à l’Université De La Vie

3 mars 2009

Michel Pelletier a reçu des mains du ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, le ruban d’officier de la Légion d’honneur. A une cérémonie qui aurait pu être convenue, il a su faire passer le souffle de son militantisme « paysan » et le sens de ses convictions. Un moment d’émotion.

michel.jpgDe Michel Pelletier on connaît surtout les multiples responsabilités et mandats qui se sont égrenés au fil de ses quarante ans d’engagements syndicaux et professionnels. Il fut successivement, alternativement, conjointement président de la Coopérative des vignerons de l’île de Ré, 1er vice-président de la Chambre d’agriculture 17, administrateur de la FVC, chef de famille de la viticulture au BNIC, vice-président de l’interprofession, président du CRINAO, membre du Comité national de l’INAO, membre de la Confédération des coopératives vinicoles de France, président du Comité de promotion des vins de pays charentais, membre pendant 6 ans du conseil économique et social de la région Poitou-Charentes… et il faudrait encore citer son compagnonnage avec le mutualisme, Groupama, le Crédit agricole. Mais sait-on que Michel Pelletier – né en 1939 – s’inscrit dans le droit fil de cette élite paysanne qui, au début des années 60, marquera l’agriculture de son impulsion fondatrice, les Michel Debatisse, Raymond Lacombe, Bernard Lambert… Comme ces trois leaders paysans, le gamin de La Couarde-en-Ré sort de l’école à 14 ans, certificat d’étude primaire en poche. A la campagne, dans ces années-là, il n’est pas d’usage de prolonger ses études. Ce qui n’exclut pas de profiter au maximum de l’enseignement et même d’y briller. C’est ce qui advient à Michel Pelletier qui suit des cours postscolaires délivrés par « un homme formidable », Roland Guillois. « On l’appelait Gouverneur dans l’île » se souvient le quidam d’alors. Sous la férule de son mentor, M. Pelletier est reçu premier du cours postscolaire. Il remporte un voyage à Paris – le premier d’une longue série – à l’invitation du secrétaire d’Etat à l’Agriculture, André Dullin (un grand charentais). Mais aux ors de la rue de Varenne et la réception au ministère, le potache préfère aller écouter… Tino Rossi. On ne saurait le lui reprocher. Après deux ans et quatre mois en Algérie, dans le sud Orannais, le jeune homme revient sur l’exploitation comme salarié agricole. Puis s’installe en 1963, sur une toute petite exploitation d’1 ha 20. Sa femme Brigitte et lui empruntent, plantent, exploitent des marais salants à Ars, se lancent dans la pomme de terre primeur. « Il fallait être fous mais on y croyait ! » Cependant, la grande affaire des Pelletier reste la vigne. Dans une île où, au XIXe siècle, « il n’était pas possible de faire tourner une charrette sans écraser un pied de vigne », la famille possède 6 ha et depuis le XVe siècle, on trouve trace de Pelletier livrant des raisins aux moines cisterciens. Le jeune agriculteur va-t-il se laisser absorber par son sens de l’entreprise et le productivisme naissant ? « L’éthique familiale va lui servir de guide. « Tu dois du temps aux autres » lui avait dit son père. Sa mère lui a inculqué le sens du courage. « Il faut travailler en s’amusant. » « J’ai eu des parents formidables » exprime un Michel Pelletier soudain étreint par l’émotion, qui souligne avoir reçu une éducation chrétienne. « Cela m’a beaucoup aidé dans la vie. » Comme Michel Debatisse, comme Raymond Lacombe, comme Bernard Lambert, Michel Pelletier croise inévitablement sur son chemin la JAC – Jeunesse agricole chrétienne – la grande école de pensée issue de Vatican II, imprégnée d’une vision chrétienne dynamique contenue dans la formule « Dieu a créé des créateurs ». remise.jpgC’est un truisme de dire que la JAC servira de creuset à toute une génération de dirigeants. De la JAC au CNJA, les passerelles existent, évidentes. A 23 ans, Michel Pelletier fréquente l’IFOCAP, l’Institut de formation pour les agriculteurs et les responsables agricoles, « l’équivalent de l’ENA pour les politiques mais en mieux », s’amuse le ministre Dominique Bussereau. A l’Ecole des cadres de l’agriculture, Michel Pelletier côtoie des intervenants d’envergure, René Rémond, Jean Boissonnat. Il obtient un diplôme en économie. Il évolue sur la voie de la promotion personnelle, approfondie sa réflexion. Un homme le marque plus que d’autres. C’est Jean Conil, « le dépositaire de la pensée d’Emmanuel Mounier. » Michel Pelletier se sent faire partie de cette « révolution silencieuse » incarnée par Michel Debatisse. « Nous étions façonnés par une culture de l’action, par une vision optimiste de notre métier. Nous avions foi dans nos chances de réussite. Notre méthode consistait à voir, juger, agir. Comprendre pour être compris. Agir plutôt que gémir. Je suis fier d’avoir appartenu à ce mouvement. » D’autant que la démarche n’est pas gratuite. A l’aube des années 70, « monter à Paris » ne s’assimile pas vraiment à une promenade de santé. Un jour dans la capitale vaut d’être 36 heures hors de chez soi avec les 8 heures de l’aller et les 8 heures du retour. Pour le dire un peu trivialement : « Il faut en vouloir ». Le ministre a pris le temps de détailler le périple : mobylette jusqu’au bateau, traversée du bras de mer, bus, train à La Rochelle, métro dans la capitale et bis repetita. Cela nécessite une sacrée santé, de la conviction et pas mal de dévouement de chez l’épouse. Dans l’île de Ré, Michel Pelletier profite de l’enseignement d’André Chaigne, le « père Chaigne » comme on le nomme ici avec respect, grande figure rétaise qui, grâce aux valeurs du mutualisme, sort l’île de son isolement. Vice-président de la coopérative pendant cinq ans, Michel Pelletier succède à A. Chaigne pour un « bail »de 25 ans. Avec Franck Nadeaud, directeur de la coopérative, ils seront les hommes « de la deuxième vague, celle de la valorisation du produit », comme l’a rappelé Léon Gendre, maire de La Flotte, conseiller général et président de la communauté de communes. Combien de fois a-t-on entendu Michel Pelletier parler de la vigne « culture peuplante ». C’est qu’il défend une protection active du territoire. « Des textes réglementaires, oui, mais ça ne suffit pas. Il faut des hommes et des femmes pour faire vivre les zones naturelles. Sans ses agriculteurs, l’île serait moribonde. » Son rêve ? Voir un jour émerger un vin de l’île de Ré AOC, syncrétisme de deux de ses passions, la viticulture de qualité et son berceau familial. M. Pelletier nourrit-il un regret ? Peut-être celui, anecdotique, d’avoir vu disparaître du Code rural le terme de « bon père de famille » car, dit-il, « rien de grand ne se fait sans penser à ses enfants et à ses petits-enfants ».Léon Gendre a été très applaudi quand il s’est déclaré heureux que la décoration prestigieuse créée par Napoléon Ier revienne, en ce beau jour de printemps 2006 « ni à un artiste, ni à un chanteur, ni à un footballeur mais à un paysan ».

inao – pineau des charentes aoc

déclaration d’intention d’élaboration : avant le 1er août 2006

Production 2006 de Pineau des Charentes

Tout producteur souhaitant élaborer du Pineau des Charentes en 2006 doit impérativement souscrire auprès des services de l’INAO une déclaration d’intention d’élaboration avant le 1er août 2006.

Sur cette déclaration doit figurer : les parcelles susceptibles de produire des moûts destinés à l’élaboration de Pineau des Charentes (à condition qu’elles aient été préalablement identifiées par l’INAO) – Une estimation de la quantité des moûts (cépages blancs et cépages noirs) qui seront utilisés pour l’élaboration de Pineau des Charentes.

En outre, toute modification de structure ou toute évolution des parcelles identifiées comme aptes à la production de Pineau des Charentes (achat, vente, arrachages, regroupement sociétaire…) doit être signalée à l’INAO par courrier, avec la déclaration dûment complétée.

Production 2007 de Pineau des Charentes

Identification de parcelles supplémentaires : il faut en faire la demande auprès du Centre INAO de Cognac avant le 1er septembre 2006, en indiquant sur papier libre, pour chaque parcelle concernée, les renseignements suivants : la commune, les références cadastrales, le cépage et la superficie par cépage, le porte-greffe utilisé, l’année de plantation.

Contact : Centre INAO de Cognac – 3, rue Samuel-Champlain – 16100 Châteubernard – Tél. 05 45 35 30 00 – Fax : 05 45 35 25 11.

(Communiqué du Centre INAO de Cognac)

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