Hervé Pogliani, président du CIMVC

7 juillet 2009

Sollicité au lendemain de l’assemblée plénière du BNIC sur les 8 000 ha réduits à 4 000, Hervé Pogliani déclarait… n’avoir rien à déclarer, n’étant pas officiellement informé de la position de l’interprofession du Cognac. « A quoi sert le conseil de bassin » s’interrogeait-il ? « Je ne suis pas au courant que l’on nous ait accordé la moitié de ce que nous avions demandé. » Au lendemain de l’assemblée plénière du BNIC, Hervé Pogliani, président du CIMVC (Conseil interprofessionnel des moûts et vins du bassin viticole des Charentes), concevait une certaine amertume de la décision interprofessionnelle du Cognac, tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme d’abord, il s’étonnait de ne pas avoir été ni consulté ni même averti, « pas un appel, rien ». « Ce n’est pas nécessaire d’avoir un comité de bassin censé gérer les relations entre les différentes interprofessions. A un moment donné, on se demande si cela vaut vraiment la peine de s’investir bénévolement dans les structures. Tout ça pour en arriver là ! » Sur le fond, il persistait à défendre les positions du CIMVC. « Pour une fois que l’unanimité s’était faite au sein du CIMVC sur le chiffre de 2 millions d’hl vol. Quand on n’arrive pas à se mettre d’accord entre nous, c’est assez normal que les autres décident à notre place. Mais là, ce n’était pas le cas. Honnêtement, le chiffre de 2 millions d’hl vol. censé satisfaire les besoins des trois débouchés, jus de raisin et vin de table, vins de base mousseux, ne semblait pas « déconnant ». Il paraissait plausible aux yeux de la viticulture comme du négoce siégeant au sein du CIMVC. » Sur le reproche récurrent adressé aux opérateurs de ne pas communiquer leur prix, H. Pogliani répondait de la manière suivante : « La seule chose qui a été dite depuis longtemps, c’est qu’un ha de vigne affecté aux autres débouchés devra être compétitif avec un ha de vigne Cognac de cru périphérique. Maintenant, affirmer que les prix vont être de 15, 20 ou 40 € l’hl vol., je ne le peux pas. Je sais seulement que l’Espagne dispose aujourd’hui de vins blancs dont elle ne sait que faire et que nos produits sont soumis aux prix de marché européen. Mais le Cognac est-il plus capable de s’engager sur des prix ? A l’exception peut-être des deux dernières campagnes, de mémoire, cela n’a jamais été le cas. » Plus généralement, le président du CIMVC a tenté de s’expliquer sur ce que pouvait être une construction – ou un détricotage – de filière. « Quand vous êtes commerçant, vous ne pouvez pas jouer à « un coup je te vois, un coup je ne te vois pas. » On ne peut pas impunément dire à nos clients : « nous sommes indispensables », et la première année où l’affectation semble vraiment possible, ne pas être exact au rendez-vous. Je ne sais pas si c’est une mauvaise chose d’avoir prévu, pour le calcul du rendement Cognac, 4 000 ha au lieu des 8 000 demandés. En tout cas, ces changements à vue signifient bien que notre filière sert de variable d’ajustement. Certes, nous sommes ouverts à tout mais, à la fin, à quoi ça sert ? »

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