon potentiel.

UN VIGNOBLE PARTICULIÈREMENT HÉTÉROGÈNE

Une météo très contrastée selon les secteurs ; des pluviométries cumulées extrêmement variables ; une floraison assez groupée pour les Merlot et particulièrement étalée pour les Cabernet ; une véraison qui parfois ne semblait pas vouloir finir ; selon les sols, des situations de blocage ; des parcelles qui souffrent de sécheresse et presque à côté, d’autres qui semblent ne pas vouloir s’arrêter de pousser ; des Merlot avec des degrés à 14 % alors que d’autres sont à 11,5 % ; des acidités totales < 4 alors que d’autres sont > 5,5 ; des acides maliques < 2 alors que d’autres sont > 3 ; des taux d’anthocyanes (méthode CASV) s’étalant de 150 à 350 ; des azotes assimilables de 100 à 200 ; des poids des 100 baies de 120 à 220. Certaines parcelles ont subi des attaques d’oïdium, et de mildiou et parfois même de botrytis. Le plus souvent, ces aléas ont pu être maîtrisés grâce au travail réalisé au vignoble.

A la veille de la récolte, la vendange présentait un bon potentiel, avec une maturité presque optimale. Ce potentiel allait être compromis par la forte pluviométrie de la mi-septembre. D’importantes chutes de pluie autour du 15 septembre allaient faire grossir les baies, et permettre un développement parfois fulgurant du botrytis, sur des baies fragilisées par l’alternance chaleur et fraîcheur durant tout l’été. Les cépages blancs, récoltés entre le 5 et le 15 septembre, échappaient à ces pluies et étaient ramassés avec un bon niveau de maturité et un très bon état sanitaire ; les rendements sont modérés, les degrés et les acidités élevés, avec une grande richesse aromatique. La vendange des rouges était précipitée dans une course contre la montre avec le botrytis. Il est probable qu’on n’aura jamais vendangé si rapidement : les premiers Merlot étaient ramassés dès le 15 septembre et les derniers Cabernet vers le 10 octobre. D’une manière générale, les rouges sont vendangés avec des degrés et des acidités élevés, beaucoup de couleur et d’arômes et une bonne richesse tannique. L’état sanitaire aura été finalement globalement bon. Le potentiel qualitatif des raisins aura pu être préservé.

 2006 : QU’EN EST-IL À CE JOUR ?

Les premiers vins du millésime se terminent, permettant d’en apprécier les charmes.

Les VINS BLANCS sont d’excellente qualité. Ils expriment toute la typicité aromatique de leurs cépages, avec d’intenses arômes de bourgeon de cassis, d’agrumes et de fruits à chair blanche. Ils sont agréables et frais en bouche, avec parfois un manque de gras.

Les VINS ROUGES présentent des qualités plus hétérogènes, selon le travail effectué au vignoble. Dans la plupart des cas, ils se présentent avec des couleurs soutenues, d’intenses arômes de petits fruits (cassis, mûre, myrtille) et des bouches rondes, structurées et assez denses. Les Merlot sont fruités et ronds, les Cabernet Sauvignon particulièrement réussis, colorés, aromatiquement complexes et structurés. Ce sont des vins classiques de bon potentiel. Parfois, les vins apparaissent plus souples et moins intenses. Ce millésime aura demandé au viticulteur et au vinificateur d’exprimer tout son savoir-faire, sa maîtrise technique pour exprimer le meilleur potentiel de sa récolte.

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