L’utilisation des gaz en œnologie regroupe une série d’interventions qui concerne toute la chaîne d’élaboration des vins, de la récolte des raisins jusqu’à la mise en bouteille. L’évolution des équipements permettant de mettre en œuvre les différents gaz permet aujourd’hui d’envisager de façon plus rationnelle leur emploi. La protection des jus libres aussitôt leur extraction, la réalisation d’aération des moûts en début de fermentation ou en fin de cuvaison pour les vins rouges, les remontages à l’azote, la conduite de micro-oxygénation durant l’élevage des vins, l’inertage des vins durant leur conservation, sont aujourd’hui des pratiques œnologiques accessibles à tous les opérateurs qui disposent d’une certaine technicité.
Le principe et l’intérêt de ces techniques ne sont pas réellement nouveaux, mais par contre la mise en œuvre de procédés et d’équipements adaptés à des usages concrets les rend en quelque sorte accessibles à un public de viticulteurs plus nombreux. Sur le plan économique, les gaz en œnologie, le CO2, l’oxygène, l’azote et les différents mélanges associés à ce composé sont devenus plus abordables pour toutes les catégories d’exploitations. Il n’est plus nécessaire de s’équiper d’installations lourdes pour pouvoir réaliser des inertages de vendange ou de moûts. La conservation des vins dans une ou deux petites cuves en vidange est désormais possible grâce à de petits équipements qui peuvent être installés pour un coût abordable.
L’inertage, une pratique œnologique préventive
Les applications les plus intéressantes sont celles qui à la fois contribuent à la mise en œuvre de pratiques œnologiques à caractère préventif et sont aussi susceptibles d’assurer un meilleur respect de la potentialité qualitative naturelle des productions. L’emploi des gaz inertes pour éviter l’oxydation de la vendange blanche est une technique qui s’est fortement développée dans l’hémisphère sud à la fin des années 80. Les vinificateurs australiens et californiens ont été des pionniers dans ce domaine en systématisant l’inertage des raisins blancs dès leur cueillette et ensuite pendant la réalisation de toute la phase d’extraction des jus. Depuis quelques années, ces pratiques se sont développées en France dans le Midi et dans le Sud-Ouest où des récoltants indépendants et des coopératives ont systématisé ces méthodes. Durant la vinification, les apports d’oxygène en début de fermentation alcoolique et pour stabiliser les anthocyanes en fin de cuvaison pour les vins rouges constituent deux moyens technologiques supplémentaires d’optimiser des interventions qui peuvent être réalisées de façon plus traditionnelle par des remontages à l’air dans le premier cas ou par des soutirages successifs durant la phase post-fermentaire des vins rouges.
Des applications au niveau de l’Élevage des vins qui suscitent de l’intérêt et des interrogations