« Gagner l’Ensemble De La Zone Cognac »

17 janvier 2009

celine_robert.jpgPierre après pierre, les Etapes se construisent. A la fois itinéraire balisé et charte d’accueil, elles participent à la promotion de la région et de ceux qui y vivent.

Si un homme défend les Etapes du Cognac avec une conviction toujours en éveil, c’est bien Pierre Hitier, président de l’association depuis sa création en 1996 et inlassable propagandiste des Etapes auprès des différents « pays » de la région délimitée. Au départ, ce n’est pourtant pas lui qui a l’idée de cette « route du Cognac » – puisque telle est sa vocation même si elle n’en porte pas le nom – mais le groupe des jeunes agriculteurs de la Chambre consulaire 16. Très vite cependant, l’approche « territoriale » donne son assise au projet, à la fois en terme de moyens financiers mais aussi d’impact. Il s’agit de défendre le Cognac ainsi que les hommes qui en vivent, au sens large du terme. Le Syndicat de pays ouest Charente sert de structure opérationnelle et de zone test. Car, pour les Etapes, pas question de brûler… les étapes. Avec un tel nom, c’est bien le moins. Le développement s’opérera donc par cercles concentriques avec une ambition affichée dès le départ : gagner l’ensemble de la zone Cognac. « C’est à cette condition seulement que la Région, le comité régional du Tourisme et le BNIC sont à nos côtés » affirme P. Hitier. Sur le pays de l’ouest Charente (Cognac nord et sud, Jarnac, Châteauneuf, Segonzac, Hiersac, Rouillac), trois circuits se dessinent : celui de l’eau, qui serpente au gré du fleuve Charente ; celui de la pierre qui colle à la semelle des coteaux crayeux de Champagne et celui de la vigne, au cœur des Fins Bois Charente, là où le vert des pampres et le vert des chênes se mêlent en de subtiles harmonies chromatiques. L’itinéraire de la vigne (55 km) a été fléché en août 2000, celui du fleuve (70 km) fin décembre 2001. Quant à celui de la pierre (70 km), il faudra attendre un peu, la DDE ayant lancé les appels d’offre au printemps. Ces itinéraires n’ont pas vocation « à passer chez tout le monde ». Il faut plutôt les voir comme autant d’outils de communication, de « colonnes vertébrales » sur lesquelles vient se greffer la micro-signalétique. C’est à elle que revient le soin de conduire le visiteur à bon port. Conçus en étoiles à partir de Cognac, ces trois circuits se donnent pour finalité de « récupérer » les touristes au sortir de la capitale des eaux-de-vie mais aussi d’aller les chercher aux portes de la région : sur la RN 10 à Nonaville, à Angoulême ou encore en direction de Ruffec. Aller les chercher et les garder. Car telle est l’ambition des Etapes. Pierre Hitier parle de l’exceptionnelle qualité paysagère de la région, dont les habitants eux-mêmes n’ont pas toujours assez conscience ; d’un patrimoine bâti « de premier rang ». Des Etapes du Cognac, il fait un élément clé de cette mise en valeur régionale. « Si nous intéressons les maisons de négoce, c’est bien qu’il y a une raison. Dernièrement, le guide vert nous a proposé une demi-page pour parler des Etapes. »

Un réseau de formation à l’accueil

Au-delà du simple fléchage, l’association fonctionne comme un réseau de formation à l’accueil et au tourisme viti-vinicole, avec des adhérents qui apprennent à se connaître et à travailler ensemble. Ces adhérents, au nombre de 70 aujourd’hui (dont 36 viticulteurs), recouvrent une centaine d’activités car des membres de l’association développent plusieurs activités. Récoltants, bouilleurs de crus, négociants, hôteliers, restaurateurs, propriétaires de chambres d’hôtes, musées, artisans… l’éventail des métiers déborde le cadre strictement viticole. Où manger, où dormir, que découvrir ? L’offre se veut complète et de qualité. « Le touriste doit repartir satisfait. Rien n’est pire qu’une porte fermée. » Au départ, la charte d’accueil imposait une ouverture du 15 juin au 15 septembre. Aujourd’hui, l’association préfère demander aux adhérents de communiquer leurs horaires d’ouverture et de les respecter. Simplement, ceux qui s’engagent à ouvrir du 15 juin au 15 septembre bénéficient d’une mise en valeur graphique dans le guide et sur le site internet. Edité à 50 000 exemplaires, le nouveau guide 2002-2003 propose trois versions, française, anglaise et allemande. En ligne depuis avril dernier, le site internet des Etapes (www.CognacEtapes.com) joue de la continuité graphique avec le document papier. Encore en construction, le site privilégie approche ludique, interactivité et création de thématiques comme la gastronomie. Sa politique de liens forts avec les adhérents et les autres sites est déjà opérationnelle.

En 2002, l’association a relancé une campagne d’adhésion un peu plus large que par le passé, sans rechercher à tout prix le nombre. Le montant de l’adhésion 2002 s’élève à 152,45 e (1 000 F), sans changement par rapport à 2001. Cette somme permet d’être présent dans le document d’accompagnement, sur le site, d’apposer le logo des Etapes sur sa porte et de recevoir la lettre d’infos. L’adhérent ayant deux activités paiera moitié tarif pour sa seconde activité, les suivantes n’appelant pas de supplément de cotisation. Au sein de l’association, on constate une tendance à la multiplication des activités, avec l’arrivée en force de l’hébergement sur les exploitations. « Une dynamique s’enclenche » constate Pierre Hitier qui se dit impressionné et séduit par la richesse qu’il découvre chez les viticulteurs. « Chaque offre est différente. Ici, ce sera la culture bio, là la collecte des pommes, ailleurs les chênes truffiers, un mini-musée, une maison de caractère… » La visite d’agrément préalable à l’adhésion aux Etapes se réalise toujours à trois, à l’image du comité de pilotage, composé de trois collèges : élus,viticulteurs, professionnels du tourisme.

Une extension à l’ensemble de la zone

Au chapitre de l’extension, P. Hitier ne masque pas son souhait de voir les Etapes s’étendre à l’ensemble de la zone Cognac. C’est en bonne voie avec quatre Syndicats de pays, deux en Charente et deux en Charente-Maritime : le Ruffecois qui couvre la zone viticole d’Aigre, le Syndicat de pays du sud Charente (région de Baignes), le Syndicat de pays du Val de Saintonge (région de Saint-Jean-d’Angély) et le Syndicat de la Saintonge romane (région de Saintes). Des comités de pilotage sont créés ou en passe de l’être. Selon le degré d’avancement – existence ou non de documents promotionnels – les syndicats versent 1 F ou 2 F par habitant à l’association. On devrait retrouver en 16 comme en 17 une unité de balisage, la solution adoptée par les Etapes découlant de la réglementation nationale. Reste la Haute Saintonge. Dans le prolongement de l’espace Ausone, elle a créé son propre réseau de viticulteurs, avec une signalétique directionnelle un peu différente de celle des Etapes (certaine discontinuité, compte tenu des distances) mais avec un ancrage au terroir tout aussi fort. « Nos actions sont complémentaires insiste Pierre Hitier. A travers nos chartes, nous proposons un même label qualité. Nous devrions pouvoir arriver à collaborer. D’autres réseaux spécifiques sont en train de s’échafauder, comme « les trésors du Cognac » des Vignerons indépendants, avec qui nous devrons travailler main dans la main. »

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