La croisière déguste

28 juin 2009

La Rédaction

Les croisières œnologiques font partie des propositions originales de la Maison M. Chapoutier, viticulteur et négociant à Tain-l’Hermitage, en Côtes-du-Rhône. Entre « tradition et modernité », la maison fourmille d’idées pour « faire partager sa passion ». Convivialité et esprit ludique signent l’œnotourisme maison.

 

croisiere_chapoutier_2_opt.jpegQuand on parle à Vincent Pateux de « conquête » d’une clientèle touristique, il n’hésite pas à rectifier. « Le terme de conquête me dérange un peu. Je parlerais plus volontiers de faire partager notre passion, même si cela n’exclut pas une démarche dynamique vis-à-vis de nos clients et prospects. » Le jeune directeur du pôle œnotourisme de la maison Chapoutier, recruté il y a six mois, aime à filer la métaphore entre la géologie ambiante – vieux Massif central d’un côté, jeune Massif alpin de l’autre – et la maison Chapoutier, fondée en 1808 mais qui a su s’inscrire dans la modernité. Cette évolution doit sans doute beaucoup à la personnalité de Michel Chapoutier, le propriétaire actuel. De retour sur le domaine en 1990, il convertit son vignoble à la biodynamie en 1996, pratique la sélection des parcelles en 2002 et, cerise sur le gâteau, excelle à le faire savoir. Parmi les vitrines maison, on trouve bien sûr la dégustation au caveau mais aussi les croisières œnologiques et, depuis peu, l’école du vin M. Chapoutier. Vincent Pateux relate l’esprit qui guide ces expériences. « Avec l’école du vin par exemple, nous souhaitons avoir une démarche un peu différente de la pratique courante. Pas question que “l’appreneur” dispense son savoir à travers un discours parfois abscons. Nous préférons privilégier la découverte et l’aspect ludique. » Cela se traduit par des ateliers courts, « recentrés sur le plaisir ». Ces ateliers découvertes ont généralement lieu deux fois par mois, les 1er et 3e vendredis. La dégustation dure deux heures et se conclut par un petit dîner « bistronomie » (la maison est table d’hôtes), un terme et une formule héritée de la sphère parisienne, à la fois sympa et un peu élaborée sans être de la grande gastronomie. Les prochains « focus » de ces ateliers iront d’une balade gustative de l’appellation Saint-Joseph à un spécial « Vins du Roussillon » en passant par une thématique classique « vins et truffe », la découverte de l’œnologie et de la vinification (« tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander ») ou la biodynamie, applicable jusqu’à son jardin personnel. Un autre atelier permettra d’approcher les vins d’Alsace et de Bourgogne. « Ces vins ne font pas partie de notre portefeuille mais nous tenons à nous ouvrir à d’autres expériences. Nous voulons être des généralistes, des générateurs de plaisir. » De nouvelles salles de dégustation vont voir le jour, pour améliorer le caractère modulable de l’accueil. « Un jour nous pouvons recevoir un groupe de 50 personnes, très ciblé qualité et le lendemain organiser un atelier dégustation pour 6 personnes. »

Remonter le fleuve

A côté de l’école M. Chapoutier, les croisières œnologiques donnent le ton de l’œnotourisme maison. Organisées généralement deux fois par an, elles reposent sur le partenariat entre un croisiériste connu – Croisieurope, leader européen sur son créneau – et la maison de production et de négoce. La prochaine croisière aura lieu du 11 au 15 avril. Les touristes embarqueront à Lyon, remonteront le Rhône jusqu’à Vienne et retourneront vers leur port d’attache. Entre-temps, ils se seront arrêtés dans de beaux villages (Viviers…), visité la cité des papes, grimpé la côte de l’Hermitage, découvert les installations Chapoutier. Un sommelier expert accompagne les 144 croisiéristes (72 cabines), veille à l’accord des vins et des mets, organise des « remontées de millésimes ». Ces croisières attirent de nombreuses nationalités (Français, Canadiens, Belges, Suédois, Bahreïniens…). Les tarifs débutent à 598 € (supplément cabine individuelle : 101 € – Pont supérieur : 52 €).

Vincent Pateux souligne l’excellente situation géographique de la Vallée du Rhône, à deux heures de Paris (gare TGV de Valence), proche de Marseille, à une volée de canon de Lyon. Le jeune responsable du pôle œnotourisme relativise la nouveauté du concept : « Aujourd’hui on se gargarise un peu du terme d’œnotourisme mais les vignobles ont toujours su accueillir les touristes. » Il relève cependant l’avance des pays étrangers en matière d’œnotourisme. « La France a vingt ans de retard ». Un retard que sa société s’emploie à gommer. Dernière idée en date : lancer les sentiers de l’Hermitage.

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