Licence pro Droit et Commerce des Vins et Spiritueux

2 juillet 2013

Au cours de leur formation, ils se rendent ainsi 4 ou 5 fois sur le terrain, à la découverte des entreprises. Début juin, les étudiants de Licence pro au lycée agricole de l’Oisellerie ont visité la tonnellerie Radoux à Jonzac.

 

 

Audrey Roturier, étudiante en Licence pro en Droit et Commerce des Vins & Spiritueux, est fille de viticulteur à Sonnac (près de Matha). Elle a fait son stage de 16 semaines en alternance chez Radoux. Elle y restera encore un peu car elle a décroché un CDD de quelques mois. C’est elle qui a « vendu » l’idée de cette visite aux responsables de la formation et à ses camarades. Le lundi 3 juin, ils étaient une vingtaine d’étudiants à s’imprégner de l’atmosphère de la tonnellerie : odeur des douelles de chêne, crépitement des chaufferettes, bruit du cerclage des barriques… Le directeur commercial France, Pierre-Guillaume Chiberry, assurait la visite. Il a parlé de la grande volonté de transparence de la tonnellerie. Impression captée 5 sur 5.

Gabrielle Rochdi accompagnait les étudiants. Maître de conférences en Droit Public à l’université de Poitiers, elle est la directrice de la Licence pro. A l’Oisellerie, Philippe Piau, enseignant, coordonne les études tandis qu’Élisabeth Rebillier, de l’Université des eaux-de-vie de Segonzac, assure le secrétariat. Les étudiants en Licence pro Vins & Spiritueux sont issus de BTS viticulture-œnologie, BTS commerce international, DUT génie biologique, agronomie, industrie agro-alimentaire… Leur admission fait l’objet d’une sélection sur dossier. Le parcours universitaire d’un an débouche sur des postes commerciaux, de conseils juridiques ou des emplois en production. La formation, professionnalisante, s’appuie à la fois sur des cours théoriques, des exercices pratiques (un projet tutoré de 150 heures), des visites d’entreprises et surtout, pourrait-on dire, un stage d’une durée de 16 à 35 semaines selon le statut de l’étudiant : 16 semaines sous le statut de l’alternance et 35 semaines sous celui de l’apprentissage (les deux voies sont possibles). La directrice de la formation plaide pour le statut d’apprenti (approfondissement de la formation, perspective d’emploi, statut social…). La Licence pro comptait – seulement – deux apprentis cette année. Pour stimuler les vocations, aussi bien côté étudiants que côté entreprises, la formation organise un « Speed dating apprentissage » le mardi 2 juillet sur le domaine de l’Oisellerie. Objectif de la journée : faciliter le rapprochement étudiant/entreprise. Une date à retenir !

Radoux : « De grosses ambitions sur le marché cognaçais »

Alors qu’elle faisait partie du groupe Oeneo (tonnellerie Seguin-Moreau, bouchons Sabaté) dont l’actionnaire principal est la famille Hériard-Dubreuil, la tonnellerie Radoux, de Jonzac, a été cédée au tonnelier François Frères. Dorénavant seule tonnellerie du groupe en Charentes, elle affiche de grosses ambitions sur le marché cognaçais.

Sa production est d’environ 250 fûts par jour. A 80 %, les barriques partent à l’étranger, notamment vers les Etats-Unis, le plus gros marché export de la tonnellerie. Mais Radoux entend bien profiter de la demande exponentielle de fûts en Charentes. Sur ce marché, sa croissance est à 2 chiffres. « Aujourd’hui, nous sommes la seule tonnellerie du groupe François Frères* implantée en Charentes. Nous entendons bien reprendre une nouvelle position sur Cognac » explique Pierre-Guillaume Chiberry, directeur commercial France de la tonnellerie Radoux.

La tonnellerie Radoux emploie une centaine de personnes à Jonzac. Elle se veut à la fois porteuse du savoir-faire traditionnel de la tonnellerie et novatrice en terme de robotique. « C’est la dualité qui est intéressante. Aux robots, les tâches les moins valorisantes, les plus dangereuses pour les ouvriers, aux tonneliers les fonctions les plus nobles. Ici nous avons plusieurs meilleurs ouvriers de France, quelques compagnons du devoir. » Particularité de la tonnellerie : elle fonctionne sans stock. La fabrication de fûts se fait à la demande. P.G. Chiberry compare le métier de tonnelier à un métier de bouche. « Bien que travaillant le bois, nous ne sommes surtout pas des fabricants de meubles. Chaque tonnelier imprime sa patte et la patte, en tonnellerie, c’est surtout la chauffe. Elle varie en permanence. C’est là toute la complexité. » Autour de son métier, la tonnellerie Radoux pratique la transparence. « Il n’y a pas de secret chez nous. »

* Le groupe François Frères est aujourd’hui donné comme leader mondial de la tonnellerie

 

 

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