Martell, circuit de visite : le fil rouge du Cordon Bleu

21 août 2012

La Rédaction

En cette année de célébration du centenaire de Cordon bleu, fleuron de la marque, « la plus ancienne des grandes maisons de Cognac » a souhaité conférer un prisme particulier à son circuit de visite. Cordon Bleu sert de fil rouge à une visite plus recentrée sur le produit.

 

 

p38.jpgCe serait presque un circuit de visite « collector ». C’est en tout cas un circuit de visite… revisité aux couleurs du célèbre Cognac. Caroline Ricard, responsable des relations publiques, du centre d’accueil et de visite de Martell, se réjouit d’avoir pu ainsi accompagner le centenaire de Cordon Bleu (1912-2012). « Cela nous permet d’insérer le produit au plus près de la visite. Cela renforce le côté humain. » On pourrait presque imaginer un Cordon Bleu qui devienne l’argument pivot de la visite pour de longues années si ne se profilait à l’horizon un autre événement majeur : les 300 ans de la marque. A coup sûr, 2015 sera une année exceptionnelle pour Martell.

Outre les commentaires des guides qui mettent en avant le Cordon Bleu dans tous ces aspects – élaboration, vieillissement, packaging – la maison a puisé dans ses archives (considérables) pour en extraire nombre d’éléments iconographiques. On y voit des caisses de Cordon Bleu en Chine dans les années 20, traversant le fleuve Sénégal ou encore prenant l’avion dans les années 50, alors que la Charente a été déclassée comme voie fluviale commerciale au milieu des années 40. C’est la saga du négoce cognaçais vue par le prisme d’un produit d’exception.

Le « tour de la Coquille »

La « carrière » du Cordon Bleu débute à Monaco, au Grand Hôtel de Paris, en 1912, le jour de sa présentation. On le retrouvera plus tard sur les vols inauguraux du Concorde, lors des traversées transatlantiques du Queen Mary ou lors de signatures officielles.

Tout a commencé près de deux siècles avant, en 1715. C’est cette histoire ancienne que le circuit de visite Martell met très bien en lumière. La promenade démarre par la Maison du fondateur, dite « la Coquille » et revient… à la Maison, après avoir fait « le tour de la Coquille ». Unité de lieu mais remontée dans le temps.

Sans doute Jean Martell n’a-t-il pas vraiment vécu dans la Maison du fondateur mais, en tout cas, c’est le berceau de la société. Dans cette demeure aux dimensions modestes, typiquement charentaise, on y retrouve des objets authentiques ayant appartenu à Jean Martell ou, en tout cas, de son époque.

Le salon est sans doute la pièce la plus intéressante. Elle donne à voir l’intérieur d’un négociant de Cognac au 18e siècle. Il y a là le bureau en bois de la Jamaïque, spécialement commandé par Jean Martell à son ébéniste (trace de la commande a été retrouvée). La table, pas bien grande, ressemble à une table de jeu. Elle se replie comme une valise. Car Jean Martell est un grand voyageur, comme son père, commerçant et navigateur à Jersey. Le jeune anglo-normand est venu à Cognac, attiré par la réputation de ses vins et eaux-de-vie. Jean Martell se mariera avec Jeanne Brunet, fille de négociant, puis au décès de celle-ci, épousera sa cousine Rachel Lallemand qui lui apportera en dot de beaux lots d’eaux-de-vie. « On ne rend pas assez hommage aux femmes du Cognac » souligne, en passant, Caroline Ricard. Jean Martell aura sept enfants vivants, dont Jean et Frédéric qui reprendront la maison de Cognac.

Le créateur du Cordon Bleu, Edouard Martell, était l’arrière-petit-fils du fondateur. C’est le maître de chai Auguste Chapeau qui créera la coupe du Cordon Bleu. Elle renferme 150 eaux-de-vie différentes, dont de nombreuses eaux-de-vie de Borderies, le cru emblématique des Cognacs Martell.

Dans le déambulatoire à vocation industrielle qui entoure la cour carrée du fondateur, on peut apercevoir « les grilles du Paradis ». Y dorment de vieilles eaux-de-vie dont les plus anciennes datent de 1830. Une salle de dégustation pour les forces de ventes a été aménagée. Un bel outil où brillent le cuivre des crachoirs et les « montres » de Cognacs. Le chai d’assemblages, sur trois étages, est toujours là. Il permet de bien comprendre comment, jusqu’au milieu du 20e siècle, on assemblait et filtrait les eaux-de-vie, en se servant des différents niveaux. La résurgence d’un passé pas si lointain. Sur un comptoir, au sein de la distillerie, des registres où apparaissent des noms de distillateurs (1892, 1894…), les Thomas, Potier, Cocuaud, dont les descendants sont toujours là. Au fil des générations et « contre vents et marées », la constance des relations a été maintenue entre les distillateurs et la maison. Un beau symbole.

Visites – La visite coûte 7,5 €, dégustation comprise (un VSOP nature ou en long drink). La fréquentation fluctue entre 25 et 30 000 visiteurs durant la saison, un chiffre stable. Si le nombre de visiteurs n’augmente pas, le chiffre d’affaires, lui, progresse. Les touristes achètent plus et surtout « meilleur ». Au VSOP, ils préféreront le XO. « Cette tendance est tout à fait en ligne avec le positionnement premium de notre maison » résume C. Ricard. Une présence marquée des Russes, Polonais et autres ressortissants des pays de l’Est est relevée cette année. Il faut dire que Martell compte, sur son circuit de visite, des guides parlant russe et polonais. « Ce sont des choses qui se savent. »

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire aussi

Adapter la taille : un savoir-faire… qui s’apprend !

Adapter la taille : un savoir-faire… qui s’apprend !

Les conditions économiques sont bouleversées. Il va falloir adapter nos itinéraires techniques pour baisser les coûts de production, mais continuer à produire. La taille, première étape de la campagne, reste essentielle. Or elle s’apprend. Des formations existent....

error: Ce contenu est protégé