Les innovations de SITEVI : Confrontées aux enjeux de productivité de la filière

23 décembre 2011

La vigne et le vin représentent l’âme du salon sur le plan du nombre d’exposants, mais au fil des années l’espace dédié aux fruits et légumes a pris de l’ampleur. Cette année, l’oléiculture a été un centre d’intérêt nouveau en raison du développement de nouveaux moyens de récolte mécanique des olives. Les nombreuses évolutions concernent toutes les familles de produits, les matériels à faible et forte valeur, les petits outils comme les équipements phares des propriétés. L’introduction de technologies de pointe fait son apparition sur les tracteurs, les MAV, les pressoirs mais aussi sur des équipements plus modestes répondant à des usages très spécialisés. L’ensemble des fournisseurs et des constructeurs a été confronté à un marché difficile depuis la fin de l’année 2007. 2011 semble être un millésime de redressement de l’activité mais avec des disparités régionales très importantes. Les vignobles champenois, charentais, alsaciens et bourguignon se portent assez bien alors que les autres régions sont confrontées à un contexte peu porteur.

 

 

Le Sitevi, qui s’est tenu du 29 novembre au 1er décembre au Parc des expositions de Montpellier-Fréjorgues, a été un carrefour de l’innovation technologique des filières vigne-vin et fruits et légumes. Le contexte économique national et européen de la filière viticole continue d’être préoccupant, même si quelques lueurs d’espoir pointent à l’horizon. Cette période difficile est propice à la mise en œuvre de réflexion de fond au niveau des filières de production qui sont à la fois à la recherche de produits en phase avec les attentes de qualité des consommateurs et de gains de productivité. Ce double challenge mobilise les compétences de l’univers de recherche technique des organismes de développement officiels (INRA, CEMAGREF, IFV, Chambres d’agriculture…) et de tous les fournisseurs de la filière.

Tracteurs et MAV, un léger redémarrage des ventes en 2011

p19.jpgDepuis trois ans, le marché des équipements au niveau de la filière vigne et vin évolue de façon très disparate selon les familles de produits. Le marché du tracteur vigne, qui reste un équipement phare, a traversé une période difficile. Après avoir baissé régulièrement depuis 2006, les immatriculations en France se sont stabilisées en 2010. Les ventes de modèles vignerons et fruitiers en 2011 semblent plus dynamiques et à priori le marché devrait retrouver une croissance positive avec, bien sûr, de fortes disparités selon les régions viticoles. Tous les constructeurs seront présents sur le salon avec des évolutions de gammes. Same propose sur la gamme Frutteto 3 un module de viticulture de précision (VMS) qui permet de moduler les interventions en vert en tenant compte de la vigueur des vignes. New Holland enrichit sa gamme Vigne et Verger d’un nouveau modèle de 100 cv, le
T 4060, qui est doté d’un moteur de 4,5 litres avec turbo et intercooler. Un nouveau bloc électro-hydraulique central sera également proposé en série sur toute la gamme T 4000. L’autre équipement majeur des propriétés viticoles, la machine à vendanger, a connu aussi une période difficile. Les ventes en France, qui en 2007 se situaient autour de 450 unités, ont chuté à 350 exemplaires en 2008. Elles se sont maintenues à ce niveau en 2009-2010 et à priori leur niveau en 2011 devrait être en légère progression. La part de marché des automotrices représente en moyenne 80 à 85 % des ventes totales et le débouché des tractées reste assez fluctuant d’une année à l’autre. Les ventes à l’exportation représentent un débouché constant d’environ 200 à 250 modèles par an. Le fonctionnement des MAV en matière de cueillette intègre un volet qualitatif qui prend de plus en plus d’importance. C’est l’un des seuls outils viticoles dont l’utilisation engendre des conséquences œnologiques importantes. Depuis longtemps, les efforts de recherche au niveau des fabrications de MAV répondent à la fois à un souci permanent d’évolution mécanique et à une montée en puissance des attentes qualitatives liées aux raisins. Les MAV sont devenues un équipement œnologique ayant une incidence directe sur le respect des baies, leur tri, leur propreté et l’hygiène de la chaîne de vinification. Les principaux constructeurs, Alma, Braud New Holland, Grégoire et Pellenc, renouvellent régulièrement leurs gammes pour répondre à ce double objectif d’attentes technologiques. Cela crée une véritable émulation entre les constructeurs qui stimule le marché.

Un système de maîtrise de la stabilité des porteurs chez New Holland

L’utilisation plus intensive des automoteurs de vendanges amène les constructeurs à équiper leur matériel de nouveaux systèmes de sécurité et d’assistance à la conduite. New Holland a développé le nouveau système de sécurité active et de pesée de vendange ASW sur la gamme d’automotrices 9000 (médaille d’argent au palmarès du Sitevi). Un premier aspect de ce nouveau procédé contrôle et régule la stabilité des porteurs en temps réel, ce qui facilite considérablement la tâche des chauffeurs dans les terrains accidentés. Un réseau de capteurs très spécifiques installés à des points clés de la machine transmet en temps réel des données à l’ordinateur de bord. Le traitement de ces informations est ensuite recoupé avec les mesures des inclinomètres qui calculent en quelque sorte le seuil de stabilité de la machine. Lorsque la MAV s’approche de son seuil de stabilité, une alarme avertit de cette situation le chauffeur qui peut ainsi immédiatement adapter la conduite. Le dispositif a même la capacité de mettre en place une série de mesures pour empêcher les erreurs de conduite et prendre automatiquement en main la conduite de l’automoteur. La hauteur de travail et la position latérale de la machine sont automatiquement corrigées sans aucune intervention du chauffeur. Le dispositif s’avère très intéressant dans les parcelles ayant un fort dévers ou lors des déplacements routiers à grande vitesse.

Le système ASW fonctionne à la fois sur la fonction de récolte et pour les utilisations du porteur en polyvalence (traitements, prétaillage, épandage d’amendements…). Une seconde fonction du dispositif réalise des pesées de vendange. La pesée a été intégrée à l’automoteur lors du vidage des bennes. Le tonnage récolté est corrélé à la surface de vignes portant les raisins, ce qui permet d’établir une cartographie de la productivité du parcellaire.

Ces éléments enregistrés au niveau de l’ordinateur de bord (bien sûr transférable) peuvent être utilisés comme une des sources d’information permettant ultérieurement d’envisager la mise en œuvre de pratiques de viticulture de précision (pour moduler les apports d’intrants, les dates de récoltes…).

Braud New Holland, Grégoire et Pellenc se lancent dans la récolte mécanique des olives

Le savoir-faire en matière de récolte mécanique des raisins a trouvé un nouveau développement avec la cueillette des olives. Les surfaces de p202.jpgplantations d’oliviers connaissent depuis dix ans une profonde évolution et de nouvelles méthodes de production apparaissent. Traditionnellement, la culture de l’olivier était implantée dans des vergers extensifs avec une faible densité d’arbres à l’ha. Leur récolte était effectuée soit manuellement soit avec des outils portatifs électriques (des systèmes de peignes) ou des systèmes de vibreurs de troncs (provoquant la chute des olives sur des filets). Depuis 15 ans, de nouvelles plantations dites intensives et super-intensives sous la forme de haies fruitières apparaissent. Le port de ces nouveaux vergers permet d’envisager une récolte mécanique qui s’avère beaucoup moins onéreuse. Les trois principaux constructeurs de MAV fabriquent des automoteurs de récolte mécanique des olives pour les nouvelles plantations qui utilisent en grande partie les principes de cueillette des vendangeuses. L’importance de ce nouveau marché est un sujet sur lequel les entreprises restent discrètes, mais le développement rapide de nouvelles plantations mécanisables de type intensives et super-intensives suscite beaucoup d’intérêt. Divers recoupements laissent à penser que les ventes actuelles fluctuent entre 50 à 70 automoteurs/an. C’est pour l’instant une niche commerciale attractive en raison de la valeur unitaire élevée des matériels (entre 250 000 et 300 000 € ht). Le débouché de la mécanisation de la cueillette des olives suscite déjà un réel intérêt et l’augmentation rapide des surfaces mécanisables devrait stimuler les ventes dans la décennie à venir. Les vergers d’oliviers connaissent une forte expansion dans des pays comme l’Espagne, le Portugal, le Maroc et le Chili. Ce n’est donc pas un hasard si Pellenc s’est intéressé depuis plus de 20 ans à ce débouché en proposant les premiers outils portatifs de cueillettes, l’Olivium, un peigne vibreur électronique (fonctionnant avec des batteries rechargeables), des systèmes de vibreurs automoteurs ou adaptables à l’avant des tracteurs et très récemment, la machine à récolter MAVO pour les vergers super-intensifs. Grégoire, qui a construit le premier automoteur de récolte des olives en 1999, continue de faire évoluer la technologie. Le constructeur a mis au point cette année une machine destinée au verger intensif où la cueillette des fruits est effectuée avec un principe entièrement nouveau (médaille d’or). New Holland a aussi investi dans la cueillette de l’olive depuis le début des années 2000 et la puissance du groupe a joué un rôle important pour le développement de cette nouvelle branche d’activité. Le constructeur vient de lancer une nouvelle récolteuse d’olives pour les vergers super-intensifs qui se situe dans la continuité technologique de la gamme de vendangeuses 9000 lancée en 2010 (médaille d’argent).

Une nouvelle génération de sécateurs chez Pellenc

p201.jpgL’univers des équipements viticoles connaît une période de développement intense depuis plusieurs années, en raison à la fois des exigences de recherche de productivité du travail et d’une volonté de mieux respecter l’environnement. Au niveau de la taille, les outils portatifs assistés largement utilisés continuent d’évoluer à la fois en terme de puissance et de durée d’autonomie. Pellenc vient de lancer une nouvelle gamme de sécateurs, le Lixion Evolution 2. Le matériel est équipé d’un nouvel harnais rigide qui épouse la forme du dos et s’avère beaucoup plus confortable. Un modèle plus performant, équipé d’une batterie plus puissante (pesant 3,3 kg), permet d’envisager l’utilisation de trois outils : le sécateur Lixion Evolution 2, le recepeur Pellenc et la tronçonneuse Selion. Un harnais spécifique a été créé pour supporter la batterie plus lourde afin de rendre le travail du tailleur plus confortable. Les nouvelles batteries disposent à la fois d’une autonomie accrue et d’un poids réduit. Le sécateur Evolution 2 peut être équipé de plusieurs têtes de coupe ayant toutes une grande ouverture (53 mm). Chaque tête correspond a des usages de taille différents. L’ergonomie de la poignée a été remodelée pour faciliter la prise en main de l’outil et limiter les effets de fatigue.

Les machines à tirer les bois Kirogn-Collard et ERO

p203.jpgLe tirage des bois était, jusqu’à ces dernières années, la seule intervention non mécanisable dans les vignes taillées en Guyot. Les sociétés Kirogn et Collard avaient présenté en 2008 la première machine à tirer les bois. Le matériel enlevait les sarments en les tirant verticalement au-dessus du palissage. La base des sarments doit être coupée du bois de taille de l’année précédente pour rendre possible l’intervention mécanique. Cet outil, qui a suscité beaucoup d’intérêt, donne de meilleurs résultats dans les cépages ayant un port bien dressé et dans des vignes vigoureuses ayant un palissage en parfait état. Un autre constructeur, la société allemande Ero, a mis au point une autre machine à tirer les bois qui connaît un certain succès dans l’hémisphère sud (le brevet vient de Nouvelle-Zélande). Les sarments sont extraits du palissage latéralement sur une face du rang moyennant que les fils puissent se décrocher des piquets. Pour le palissage établi avec des piquets bois, le constructeur a mis au point des agrafes spéciales ouvertes qui permettent la libération des fils. La machine est équipée d’un broyeur qui déchiquette les sarments au fur et à mesure qu’ils sont extraits du palissage. Ce matériel a obtenu une médaille d’or au Palmarès de l’innovation du Sitevi. Le Ets Maunais à Segonzac, qui distribuent la gamme d’équipements Ero en Charente, vont organiser courant janvier une démonstration dans la région de cette nouvelle machine à tirer les bois.

Des solutions pour récupérer les sarments de vigne

p21.jpgLa récupération des sarments est aussi une activité qui a tendance à se développer en raison du danger lié aux maladies du bois et de la volonté de certains viticulteurs de faire du compost ou d’utiliser les sarments comme base de combustible pour le chauffage. Plusieurs entreprises ont adapté des round baller pour enlever les bois dans les vignes larges, qui sont ensuite broyés et conditionnés en bûches ou en granulés. Le ramassage des sarments est aussi effectué avec des broyeurs récupérateurs que certains constructeurs régionaux comme Brunet ou les Ets Lachenaud ont mis au point depuis longtemps. La société Bernhardt en Charente continue de fabriquer des broyeurs-récupérateurs équipés d’une cellule de broyage hors sol (avec un pick-up) et d’une trémie (de 1,5 et 3,4 m3 selon les modèles). Le vidage des sarments broyés s’effectue par l’arrière à une hauteur de 2,10 m. La société Perfect propose un autre équipement de ce type associant un broyeur à marteaux doté d’une goulotte de déjection verticale à une petite remorque traînée de 3 m3. Le vidage de la remorque s’effectue par l’arrière grâce à des vérins hydrauliques. Les manœuvres pour vider les sarments dans une autre remorque sont plus délicates.

Le succès des outils à disques pour les interlignes des vignes larges

p22.jpgLe secteur des équipements d’entretien du sol connaît toujours un véritable engouement dans l’ensemble des vignobles français. La réduction programmée d’utilisation des herbicides avec le programme Ecophyto amène progressivement une partie des viticulteurs à envisager de se remettre à cultiver l’interligne et le cavaillon des parcelles. Le retour vers des pratiques mécaniques d’entretien doit néanmoins répondre à des attentes de productivité du travail élevé. L’époque du labour, du décavaillonnage et du chaussage est révolue et désormais la culture mécanique s’apparente à une intervention superficielle sur une petite dizaine de centimètres de profondeur. Une large gamme d’équipements existe pour cultiver les interlignes, des disques, des outils à dents, des outils animés (herses rotatives, cultilabours, fraises rotatives) dont les constructeurs adaptent la configuration aux largeurs de travail. Les outils à dents de types lourds (les spiroculteurs) ou légers (vibroculteurs) disposent généralement de châssis extensibles (par des vérins hydrauliques) qui permettent d’utiliser un même équipement dans des vignes de 1,80 à 3 m d’écartement. De nombreuses fabrications sont proposées par des constructeurs régionaux qui adaptent les produits à la nature des sols de chaque vignoble. Les outils animés du type herse rotative qui ont connu un certain succès à une époque semblent aujourd’hui moins adaptés aux exigences de vitesse de travail élevée. Les frais d’entretien inhérents au principe de ces outils dans les sols caillouteux constituent aussi un frein à leur développement. Les outils à disques connaissent depuis quelques années un certain succès en viticulture, car ils peuvent être utilisés à des vitesses élevées même sur des couverts végétaux très développés. Les constructeurs ont fait évoluer le fonctionnement de ces outils en rendant chaque disque (ou une paire) indépendant des autres éléments grâce à un système de sécurité à ressort. Ce système permet à chaque disque de s’escamoter verticalement sans que la profondeur de travail du reste de l’outil en soit modifiée. Deux constructeurs, Grégoire et Besson et Agrisem, sont les promoteurs de cette technologie. La seule contrainte liée à l’utilisation des outils à disques réside dans la puissance de traction assez élevée qui est indispensable pour assurer la stabilité du matériel dans l’interligne. Cette famille de produits est bien adaptée aux vignes larges de 2,50 et 3 m où sont utilisés généralement des tracteurs de puissance plus élevée. Lorsque de tels équipements sont utilisés pour reprendre des sols conduits en non-culture depuis 15 ou 20 ans, on peut s’interroger sur les conséquences agronomiques de l’agressivité des disques vis-à-vis du système racinaire de la vigne présent préférentiellement dans les 10 à 15 cm de terre arable. L’utilisation d’un outil tranchant va sectionner des racines principales et un chevelu dense qui joue un rôle important dans l’alimentation des souches ?

Une offre de produits importante pour cultiver l’interceps

p24.jpgp23.jpgL’entretien mécanique de l’interceps est une intervention qui nécessite beaucoup plus de technicité car, à certaines périodes de l’année (au printemps et en été tout particulièrement), se laisser déborder par l’herbe peut devenir problématique. Un certain nombre de constructeurs historiques comme Boisselet, Clemens et Egretier ont développé depuis longtemps des gammes d’outils performants adaptés à l’entretien du cavaillon. La cible commerciale de ces produits se limitait encore il y a 5 ans aux viticulteurs bio et aux domaines de référence de l’univers viticole français qui ne souhaitaient pas utiliser d’herbicide pour des raisons d’image. Or, depuis trois ou quatre ans, travailler le sol de façon mécanique est redevenu une préoccupation pour un public large de vignerons confrontés à la problématique globale de réduction d’intrants. L’objectif de cette nouvelle clientèle est de trouver une solution mécanique performante en terme de qualité de travail et de rapidité d’exécution. Or, le couvert végétal qui se développe sous le cavaillon doit être « surveillé de près » pour déterminer le moment opportun pour le détruire efficacement avec des moyens mécaniques. En résumé, il faut être en mesure d’intervenir rapidement à un moment très précis car sinon l’intervention mécanique perd de son efficacité. Maîtriser l’entretien mécanique du cavaillon est une démarche beaucoup plus complexe que l’application d’un programme d’herbicide. Pour réussir l’entretien mécanique, il faut réellement construire un itinéraire cultural qui s’adapte en permanence à l’évolution du couvert végétal. L’année 2011 illustre parfaitement ce propos puisque de février à début juillet, le climat très sec a limité considérablement le développement de l’herbe. Ensuite, en juillet et en août, les précipitations fréquentes et abondantes (250 mm) ont « boosté » la croissance du couvert végétal et beaucoup de parcelles à la mi-septembre étaient très sales. L’entretien mécanique du cavaillon demande des moyens conséquents pour faire face à une diversité de situations. Les constructeurs ont répondu à ces nouvelles attentes en proposant des châssis polyvalents très performants en terme de puissance hydraulique. Ces équipements sont conçus pour permettre l’utilisation de divers outils mécaniques, des décavaillonneuses, des modules rotatifs, des lames interceps, des tondeuses… Des constructeurs comme Arriza, Boisselet, Boisumault, Clemens et Egretier proposent des unités de travail du sol complètes pour le cavaillon, qui sont utilisées soit à l’avant soit à l’arrière des tracteurs. Le marché des lames interceps demeure très important car beaucoup de viticulteurs souhaitent pour l’instant réaliser des interventions superficielles de travail mécanique après avoir effectué au printemps une application d’herbicides foliaires. Les lames interceps fonctionnent en utilisant l’hydraulique des tracteurs. Les nombreuses sociétés nationales et régionales, Actisol, Arriza, Bernhardt, Boisselet, Braun, Clemens, Cognacq, Egretier, Ferrand, Maunais… se différencient par leur capacité à explorer le sol, leur souplesse de travail au niveau des ceps et leur besoin de puissance hydraulique.

La pulvérisation en attente d’innovations majeures

L’intérêt autour des équipements de pulvérisation semble redevenir important même si, en 2011, la pression parasitaire a été extrêmement faible. Les principales attentes concernent le respect de l’environnement (avec le plan Ecophyto) et la qualité de pulvérisation ; mais malgré ces centres d’intérêt, beaucoup de viticulteurs retardent le renouvellement de leurs appareils. Les ventes de pulvérisateurs ne sont pas dans une dynamique de progression depuis deux ans. Le contexte de pression parasitaire faible n’explique pas totalement cette baisse de marché. L’immobilisme de la technologie de pulvérisation viticole depuis 15 ans est aussi une réalité qui n’incite pas les viticulteurs à renouveler leur matériel. Les derniers modèles de pneumatiques équipés de rampes face par face ressemblent étrangement à leurs aînés vendus à la fin des années 90. Le vieillissement rapide des rampes et le prix élevé des pendillards (sensibles à la casse lors des manœuvres) créent aussi une certaine insatisfaction. Par ailleurs, les prix de vente de ces matériels atteignent des niveaux très élevés (entre 25 000 et 28 000 € ht pour un appareil 6 faces) qui découragent certains acheteurs potentiels. Le seul créneau de pulvérisateurs dont les ventes se développent est les aéroconvections à voûte droite. Cette catégorie de matériel séduit une clientèle à la recherche de produits simples, faciles à faire conduire, fiables et peu coûteux. Le marché des voûtes droites est aujourd’hui bataillé et Grégoire, leader historique de ce produit, est concurrencé par les fabrications des sociétés S21, Tomix, Ideal… Dans ce contexte, les grands constructeurs, Berthoud, Nicolas Thomas et Tecnoma (qui appartiennent au même groupe), proposent quelques petites évolutions de leurs gammes. Berthoud a lancé au Sitevi le nouveau module pneumatique CG expert pour les vignes étroites (de 0,90 à 1,50 m). Le modèle Twist’air destiné aux vignes de 2 à 3 m sera également présenté pour la première fois. Il s’agit d’une cellule de pulvérisation pneumatique portée sur le 3 points du tracteur qui remorque une cuve (de 600, 800 ou 1 000 l). Ce type d’appareil offre l’avantage d’avoir une grande maniabilité et procure au chauffeur un confort de conduite. Chez Nicolas Thomas, les renouvellements de produits concernent principalement l’arboriculture avec le lancement de la gamme d’aéroconvection à turbine basse TTA. Toute l’ergonomie des pulvérisateurs a été repensée pour s’adapter aux végétations abondantes de certaines haies fruitières. La technologie de ventilation à aspiration inversée a été entièrement repensée pour optimiser la puissance et la régularité du flux d’air. En vigne, Nicolas propose une évolution de la rampe face par face avec des mains à trois doigts.

Un nouveau pendillard souple chez Grégoire

p241.jpgGrégoire fait preuve d’innovation en proposant un nouveau concept de pendillards pneumatiques souples et légers qui fait évoluer le principe des traitements face par face. L’intérêt indéniable des traitements face par face est malheureusement pénalisé par le manque de fiabilité des rampes. Le mauvais vieillissement des pendillards en PVC rigides est une réalité qu’aucun constructeur ne peut nier. Lors des manœuvres ou dans les situations de dévers, il arrive assez fréquemment que les pendillards en heurtant le sol ou le palissage se cassent. Le remplacement des tubulures et des diffuseurs (des pièces détachées fabriquées en petites séries bien sûr coûteuses) s’élève rapidement à plusieurs centaines d’euros et de tels incidents peuvent se produire même en faisant preuve de rigueur au niveau de la conduite. Certains viticulteurs confrontés à ces problèmes préfèrent revenir à des pulvérisateurs plus simples même si la pulvérisation face par face est techniquement la plus efficace. Le bureau d’étude de la société Grégoire s’est penché sur le moyen de rendre les pendillards des rampes face par face plus fiables et moins coûteux en entretien. Leur idée a été de trouver un nouveau matériau à la fois léger et résistant au choc. Ils ont décidé d’utiliser une toile tissée épaisse à la place des structures en PVC rigides. Ce matériau possède une grande souplesse qui lui permet d’éviter de se briser en cas de choc. Le pendillard se gonfle grâce à l’air produit par la turbine, devient rigide et se maintient en position verticale dans le rang. En cas d’accrochage, il peut s’escamoter dans n’importe quelle position, ce qui limite considérablement la casse. Le pendillard possède une forme tronconique qui facilite son maintien parallèle à la végétation pendant toute la durée des traitements. La forme tronconique du pendillard génère un flux d’air puissant et homogène sur toute la hauteur du palissage et évite les phénomènes de balancement latéraux. La toile pré-percée facilite le montage des diffuseurs DynaDiff qui sont sertis par une opération de vissage. L’extrémité du pendillard est obstruée par un manchon en PVC standard. Le pendillard souple Flexi-
spray présente aussi l’avantage d’être léger (seulement 1,8 kg), ce qui limite les efforts sur la rampe de traitement. Le matériau a été testé depuis plusieurs années sur des rampes de pneumatiques dans les vignes étroites et depuis deux campagnes sur plusieurs équipements sur MAV dans la région de Cognac. Le constructeur va équiper tous les pulvérisateurs pneumatiques traînés et automoteurs des pendillards Flexispray sans aucun surcoût.

Une nouvelle génération de tunnels de pulvérisation ventilés

Les tunnels de pulvérisation vont-ils s’imposer comme le principe de pulvérisation viticole d’avenir en phase avec les attentes environnementales et qualitatives ? Il est bien difficile de répondre d’une manière totalement affirmative à cette question mais on ne peut pas nier que les seules véritables évolutions en « pulvé vigne » concernent effectivement les tunnels. Mettre plus de produit sur la vigne et réduire les pertes dans l’atmosphère et au sol représentent le véritable challenge technologique de la pulvérisation. Plusieurs constructeurs, Paris, S21 et Dagnaud, ont été les pionniers au cours des 15 dernières des tunnels de pulvérisation, mais cette première génération de produits n’a convaincu qu’un public restreint. Les performances limitées de certains modèles (largeur de travail limitée, puissance d’air), l’attention intense lors de la conduite et la fragilité des tunnels ont freiné leur développement auprès des propriétés de moyennes et grandes surfaces. La perspective du plan Ecophyto semble générer un nouvel engouement autour du principe de ces matériels. Deux sociétés, Dagnaud et Friuli, proposent des équipements fonctionnels et innovants. Les nouveaux produits permettent de traiter deux rangs par passage à des vitesses comprises entre 6 et 8 km/h. L’une des spécificités de ces appareils réside dans l’autonomie de fonctionnement des pulvérisateurs par rapport à la vitesse d’avancement des tracteurs.

Le nouveau concept du tunnel Friuli

p25.jpgLe tunnel de pulvérisation ventilé Friuli a été pensé par la société italienne en ayant la volonté d’associer la fonctionnalité à l’innovation. La conception générale et la fabrication de ce pulvérisateur font évoluer le principe des tunnels confinés. Les tunnels recueillent la bouillie tout en laissant échapper l’air en excès. L’alimentation en air de chaque panneau est gérée de manière indépendante à partir de quatre turbines. Le fonctionnement des ventilateurs est assuré par la centrale hydraulique du pulvérisateur. Le flux air-bouillie est piloté de façon indépendante de la vitesse d’avancement et du régime du tracteur, ce qui est un plus pour la qualité de la pulvérisation. La fabrication des tunnels en inox, l’utilisation de composés hydrauliques issus de l’industrie et une conception rationnelle font toute la spécificité de cet appareil. Le concept du tunnel Friuli est réellement différent de tout ce qui existait précédemment. Un système du fonctionnement de la rampe de pulvérisation automatisé a été développé pour faciliter la conduite de l’appareil et surtout les manœuvres en bout de rang. Le fonctionnement du tunnel Friuli (en version 1 000 l traîné) nécessite une puissance de traction de 80 à 100 cv selon la topographie du parcellaire. Le niveau de récupération de produits varie énormément selon la saison mais, en moyenne, le constructeur annonce 30 à 40 % de récupération sur l’ensemble d’une saison de traitements. En France, la commercialisation de ce nouveau pulvérisateur a commencé au cours de l’été 2010. Un premier modèle a été vendu en Charentes en 2011 par les Ets Thouard, le concessionnaire sur la région de Cognac (voir témoignage paru dans le n° 1123 de septembre 2011). Les essais réalisés au cours de l’été 2011 par l’IFV en Charentes ont été plutôt convaincants.

Le Turbipano Dagnaud est désormais opérationnel

p26.jpgL’autre évolution majeure dans le domaine de la pulvérisation vigne est à mettre au crédit de la société Dagnaud. Cette entreprise commercialise depuis longtemps des pulvérisateurs portés équipés de panneaux récupérateurs à pression qui à l’origine avaient été conçus pour réaliser les traitements d’hivers (à l’arsénite de soude) et les deux ou trois premières applications de printemps. Depuis l’interdiction des traitements d’hiver, le constructeur charentais avait créé une véritable cellule de traitement confinée toute saison avec le PulPano mais sans y intégrer de ventilation. Pendant plusieurs années, l’équipe de la société Dagnaud a travaillé discrètement pour mettre au point un nouveau principe de tunnel de pulvérisation conçu pour optimiser l’efficacité de la pulvérisation et réduire la dérive. Cela a débouché sur la fabrication du Turbipano testé en 2010 et désormais commercialisé. Il s’agit réellement d’un nouveau pulvérisateur construit autour d’un tunnel en fibre de verre enveloppant la forme des rangs de vigne et à l’intérieur duquel un système de ventilation original a été intégré. Toute l’innovation de ce pulvérisateur repose justement dans l’implantation des ventilateurs à la base des souches, ce qui crée un flux d’air vertical propice à une bonne agitation des feuilles dans la zone des grappes. L’appareil est équipé d’une centrale hydraulique propre qui permet de gérer toutes les fonctions de pulvérisation de manière indépendante de la vitesse et du régime du tracteur. Le faible poids de l’appareil (grâce aux tunnels en fibre de verre) et l’utilisation de quatre turbines centrifuges peu gourmandes en puissance permettent de tracter le Turbipano avec des tracteurs de seulement 50 à 60 cv. Un viticulteur en Charentes a utilisé cet appareil durant toute la dernière campagne et son témoignage (paru dans le n° 1123 de septembre 2011) confirme l’efficacité du principe de pulvérisation. Les essais conduits par l’IFV en Charentes au mois de juillet 2011 ont aussi reconnu la qualité de travail du Turbipano. La récupération de produits atteint 60 à 80 % en début de saison et environ 15 % lors des derniers traitements.

La console de viticulture de précision Avidor

p271.jpgLa société Avidor développe des outils d’agriculture de précision depuis de nombreuses années et un de leur récent développement concerne l’univers de la pulvérisation viticole. Le constructeur a développé une console embarquée, le Green Seeker FmX (médaille d’or au palmarès du Sitevi) permettant une gestion intégrée d’un automoteur de pulvérisation. Le système fonctionne à partir de plusieurs équipements : un Green Seeker, un GPS, un système d’autoguidage, un DPAE, un dispositif d’ouverture et de fermeture des buses de pulvérisation et un ordinateur de bord. La console centralise toutes les informations et établit une cartographie du vignoble qui permet de moduler les apports de fongicides en fonction du stade végétatif et des variations de vigueur intra-parcellaire. L’application vigne du Green Seeker FmX a été préalablement développée en grandes cultures par le constructeur et dans ce domaine elle trouve un champ d’application plus large. Indéniablement, cette évolution s’inscrit dans la volonté actuelle de piloter plus judicieusement la protection du vignoble. Etre en mesure de moduler les doses de fongicides en tenant compte des différences de vigueur constitue effectivement une piste de recherche intéressante. L’intérêt de cet outil pour piloter plus judicieusement le fonctionnement des pulvérisateurs viticoles ne peut pas être contesté. Par contre, cet accessoire n’interfère pas sur les performances réelles des pulvérisateurs qui sont loin de permettre de positionner 90 % du produit sur la végétation. La véritable évolution dans le domaine serait de développer un nouveau principe de pulvérisation beaucoup plus efficace sur lequel, ensuite, il serait judicieux de monter une annexe de pilotage tel que le Green Seeker FmX.

Des niveaux d’investissements plus conformes aux besoins dans le vinicole

Le marché des équipements de vinification a connu une phase de développement intense entre 2006 et 2009, grâce aux programmes d’aides à l’investissement de FranceAgriMer. Les constructeurs de cuverie, de pressoirs, de table de tri, d’installations de maîtrise thermique, d’unités de traitement des effluents… ont bénéficié de cette conjoncture exceptionnelle dans toutes les régions viticoles. Depuis, les investissements ont retrouvé leurs niveaux réels. La volonté des acheteurs est d’améliorer les performances des ateliers de vinification en prenant bien en compte les aspects qualitatifs. Les innovations et les effets millésime représentent un élément de développement important du marché des équipements vinicoles. Les conditions de maturation à la fois précoces et difficiles du millésime 2011 dans beaucoup de régions viticoles ont rendu le traitement de la vendange complexe à aborder. Ensuite, le déroulement des fermentations alcooliques en conditions chaudes a mis en évidence les limites en matière de maîtrise thermique de nombreuses installations de chais. L’arrivée dans le club des constructeurs d’équipements de chais de Pellenc avec des systèmes de tri de vendange innovants, a engendré un net développement de la technologie dans ce secteur d’activité. Le tri et l’égrenage de la vendange évoluent rapidement avec l’abandon par plusieurs constructeurs des systèmes traditionnels de cages cylindriques équipés de hérissons tournant à doigts au centre de cet élément. Les nouvelles techniques s’effectuent avec des procédés autorisant une accélération progressive de la vendange engendrant la séparation entre les baies et les rafles.

Une double cage oscillante égrappe les raisins chez Bucher

p272.jpgBucher renouvelle complètement sa gamme d’égreneurs avec le lancement d’un nouveau produit, l’égrappoir Delta Oscillus, qui fonctionne sans cage tournante, sans arbre d’égrappage et sans batteur. Ce nouvel appareil (médaille d’argent au palmarès du Sitevi) utilise un principe d’oscillation de grande amplitude de deux cages qui provoque le détachage des baies des pédicelles des rafles par un mouvement d’inertie. Un mouvement pendulaire est exercé sur la cage, ce qui permet de mettre en mouvement les grappes dans la partie amont. L’amplitude graduée des mouvements engendre le déplacement des grappes vers la partie aval de la cage où se produit l’opération proprement dite d’éraflage. Les baies sont détachées des pédicelles par l’efficacité des mouvements sans qu’aucun effort mécanique n’intervienne. Ensuite, elles passent au travers des perforations des cages et sont recueillies sur un rouleau trieur afin d’éliminer les particules végétales issues de la récolte mécanique. Les réglages de vitesse, d’amplitude d’oscillation des cages et le diamètre des perforations des cages permettent de s’adapter aux différents cépages et à leur degré de maturité. Ce nouveau procédé d’éraflage présente de nombreux intérêts : un meilleur respect des baies, une moindre libération de jus libres, un respect de l’intégrité des rafles et une capacité accrue à éliminer les graines peu mûres, millerandées (pas décrochées des rafles). Le constructeur propose une gamme complète d’égrappoirs Delta Oscillus dont les débits vont de 3 à 20 t/h.

Les doigts-vibreurs de Pellenc égrènent et trient la vendange

p282.jpgp281.jpgDans le domaine du tri de la vendange, Pellenc, qui est devenu un acteur respecté, continue de développer des produits. Le Selectiv Process Winery (citation au palmarès du Sitevi) est un égreneur linéaire à haute fréquence. Il fonctionne grâce à 5 paires de doigts dont la position crée deux tunnels d’égrenage. Lors du passage des grappes dans les tunnels, la mise en œuvre de vibrations à haute fréquence des doigts provoque la séparation des baies de leur pédicelle. L’intensité du phénomène de vibration peut être modulée facilement afin de s’adapter aux différences de maturité et aux caractéristiques de chaque cépage. Les baies égrenées passent à travers un tapis à claire-voie alors que les rafles et les fractions de grappes non éraflées ressortent à l’arrière de l’appareil. L’égreneur linéaire peut être couplé à une table de tri à rouleaux qui finit d’éliminer les fragments de débris végétaux et les pétioles. Le Selectiv Process Winery fonctionne sur tout type de vendanges, de la récolte manuelle et mécanique même non triée. Les performances des appareils permettent de réaliser un égrenage et un tri de qualité à des débits de 5 à 25 t/h. Pellenc a aussi lancé au Sitevi un fouloir d’un principe tout à fait innovant.

 

La chambre d’égrenage verticale de Socma

Socma, qui avait été le premier constructeur à proposer un système d’égrenage et de tri embarqué sur les MAV Braud New Holland, continue de mobiliser son savoir-faire dans ce domaine. L’entreprise a mis au point un nouvel égreneur vibrant, le CUBE (citation au palmarès du Sitevi), qui réalise l’égrappage sans exercer de pression directe sur les baies. Le principe de ce nouvel équipement repose sur une chambre d’égrenage verticale à l’intérieur de laquelle se trouvent des doigts d’égrenage. Les grappes entraînées par des disques souples passent dans la chambre d’égrenage où les doigts par des vibrations efficaces provoquent le détachement des baies des pédicelles. L’intervention se produit sans traumatisme pour les baies et les rafles qui restent entières. Les baies passent à travers une grille vibrante et sont recueillies sans être abîmées. L’appareil, qui a été testé pendant plusieurs années sur divers cépages, est d’une conception simple. Il possède un encombrement réduit, ce qui rend faciles son implantation et son nettoyage.

Les cycles de pressurage « intelligents » adaptés à la nature hétérogène des raisins 2011

La charge de travail de plus en plus importante pendant les vendanges initie de nouvelles attentes de la part des vinificateurs. Leur souhait est de vouloir visualiser facilement l’état d’avancement d’interventions cycliques comme le pressurage et les filtrations de bourbes. Bucher propose d’équiper sa gamme de pressoir Xpert de d’une nouvelle solution de communication, l’ICS (l’Intuitive Communication System).

p283.jpgLe système fonctionne à partir d’un écran tactile de grande taille au sein duquel des pictogrammes didactiques et facilement mémorisables permettent une prise en main rapide. Des messages d’alerte à distance via internet ou par des SMS peuvent informer de l’état d’avancement du cycle. La société Bucher a aussi présenté sur son stand au Sitevi la gamme de pressoirs pneumatique à cage ouverte Sutter. En effet, dans le cadre du rachat, en février 2011, du segment d’activité vinicole du groupe suisse Filtrox, cette acquisition englobe la marque et l’activité de fabrication des pressoirs Sutter. Les responsables de Bucher Vaslin lanceront la commercialisation de cette nouvelle ligne de produits en déut d’année 2012. Le pressurage de la vendange blanche a été dans beaucoup de régions viticoles plus difficile à maîtriser en 2011. L’état de maturité des raisins très hétérogène au moment de la récolte a rendu le pilotage des cycles de pressurage plus délicat.

Les programmes standards qui donnaient pleine satisfaction en 2009 ou en 2010 (des années où les jus coulaient facilement) ont souvent déçu en 2011. Le niveau de chargement des cages, la vitesse de remplissage, la juste appréciation des quantités de jus libre à écouler et la conduite des phases à basse pression étaient déterminants pour construire les programmes de pressurage. L’extraction de composés herbacés a pu être amplifiée par des cycles de pressurage inadaptés à la nature de la vendange. Les constructeurs proposent différents programmes qui peuvent facilement être modulés avec l’aide des concessionnaires de chaque région. Des programmes de pressurage pilotés en tenant compte de la vitesse d’écoulement des jus représentent une solution efficace pour s’adapter à des variations de nature de vendange importantes. Dans le prochain numéro, un article sera consacré à ces démarches de pressurage plus « intelligentes ».

La maîtrise thermique connaît une nouvelle phase de développement

La demande d’installation d’équipements de maîtrise thermique des vinifications est redevenue d’actualité en 2011 compte tenu de la précocité des vendanges. Dans les régions viticoles de Charentes et du Bordelais, vendanger à la mi-septembre ou début octobre engendre des besoins de maîtrise thermiques très différents. Globalement, les températures moyennes de la journée et de la nuit sont beaucoup plus élevées, ce qui modifie profondément les échanges thermiques dans les chais. Imaginer de mettre en place une réflexion de maîtrise thermique ne se limite pas à l’acquisition d’un groupe de froid et de quelques drapeaux. Une démarche beaucoup plus large doit être engagée pour cerner les points faibles et forts de l’installation existante en s’intéressant à la cuverie (capacité et matériaux des citernes, implantation), à l’organisation du travail pendant les vendanges (volume traité quotidiennement, horaire de récolte, durée totale des vendanges…) et aux moyens de maîtrise thermique déjà utilisés. Cette analyse de la situation doit déboucher sur un état des lieux qui doit servir de base pour construire un projet technologique reposant sur des objectifs définis par chaque vigneron. En matière de maîtrise thermique, la réalisation d’une étude des besoins thermiques est un préalable indispensable à tout achat de matériel. Les conclusions de ce travail peuvent parfois amener à construire le projet sur des bases différentes en reconsidérant les choix de cuverie avant d’investir dans des groupes de froid. La réalisation des études thermiques est un travail de spécialistes qui doit être confié à des thermiciens ayant un vécu de l’univers vinicole. En effet, les pratiques de vinification des vins blancs de distillation en Charentes sont bien différentes de celles des vins blancs de sauvignon à Bordeaux ou celles des colombard dans le Gers. Généralement, les entreprises vendant les installations de maîtrise thermique proposent ces services, mais il existe aussi des cabinets de conseils indépendants qui réalisent ce travail. Dans la région de Cognac, un projet d’installation de maîtrise thermique englobe plusieurs phases d’interventions distinctes : la mise à température des moûts en sortie des pressoirs, le contrôle des fermentations alcooliques et, dans le cadre d’années précoces comme 2003, 2005 ou 2011, le refroidissement des vins juste faits (après ou avant la malo selon les besoins de chaque situation). Ce sont souvent des distributeurs régionaux qui réalisent les installations en utilisant du matériel et des composants issus de l’industrie qui ont démontré leur fiabilité.

 

Le palmarès de l’innovation du SITEVI
Médaille d’or
AVIDORHIGHTECH (Suisse) – Console embarquée permettant une gestion intégrée de l’automoteur de pulvérisation
ERO-Gerätebau GmbH (Allemagne) – Machine à tirer les bois de vigne
GREGOIRE – Machine à récolter les olives
Médaille d’argent
BUCHER VASLIN – Erafloir à mouvement pendulaire
CTIFL – Outil d’agréage qualitatif des lots de pommes en palox
GAI FRANCE – Vis et étoiles universelles automatiques pour le transport de la bouteille dans un groupe d’embouteillage
NEW HOLLAND AGRICULTURE – Pesée de la vendange en statique et sécurité active
NEW HOLLAND AGRICULTURE – Système de secouage pour la récolte des oliviers super intensif
PALL CORPORATION (USA) – Modules de filtration
PELLENC – Tête de récolte Olive
TIXAD SAS – Outil intégré pour la maîtrise et l’enregistrement des applications de produits phytosanitaires
Citations
BUCHER VASLIN – Interface graphique de supervision
CALIBREX – Calibreuse électronique pondérale circulaire à « petites » coupelles, pour abricots, prunes, kiwis…
FOSS – Analyseur de vin intégrant la mesure du SO2
GREGOIRE – Pendillard souple
NEOTIC – Fonction de représentation de la traçabilité et des opérations dans un outil de gestion technique des productions vinicoles
NEW HOLLAND AGRICULTURE – Outil d’aide à la réduction de l’impact carbone en viticulture
PELLENC – Châssis multifonction pour tracteur interligne, avec reconnaissance automatique des outils
PELLENC – Système d’égrenage et de tri mécanique
PROTECTA SAS – Lance multibuses à tête pivotante pour application de glu arboricole
SOCMA – Combineur égreneur-trieur

 

 

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