Le domaine de Grollet, l’excellence pour objectif

27 août 2014

Parce qu’il fait partie des domaines Rémy Martin, le vin rouge de pays charentais du domaine du Grollet ne peut viser qu’une seule catégorie : le haut de gamme.

p20.jpgAchetée dans les années 30 par M. Renaud, la superbe propriété viticole de Saint-Même-les-Carrières (60 hectares dont 40 de vignes, moitié blanc, moitié rouge) devient le domaine familial du président de Rémy Martin. Quelques décennies plus tard, le domaine du Grollet est intégré aux 300 hectares des domaines Rémy Martin.

Donner l’exemple

Pendant les années 90 et la crise du cognac, André Hériard Dubreuil, qui est alors à la tête de la maison de cognac, encourage ses fournisseurs à tenter l’aventure d’autres cépages. Pour donner l’exemple, c’est ce qu’il fait dans son propre domaine, et pour accélérer les résultats de sa démonstration, il opte en 1997 pour un surgreffage en Cabernet Sauvignon et en Merlot. En parallèle, il soutient la création de la coopérative Association Charente Viticole Vinicole, que tout le monde va très rapidement appeler la Maisons des Maines. En 2004, une société de négoce voit le jour, la Maison des Maines International (MMI). Le Grollet est tout naturellement membre de la coopérative, mais sa production est vinifiée à part. Devant une récolte 1999 insatisfaisante en qualité, le domaine décide de se donner les moyens de devenir un vrai domaine de rouge : Merlot et Cabernet Sauvignon sont cette fois replantés sur la base de 4 400 pieds à l’hectare (le double de la densité précédente), pour atteindre 20,5 hectares en 2002. En 2008, la reprise du cognac entraîne la fermeture de la Maison des Maines. MMI reprend une partie de la vinification et devient négociant vinificateur.

L’alternative se pose alors pour les vins du Grollet : travailler avec MMI et perdre la mention « mis en bouteille à la propriété » ou prendre en charge la vinification. C’est cette seconde option qui est choisie. Dans l’attente de l’installation d’un chai de vinification sur la propriété, celle-ci s’effectue dans les anciens chais de la coopérative, à Segonzac, avant de revenir à la propriété. Le vin y est alors élevé un an en barriques avant de repartir pour Segonzac, où se déroulent l’assemblage, la préparation à la mise en bouteille et l’expédition.

Aller vers le meilleur

Eric Jaunet, œnologue de formation, qui veille depuis 2009 sur les vins du Grollet, se souvient de la fin des années 2000 : « Avec cette problématique de vinification, c’est la question de la pérennité des vins du Grollet qui se posait. Mais François Hériard Dubreuil, l’actuel président de Rémy Martin, a souhaité poursuivre le projet initié par son père. A la question : comment fait-on évoluer le domaine ? Il a répondu : vers le meilleur, même si ça coûte de l’argent. »

Pour atteindre cet objectif, Eric Jaunet a entamé un travail de fond des parcelles, en s’appuyant sur les notes rigoureuses (pesage des grappes, estimation de rendement…) prises par ses prédécesseurs. « On peut diviser le domaine en 3 zones, précise-t-il : de très bonnes parcelles qui donnent toujours de bons résultats, des parcelles moyennes qui donnent du bon raisin les bonnes années mais qu’il faut beaucoup travailler les autres années, et enfin huit hectares dans lesquels on dépensait de l’argent en vain. Ces huit hectares, on est en train de les mettre par terre pour replanter… Les vignes seront en production dans 5 ans, mais elles ne seront à leur maximum que dans 15… C’est pour la récolte 2028 que nous sommes en train de travailler. Refaire une partie du vignoble, ça montre bien que pour Rémy Martin le domaine du Grollet s’inscrit dans la durée. Aujourd’hui, il n’est pas rentable, l’objectif est d’atteindre l’équilibre financier en 2020. »

L’exigence de la qualité

Car, comme pour l’ensemble de ses produits, la volonté de Rémy Martin est de faire du vin du Grollet un produit haut de gamme. Ce qui signifie des process de fabrication « de luxe », si on les compare aux pratiques charentaises traditionnelles… que ce soit avant la récolte – coupe des roses et des verts en août (« On passe pour les cinglés du pays » s’amuse Eric Jaunet), vendanges le plus tard possible, pas avant la mi-octobre, parcelle par parcelle, pour laisser au raisin le temps de mûrir un maximum – ou après la vendange : achat de barriques neuves chaque année, temps de maturation long. « La récolte 2013 va rester en fût jusqu’en février 2015, elle sera mise en bouteille en juin-juillet, ce qui amène une mise sur le marché fin 2015, début 2016. » Mais seulement si elle est jugée d’assez bonne qualité en février pour être mise en bouteille…

 

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