Martell – Fondation d’entreprise : La tour orchestrale

4 novembre 2016

Martell  a fêté ses trois cents ans l’an dernier, Martell a réhabilité sa tour, Martell inaugure sa fondation d’entreprise tournée vers le culturel mais pas que. Une irrigation par capillarité, qui nourrit un écosystème plus ouvert sur l’extérieur. César Gijon, Pdg de l’entreprise, était présent pour donner le coup d’envoi de la Fondation.

Le Passage, coque de bois serpentine du même fût que les barriques et avant cela la Boutique ont accueilli les quelques cent cinquante à deux cents invités conviés, ce jeudi 13 octobre 2013, à l’inauguration de la Fondation d’entreprise Martell. César Gijon, PDG de Martell, Mumm, Perrier-Jouët a rendu hommage à son prédécesseur qui a eu une « vision géniale » a-t-il dit, celle de faire tomber les murs à l’occasion du 300 ème anniversaire de la maison. Cette initiative hautement symbolique concernait la tour – on ne dira pas infernale mais un peu quand même – de l’ancienne mise en bouteilles qui avait subi les outrages du temps. Après une magistrale réhabilitation par un cabinet d’architecte bordelais, le bâtiment industriel a retrouvé une pureté de forme et, surtout, il s’est désenclavé. Dorénavant, une capillarité existe entre la ville et la maison de Cognac. Est-cette transformation qui donna à Pernord-Ricard l’idée d’une fondation d’entreprise Martell ou l’envie et la nécessité d’occuper les 5 000 m2 du bâtiment ? Quoi qu’il en soit, la tour ne deviendra pas un donjon mais plutôt une tour orchestrale. 

César Gijon a brossé en quelques mots la vocation de la Fondation : « être un lieu culturel mais surtout pluridisciplinaire, ouvert sur la ville, le département, la région mais aussi au niveau international. » « Ce sera un lieu de destination culturel, a-t-il précisé, qui mettra en avant les savoir-faire originaux. » Et sans plus tardé, il a cédé la parole à Nathalie Viot, pressentie pour devenir la directrice adjointe de la Fondation, en janvier prochain.

Avec la Fondation, son ambition est de créer un réseau, d’ouvrir un lieu singulier à Cognac « éveillant la curiosité et le plaisir, tourné vers l’innovation et la création ». « La Fondation, dit-elle, sera un lieu modulable, fluide, visible et lisible, autour d’artistes, d’artisans d’art, de créateurs. » Le lieu accueillera des artistes en résidence et le site vivra aussi sur sa plateforme numérique. Nathalie Viot a beaucoup insisté sur la porosité entre la Fondation et les 450 salariés de Martell. « Autant acteurs que spectateurs de l’aventure, ils vont ensemencer les projets artistiques. » D’ailleurs, ils étaient conviés le soir même au vernissage de la première exposition de la Fondation.

Pour cet acte I de la Fondation, dévoilé par César Gijon le 13 octobre, Nathalie Viot a fait appel à un artiste plasticien, Vincent Lamouroux. Intitulée « Par nature », son installation au rez-de-chaussée de la Tour fait la part belle au sable et donc au silice qui sert de base au verre, celui qui sert au conditionnement du Cognac. Avec le soutien de Véralia et de la tonnellerie Leroi, V. Lamouroux signe une œuvre circulatoire, déambulation poétique dans un univers minéral et baroque. D’un paysage blanc et bosselé, émergent des hampes végétales comme pétrifiées. Formes dérangeantes ? Non, pas vraiment. Plutôt propices à l’introspection, à la place de l’homme dans cet effacement de l’organique.

Vincent Lamouroux a remercié chaleureusement les personnes qui, sur place, l’ont aidé durant les quatre semaines de création. « Ici, à Cognac, il y a un véritable écosystème culturel. Je pense que cette élévation de soi, cette transformation de soi avec l’autre, avec les autres se trouve sans doute à l’essence même d’une œuvre. Étymologiquement œuvre signifie ouverture, comme opéra, opus. » Il a parlé de « la partie  calculée de l’œuvre et de toute la partie incalculée qui se crée à l’instant, avec les équipes. » « C’était beau » a-t-il résumé.

Si l’œuvre de Vincent Lamouroux occupe le rez-de-chaussée de la tour, il est prévu que chaque année ouvre un lieu supplémentaire. Mais, pour rester dans le registre de l’expérience et du sensible, Nathalie Viot a prévenu – « rien n’est prédéfini ».

 

Historienne d’art, commissaire d’exposition, Nathalie Viot a travaillé pour la Fondation d’entreprise Ricard à Paris, comme conseiller pour l’art contemporain de la ville de Paris. Coordinatrice générale des 20 ans du Mamco, le musée d’art moderne de Genève, elle dirige aujourd’hui Less is more Factory, un cabinet de conseil en pilotage artistique sur les territoires. Parmi les clients de la société, figurent Martell mais aussi la ville de Rennes, la société du Grand Paris….

 

 

 

Né en 1974 à Saint Germain en Laye, Vincent Lamouroux vit et travaille à Paris. Lauréat du prix Fondation d’entreprise Ricard en 2006, il a notamment exposé son travail de plasticien au Mamco de Genève, au Mudam de Luxembourg, au Musée d’art contemporain de Bordeaux…Après plusieurs installations aux Etats-Unis, il prépare un nouveau projet hors-norme dans le désert californien. Des œuvres seront visibles en France lors de la manifestation Le Havre 2017.

 

 

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