L’Inde Fait Rêver l’Industrie Des Spiritueux

29 avril 2009

Après la Chine, l’Inde pourrait bien devenir la nouvelle terre de conquête de l’industrie des vins et spiritueux. L’émergence d’une classe moyenne dans un pays de plus d’un milliard d’habitants associée à un desserrement de l’étau douanier attire les convoitises de toutes les multinationales du secteur. Elles nouent des joint-ventures avec les producteurs locaux.

Par le passé, l’évocation de l’Inde se soldait par le commentaire récurrent : un marché riche d’un gros potentiel mais chasse gardée des Whiskies et lourdement hypothéqué par des barrières douanières. Si les taxes sur les alcools importés restent toujours élevées en Inde, elles le sont un peu moins qu’autrefois. Sous la pression de la communauté internationale et pour se rapprocher des règles de l’OMC, le gouvernement indien a accepté de baisser ses droits de douane nationaux. Certes, à l’intérieur du pays, chaque Etat garde le droit de lever des taxes. Et ces taxes demeurent souvent très élevées. Cependant, l’initiative fédérale devrait se solder par un prix de la bouteille d’alcool importé réduit de 10 à 20 %. L’industrie des spiritueux y voit une première étape encourageante et notamment les fabricants écossais de Whisky. De tout temps, la Scotch Whisky Association (SWA), l’association des producteurs de Whisky écossais, a été et reste en pointe du combat pour le démantèlement des obstacles tarifaires. Normal ! De sa longue histoire avec l’empire britannique, l’Inde a gardé un goût prononcé pour l’alcool de grain. Cette tradition fait du sous-continent le plus grand consommateur de Whisky au monde même si seulement 1 % de l’alcool provient d’Ecosse, le reste étant produit sur place, dans des distilleries indiennes. Compte tenu de l’évolution actuelle, inutile de dire que le Scotch jouit d’un fort potentiel de développement. Et le Cognac ? L’industrie cognaçaise n’est pas la dernière à lorgner sur le marché indien à travers les grands groupes qui managent ses grandes marques.

Aujourd’hui, toutes les multinationales du secteur des vins et spiritueux prennent position en Inde, Diageo, Pernod-Ricard… et chaque groupe possède un portefeuille multimarque où le Cognac a sa place. La joint-venture avec des entreprises nationales est considérée comme la voie de pénétration privilégiée, compte tenu de la maîtrise des circuits de distribution par les producteurs de spiritueux indiens. En novembre 2007, la presse s’est fait l’écho des tractations du groupe britannique Diageo pour contrôler 10 à 13 % de United Spirits, filiale du conglomérat indien United Breweries (UB). Le patron de ce conglomérat est le flamboyant milliardaire Vijay Mallya, surnommé de « Richard Branson indien » parce qu’il est omniprésent dans la promotion de ses marques. Leader dans le monde de la bière (marque Kingfischer), United Breweries détient une Cie aérienne et moult distilleries de Whisky indien. En mai 2007, Vijay Mallya a racheté le producteur de Whisky écossais Whyte & Mackay (Single malt Dalmore, Isle of Jura) pour 869 millions d’e, signant là sa première offensive européenne vraiment réussie (auparavant, il s’était cassé les dents sur le rachat du Champagne Taittinger). Au passage, cette acquisition offre un siège à l’industriel indien au sein de la SWA (Scotch Whisky Association à Edimbourg). Beaucoup pensent que le charisme et l’ambition du personnage peuvent se révéler des atouts de poids pour l’ouverture du marché indien aux produits occidentaux. Car, dorénavant, Vijay Mallya possède des intérêts dans les deux camps, devenant du coup un allié précieux pour la conquête d’un marché indien plein de promesses. Certes, 600 millions d’Indiens vivent encore avec moins de 1 e par jour. Mais avec une croissance du PIB (Produit intérieur brut) de plus de 9 % plusieurs années de suite, la classe moyenne a doublé au cours de la dernière décennie. Tout cela joue en faveur des vins et spiritueux haut de gamme, Whiskies, Cognacs, Champagnes.

Source – Ubifrance – Lettre de veille internationale n° 48 septembre 2007 (by CIEDV) – Communiqué AFP (by Fédération Française des Spiritueux).

 

 

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