le PPP, Plan professionnalisation personnalisé

13 décembre 2013

Quand on parle installation aidée, on pense surtout au projet d’installation, matérialisé par l’étude économique du PDE (Projet de développement de l’exploitation). Mais il ne faut pas oublier son pendant de la formation, le PPP (Plan de professionnalisation personnalisé). Il arrive même en premier dans la démarche.

 

 

Qu’on ne s’y trompe pas ! C’est par le PPP (Plan de professionnalisation personnalisé) que tout commence. Les Points info installation ont l’obligation réglementaire de remettre aux candidats à l’installation un document dit « d’autodiagnostic », pour faire le point de leurs compétences. Et, dans le parcours à l’installation aidée, ce n’est qu’après validation du PPP (assorti du PDE) que le candidat peut déposer son dossier de demande d’aides. C’est dire la place que les pouvoirs publics accordent au Plan de professionnalisation personnalisé, plus connu sous son sigle PPP. Il faut dire qu’il conditionne la capacité professionnelle agricole qui, elle-même, amalgame deux notions, le diplôme agricole d’une part (voir article page 27) et les formations complémentaires que le PPP est justement chargé de définir et de prévoir.

Dans le schéma de l’installation aidée, le PPP a remplacé le stage 6 mois, d’auguste mémoire pour des générations et des générations de nouveaux installés en agriculture.

L’autodiagnostic

Votre formation initiale, vos stages, vos expériences, votre vision du métier d’agriculteur, votre projet d’installation, les compétences requises que vous vous reconnaissez… ou pas. C’est un peu de tout ça dont traite le document d’autodiagnostic remis par les Point info installation. En tout, une vingtaine de pages à remplir avec, face à une longue liste de compétences (fabrication, mesures d’hygiène, démarches administratives…), trois cases sont à cocher, selon votre propre appréciation : je connais, je pratique ; je l’ai déjà pratiqué mais j’ai besoin d’améliorer ; je n’ai jamais pratiqué. A la fin de la grille, une feuille A4 récapitule les compétences (conduire un atelier de production végétale, comprendre les documents de gestion…) avec, toujours les mêmes trois cases à cocher : je connais, je pratique ; je l’ai déjà pratiqué mais j’ai besoin d’améliorer ; je n’ai jamais pratiqué. En tout, le document exige deux à trois bonnes heures d’attention pour être rempli correctement. Le candidat à l’installation le remet au Point info installation qui le transmet lui-même au CEPPP (Centre d’élaboration des Plans de professionnalisation personnalisés), chargé d’élaborer le PPP en concertation avec le candidat à l’installation.

Comme on l’aura compris, l’autodiagnostic sert à éclairer le CEPPP sur les manques et les besoins de formation. Parce que le CEPP a une mission de service public, sa désignation fait l’objet, tous les trois ans, d’un appel d’offres. Depuis 2009, ce sont les Chambres d’agriculture qui officient en tant que CEPPP dans à peu près tous les départements. Cela se vérifie en Charente et en Charente-Maritime.

Un entretien avec le futur installé

En Charente, Nicolas Chedozeau, conseiller installation à la Chambre, s’occupe de la coordination du PPP ainsi que du suivi des actions de formation au sein du CEPP. « Une fois que nous avons en main l’autodiagnostic complet, dit-il, nous organisons un entretien avec le futur installé. Y participent deux types de conseillers : un conseiller « compétences » et un conseiller « projet ». Le conseiller compétences est issu des rangs de l’enseignement agricole, chez nous du CFPPA de l’Oisellerie et le conseiller projet est soit un conseiller de la Chambre, soit un conseiller de la MAB (Maison de l’agriculture biologique) ou des CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) selon l’orientation technico-économique de l’exploitation. À l’issue de l’entretien, un plan de formation est mis en place, signé par le candidat à l’installation. « Dans l’immense majorité des cas, cela se passe bien » confirme le conseiller.

Le plan de formation est très variable. Si un projet de distillation existe, un stage en entreprise peut être prévu, pour apprendre les arcanes de la distillation. Des lacunes en comptabilité gestion sont-elles détectées ! Une formation ad hoc sera proposée. Généralement, il s’agit de formations assez courtes.

Les actions obligatoires

N. Chedozeau précise qu’il existe des formations obligatoires, parties intégrantes du PPP, qui s’imposent au postulant et d’autres qui ne sont pas « rédhi-
bitoires ». Comprendre que si le candidat ne les exécute pas, cela ne remet pas en cause la validité de son PPP.

A noter qu’à partir de l’établissement du Plan de formation, le futur installé a trois ans pour réaliser les actions obligatoires et valider son PPP. Parmi celles-ci, figure
au premier chef le stage préparatoire à l’installation dit « stage 21 heures ». A noter qu’il est de 40 heures en Charente. On lui a rajouté un créneau d’heures supplémentaire pour la gestion.

« Idéalement », ce stage se positionne 3 ou 4 mois avant l’installation. Il s’agit d’un stage national, transversal à tout parcours aidé. Il permet de faire le point de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire et, surtout, de commencer le compte à rebours avant la « date line » que constitue le dépôt du dossier de demande d’aide (voir résumé de la procédure de demande d’aide).

Le PPP est gratuit. Il s’adresse à tous, y compris aux candidats à l’installation non aidée qui souhaiteraient profiter de son protocole.

À condition de respecter le contenu de la formation, le candidat peut choisir son dispensateur de formation (Chambre d’agriculture, Centres de gestion, associations…). Fonds VIVEA et ticket modérateur (cas de la Chambre 16) viennent alléger le coût des formations.

Quand le candidat à l’installation aidée dépose son dossier de demande d’aides à la DDT (voir article page 30 sur les formalités), son PPP doit être validé, ce qui sous-entend que les formations obligatoires sont faites. Très concrètement, les justificatifs de relevé des formations doivent être joints au dossier.

 

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