les droits de plantation s’invitent aux élections

23 février 2011

Les élections à l’ODG Cognac auront lieu au printemps 2011 et, à coup sûr, la question de la libéralisation des droits de plantation s’invitera aux débats. En fait, elle y est déjà. Peut-on dire qu’il s’agisse d’un sujet « clivant » entre les deux formations viticoles qui vont faire l’objet de la consultation ? D’une certaine façon, oui. Le SGV Cognac, le syndicat présidé par Christophe Forget, fait de la défense des droits de plantation un préalable à tout. « Il n’y a que les combats qui ne sont pas menés qui sont perdus d’avance. » Dit autrement : « On imagine mal défendre un plan B avant d’avoir défendu le plan A. C’est prendre le risque de tout perdre. » Le SBVC, lui, serait plutôt partisan de mener les deux stratégies de front, à la fois la défense du maintien des droits de plantation mais aussi la recherche d’un substitut à ces mêmes droits de plantation… au cas où. C’est ainsi que dans la région délimitée, l’on parle volontiers « d’une nouvelle assise juridique à inventer ». Si personne ne se découvre trop sur le sujet, certains ont déjà quelques idées en tête. Ils pensent à un droit à produire sous forme de quota d’exploitation, dont le volume serait déconnecté des surfaces. Cette approche, on le devine, ne fait pas l’unanimité. Mais après tout, est-ce vraiment là le sujet ? Avant d’être cognaçais ou même français, le dossier de la libéralisation des droits de plantation est européen. Sans nier l’impact d’une prise de position, pour s’appliquer, elle devra se frotter à toutes les autres. C’est pourquoi, sur une thématique de cet ordre, il est tellement important de faire-valoir des revendications claires… et simples. Le SGV Cognac a pris l’initiative d’éditer une motion contre la libéralisation des droits de plantation et de la mettre en ligne. Pour ne pas être suspect d’esprit partisan – « l’enjeu est trop grave » – il l’a fait sur un site spécialement créé à cet effet et dédié au sujet : www.avenir-droitsdeplantation.com. Les partenaires qui le souhaitent sont invités à s’associer à l’opération en déposant leur logo. Et bien sûr, la signature de tous est sollicitée : viticulteurs, négociants, élus, personnes de la « société civile »… « Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts pour nous opposer à ce mauvais coup porté à la viticulture européenne. » La mobilisation s’organise.

Toujours au chapitre des élections à l’ODG Cognac, une mini-polémique enfle autour de « l’unité viticole ». Le SGV Cognac avait appelé à une liste unique mais « ouverte », c’est-à-dire que les deux formations se présentaient sous une même bannière, celle de la Fédération des viticulteurs (FVPC) mais chaque syndicat alignait le nombre de candidats qu’il souhaitait, sachant qu’au final il en sortira 68 noms. Le SVBC a surenchéri en appelant à une liste unie et « fermée », à 34/34. Le SGV n’est pas d’accord, lui qui avait demandé une représentation plus équitable – moitié/moitié – des deux vignobles 16/17. A 40 ha près, les surfaces de vignes sont les mêmes des deux côtés, alors que l’ODG actuelle compte 46 représentants de Charente et 22 représentants de Charente-Maritime. Sous l’effet d’une consultation plus large en 2011, cet écart sera sans doute en partie gommé mais dans quelles proportions ? La FVPC, appelée à se prononcer sur un aménagement des règles de scrutin, n’a pas dégagé de vote majoritaire sur le sujet. Pour couronner le tout, des voix s’élèvent pour appeler à l’unité. Unité peut-être, cacophonie sûrement.

La qualité de la réserve climatique soulève des interrogations. Les réunions de viticulteurs, conduites en fin d’hiver, s’en sont faites l’écho. Pour jouer leur rôle d’assurance récolte, les eaux-de-vie de la réserve climatique doivent rester en compte 00. Ainsi, sont-elles stockées sous stockage inerte, autrement dit en cuves inox. Que se passe-t-il sur les tables de dégustation ? Parfois, il semblerait que de petites notes agressives, légèrement éthérées, ressortent. Ce n’est pas systématique mais ça arrive. Faut-il mettre en accusation le mode de stockage ? Un œnologue bien connu de la place tempère le propos. « Il s’agit-là d’une évolution normale de l’eau-de-vie. En cours de vieillissement, il y a transformation de l’éthanal en acétal. C’est une réaction chimique propre à l’alcool, qui augmente légèrement au cours du vieillissement. Le phénomène se passe de la même façon sous bois. Simplement, les caractéristiques aromatiques de la barrique masquent cette petite note éthérée, ce qui ne se produit pas sous inox. » Le conseil ! « Rafraîchir », autant que faire se peut, le stock de réserve climatique, c’est-à-dire réintroduire des volumes de climatique dans le cycle de vieillissement à due concurrence de quantités équivalentes de réserves « jeunes ». Le professionnel dénonce l’intox et la rumeur à l’œuvre sur le sujet. « Il se raconte tout et n’importe quoi : qualité de l’inox… Je le répète. Il s’agit d’une évolution normale du Cognac. Ainsi, faut-il dédramatiser, surtout si l’on prend la précaution de rafraîchir la réserve. » Les méthodes de distillation interférent-elles sur la qualité de la réserve climatique ? A ce jour, aucune étude scientifique n’a été conduite sur le sujet. Pourtant, de manière empirique, on peut penser que plus les eaux-de-vie sont riches en éthanal, plus elles courent le risque de présenter une note éthérée. Et l’on sait que, parmi les méthodes de distillation, les faibles prélèvements de têtes donnent davantage d’éthanal que les forts prélèvements de tête. Mais là aussi, l’œnologue recommande la prudence. « Il convient d’être mesuré sur ces questions. »

Un de ses collègues, lui, se montre plus volontiers polémique. A titre personnel, il trouve « absurde de loger des eaux-de-vie dans un tank inox. » « Je pense, dit-il, qu’elles seraient mieux sous bois, bien contrôlées. » Il préconise « qu’avant toute décision politique ou économique, l’on puisse bénéficier de l’œil des techniciens. Si la région s’en dispense, qu’elle ne s’étonne pas ensuite des petits problèmes qualitatifs qui peuvent surgir. Depuis 4-5 ans, l’on recommande d’avoir une approche préventive et, à la première occasion, on s’en dispense. »

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