Le dialogue constructif d’Océalia sur les reprises de vins conditionnés

31 août 2016

La coopérative Océalia est un acteur important de la filière Vins de Pays Charentais qui a toujours cru dans le développement de ce débouché. Chaque année l’entreprise élabore et commercialise 20 000 à 25 000 hl de vins à partir de lots de vendanges produits dans l’ensemble de la région délimitée. Les apports de vendanges sont constitués de six cépages majeurs, le chardonnay, le sauvignon, le colombard, le merlot, le cabernet et le pinot noir. Une dynamique de conduite des vignes qualitative a été mise en place par les adhérents de la coopérative pour commercialiser des vins adaptés aux attentes du marché. L’engagement de quelques producteurs dans la reprise de vins conditionnés pour les commercialiser directement est abordé avec beaucoup de « sens coopératif ».

Les surfaces de vignes à, vins de pays dans la région délimitée ont connu une phase d’expansion jusqu’au début années 2000 et ont malheureusement depuis régressé. La coopérative Océalia a réussi à stabiliser les volumes produits grâce à une politique de valorisation des apports et aux efforts des adhérents. Des aménagements importants des infrastructures de vinification ont été réalisés dans les quatre vendangeoirs de Saint Sulpice de Royan, d’Archiac, de Siecq et de Saint Sornin pour traiter les raisins des divers cépages dans les meilleures conditions. Sur le plan commercial, des investissements conséquents ont été réalisés pour proposer une vaste gamme sous les marques Thalassa, Père Fouras destinés à la fois au marché en Français et à l’exportation. La dynamique commerciale engagée depuis 10 ans a permis aux Vins Thalassa de conquérir des parts de marché en France en grande distribution, dans les réseaux traditionnels (cave et restauration) et sur plusieurs marchés étrangers.


Un engagement qualitatif fort pour élargir l’offre commerciale de vins    

 

        Vincent Painturaud, le directeur de la branche viticole d’Océalia, considère que la filière vins de pays au sein de la coopérative s’est professionnalisée au cours de 10 dernières années : « L’engagement dans la production de vin de pays Charentais s’est pérennisé grâce à la fois aux efforts qualitatifs de nos adhérents et aux investissements technique et commerciaux que nous avons réalisé. À partir du milieu des années 2 000, nous avons ressenti le besoin de réfléchir à de nouveaux produits pour valoriser le potentiel des cépages. Les efforts de qualités généraux engagés avaient porté leurs fruits grâce notamment à l’instauration d’un système de paiement des récoltes incitatif. Nous avions besoin d’aller plus loin pour élaborer des petites cuvées spéciales permettant d’une part de dégager de plus fortes valeurs ajoutées et d’autre part de renforcer l’image de nos vins. On a souhaité mettre en place en 2005, 2006, un cahier des charges de production encore plus ambitieux pour élaborer des vins « premium ». L’initiative a été proposée aux adhérents et une petite cinquantaine d’hectare a fait l’objet d’un suivi parcellaire pointu. Cela nous a permis d’élaborer des vins blancs et rouges complexes de chardonnay, de sauvignon et de merlot généralement élevés en barriques. Cette dynamique a eu un effet boule de neige auprès des autres adhérents qui se sont eux aussi investis dans la recherche de qualité. Aujourd’hui, notre stratégie de production a évolué grâce à ce dialogue plus ouvert et plus professionnel sur la qualité et la valorisation des vins ».


Les reprises de vins conditionnés concernent une vingtaine d’adhérents

 

        L’activité de reprise de produits conditionnés en bouteilles et en bag in box par des adhérents de la coopérative Océalia existe depuis longtemps. Actuellement, une vingtaine de producteurs se sont engagés dans cette démarche et cela représente à peu près 5 % des volumes de vins produits. Il s’agit souvent de viticulteurs ayant une activité de vente directe historique de pineaux et de cognac qui souhaitent avoir une gamme de vins sans investir dans des équipements de vinification (pour traiter de petits volumes). Ensuite 4 à 5 coopérateurs à 100 % se sont lancés plus récemment dans la commercialisation directe en faisant preuve de dynamisme commercial. Il s’agit en général de jeunes qui reviennent sur les propriétés familiales en ayant une culture du vin beaucoup plus forte. Ils représentent les volumes les plus importants. Le public de viticulteurs intéressé par les reprises de bouteilles et de bag in box fait partie en général des gens les plus engagés dans les démarches qualité. La coopérative a développé une prestation de service spécifique pour répondre à cette attente. Les vins sont étiquetés et conditionnés en palettes et éventuellement livrés chez les viticulteurs.

 

Une volonté d’avoir un dialogue sérieux avec ces « vendeurs directs coopérateurs »

 

V Painturaud considère que ces démarches de reprise des vins en bouteilles par les adhérents font partie des services de la coopérative et qu’il convient d’y répondre en instaurant un dialogue sérieux avec ces vendeurs directs -coopérateurs : « La reprise de volumes de vins par les adhérents souhaitant les commercialiser directement une partie ou la totalité de leur production n’est pas un phénomène nouveau. Cela existait à l’époque de la coopérative Thalassa et donc mettre fin à cette démarche ne paraissait pas réaliste. À mon sens, c’est un prolongement naturel de l’activité de la coopérative qui satisfait les attentes d’une petite vingtaine d’adhérents. Ce sont en général des viticulteurs très impliqués dans les démarches de qualité que l’on peut les qualifier de bons producteurs. Les volumes conditionnés repris ne dépassent pas 1 200 à 1 500 hl/an. Nous avons avec ces acteurs un dialogue sérieux sur les aspects commerciaux, les niveaux de valorisation et la personnalisation des étiquettes des bouteilles et des bag in box. Les responsables de la commercialisation des vins de la coopérative ont craint au départ une certaine concurrence mais maintenant, ils ont changé d’avis. Les ventes de vins de pays de la coopérative n’en ont pas été du tout affectées. Les viticulteurs travaillent sur des marchés de niches et un public de consommateurs différent. Ce sont des coopérateurs convaincus qui se rendent compte des difficultés du métier de metteur en marché de vins. Ils contribuent à la promotion collective des vins de pays Charentais ».

                                                      

 

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