L’adaptation au Bio zapping

10 mars 2009

La consommation des produits bio ne concerne plus les seuls militants. Elle s’élargit à une nouvelle frange de clientèle, moins spécifique et plus nomade. « Il faut suivre. » C’est ce message d’adaptation au marché que Louis Lurton, président de la FNIVAB, a souhaité faire passer aux adhérents de Viti-bio.

Viticulteur à Martignac, dans la région des Graves, Louis Lurton préside la Fédération nationale interprofessionnelle des vins issus de l’agriculture biologique (FNIVAB) depuis sa création, en 1998. Cette association « filière », qui réunit producteurs et opérateurs bio, développe une approche quasi militante du marché. Elle se veut proche du consommateur et, si possible, du nouveau consommateur. « Nous sommes persuadés que le bio n’est pas un marché de niche mais correspond bien à une tendance de fond de la société. Il y a des places à prendre, sans y perdre son âme. » Dans les propos de Louis Lurton, sans doute faut-il voir la volonté de démarquer la FNIVAB des autres organisations bio, afin de lui donner le maximum de visibilité. Mais s’exprime aussi chez lui une sensibilité libérale qu’il ne cherche pas à masquer. Et d’égratigner au passage la gestion du logo AB par l’Agence bio, « émanation de l’Administration » ou de suspecter « certains dirigeants de la FNAB (*) d’avoir voulu ramasser le paquet sous les socialistes » (comprendre : d’avoir voulu recueillir le maximum de subventions pour leur structure). « L’organisation de la bio doit se penser sur un mode plus rationnel et moins idéologique. » Et, pour Louis Lurton, manifestement, le mode rationnel passe – aussi – par une organisation verticale « filières », que la FNIVAB représente pour les vins. « L’agriculture bio s’est bâtie sur une horizontalité, incarnée par la FNAB. Tout le monde faisait le même travail. Mais la vie, c’est la diversité et les filières existent. Nous sommes arrivés avec une vision un peu différente. » Choc culturel entre anciens et nouveaux ? Débat idéologique ? Présent à la réunion de Viti-bio, le représentant de la FNAB régionale a tenu à indiquer « que la FNAB n’était pas une interprofession mais une organisation d’agriculteurs et que tous les courants d’idées se retrouvaient au sein de la fédération ».

« Les producteurs bio ne gagnent pas leur vie comme ils le devraient ! » Le président de la FNIVAB en rend les pouvoirs publics en partie responsables. « La France se fait une gloire de refuser 90 % des fonds européens pour le bio. Nos collègues espagnols ou italiens n’ont pas ces réticences. » Il pense aussi que pour sortir de la frange des militants bio (0,5 % du marché) il faut s’en donner les moyens. « Nous devons repenser le packaging, la publicité de nos produits. Sur le linéaire, ils ne se différencient pas assez des produits conventionnels. Le logo ne suffit pas. Il faut se remettre en question. Alors que la France était leader sur les produits bio, elle recule tous les ans d’une place. Nous devons absolument retrouver notre leadership. »

A lire aussi

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

C'est un constat qui a fait le tour des médias, sportifs ou non: l'US Cognac va très mal. Malgré les efforts de Jean-Charles Vicard pour tenter de redresser la barre, le club se retrouve dans une difficile situation financière.  La direction a de fait décidé d'envoyer...

error: Ce contenu est protégé