Le revenu des exploitations agricoles toujours en baisse

26 avril 2022

Si le secteur du cognac est porté par un vent que l’on espère ne pas voir s’essouffler avant longtemps, le rapport publié par l’Agreste (l’organisme de statistiques du Ministère de l’Agriculture) démontre que cette fulgurante progression représente une exception à la règle générale de l’agriculture en Nouvelle-Aquitaine.

Mauvaises conditions climatiques, crise sanitaire… Le contexte a été difficile pour tous les secteurs d’activité en France, et l’agriculture a été touchée de plein fouet. Les statistiques pour l’année fiscale 2020 sont maintenant connues et dépeignent un tableau plutôt inquiétant du secteur, avec une baisse significative des revenus pour les céréales oléagineuses et protéagineuses, l’élevage bovin, caprins et de volailles, ainsi que la polyculture. De manière générale, en 2020, l’excédent brut d’exploitation (EBE) par actif non salarié a ainsi diminué de 2% en Nouvelle-Aquitaine ; une chute moins nette que la moyenne nationale (-6%) mais qu’il faut relativiser face à la diminution bien plus importante qu’avait connu la région l’année précédente. L’EBE par actif reste ainsi inférieur au reste du pays, avec 46 800€ en moyenne contre 52100€ au niveau national.

Cognac qui rit, vin AOP/IGP qui pleure

Le statut exceptionnel de la filière cognac se remarque particulièrement lorsqu’elle est comparée à celle des vins AOP et IGP (regroupant notamment les vins de pays et le pineau) ; si la première conclut avec une forte hausse de son RCAI (résultat courant avant impôt) par actif de 44,2%, la deuxième voit son activité totalement s’effondrer avec -203,6%, leur RCAI affichant même une valeur négative de 11 300€. Ce niveau d’endettement, s’il se limite à 37% à l’échelle de la France métropole, atteint ainsi 132% en Nouvelle-Aquitaine.

Cette crise se traduit par un secteur sous perfusion ; ainsi si 76% des producteurs de vins AOP-IGP recevaient des subventions en 2019, ce chiffre est passé à 87% en 2020. Les confinements répétés, la fermeture des bars et restaurants et la crise des vines de Bordeaux ont ainsi poussé de nombreux producteurs à avoir recours à la distillation de crise après s’être retrouvés avec d’importants stocks de vins à écouler.

Les maraîchers, autres gagnants des circonstances

Si la plupart des secteurs agricoles sont en berne, il en existe un qui a su tirer son épingle du jeu : le maraîchage. En effet, les événements climatiques ayant causé une mauvaise récolte, on aurait pu craindre une année noire pour les producteurs locaux. Heureusement pour eux, la situation a été identique en Espagne, premier producteur européen de fruits et légumes. Ainsi, bien que les quantités étaient bien moindres que les années précédentes, les prix en hausse ont permis de compenser ce manque et se sont traduits par une hausse de 40,4% du RCAI pour le maraîchage et l’horticulture, et 28% pour les producteurs de fruits et autres cultures permanentes.

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