Internet, un terreau favorable à l’arnaque ? Peut-être. En tout cas, certains se sont sentis floués.
Une société les avait démarchés. Elle leur proposait un site gratuit en contrepartie d’achat de matériel informatique. En plus, elle offrait des cadeaux, portable, modem, palm. Certains ont eu le sentiment d’en avoir pour leur argent. Leurs sites les satisfont. Tout va bien pour eux. D’autres, au contraire, ont flairé l’arnaque. « Le site cadeau, c’était bidon, juste histoire de nous accrocher. On se constitue rapidement de la trésorerie et après on voit ! » Et les faits ne semblent pas loin de leur donner raison. Sur la simple signature d’un bon de livraison du modem, un viticulteur constate le démarrage du paiement alors que son site ne lui est toujours pas livré. Heureusement, il avait eu le réflexe d’émettre des réserves écrites selon lesquelles « la signature d’un bon de livraison ne constitue pas un élément de démarrage du contrat ». Saisi, le tribunal lui a donné raison. « Il y a des marchands de rêves et de promesses », constate cet autre vendeur direct a qui l’on proposait un abonnement de 100 à 120 € par mois pendant trois ans pour un référencement sur un moteur de recherche. A lui aussi on avait fait l’offre alléchante d’un site « gratuit ».
C’est pour combattre ce genre de déboires que le SGV Cognac a mis en place depuis six mois une veille « Pratiques douteuses » au sein du groupe de vendeurs directs adhérents du syndicat. Son argumentaire, développé par le directeur du SGV Benoît Stenne, est le suivant : « Vous êtes régulièrement sollicités par des sociétés pour toutes sortes de prestations, annuaires, tour opérateur, internet… Des exemples concrets nous ont montré que des producteurs auraient pu éviter des problèmes s’ils avaient été mis en garde plus tôt par les mauvaises expériences d’autres producteurs : annuaires bidons, circuit de visites avec “pseudo exclusivité”, site internet jamais ou mal fini…L’Observatoire se propose de vérifier et faire vérifier rapidement les services proposés par telle ou telle société ; mettre en commun les expériences, dans le respect de l’anonymat ; alerter rapidement en cas de nouvelles arnaques dans la région délimitée ; prévenir plutôt que guérir ; offrir un gain de temps. » Et le syndicat de relater un exemple concret : la proposition téléphonique, confirmée ensuite par fax, d’un référencement « GRATUIT » sur un annuaire internet mais seulement pour un mois alors que le contrat courait sur douze mois et frisait les 8 500 € (chiffre en tout petit dans les conditions générales de vente). Manifestement, le site ne justifiait pas un tel prix.
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