L’Assemblée Plénière Du BNIC Propose Une QNV à 8,35

2 mars 2009

Le 28 juin dernier, l’interprofession du Cognac s’est réunie en assemblée plénière. Unique objet de la réunion : se mettre d’accord sur le chiffre de la QNV Cognac qui sera soumis aux autorités de tutelle, ministères de l’Agriculture et des Finances. A l’unanimité des vingt-quatre membres moins trois abstentions (deux viticulteurs et un négociant), est sorti du tour de table le chiffre de 8,35 hl AP/ha. Le Syndicat général des vignerons (voir suite du journal) soutenait 8,3 hl AP/ha. Et depuis quelques semaines, les positions du négoce ne se situaient pas à des années-lumière. Il y a deux mois par contre, le négoce réclamait 9,20 ou 9,40. On mesure le chemin parcouru. « La négociation n’a pas été simple » confirme J.-B. de Larquier, président du SGV Cognac. Bien sûr, il regrette le deuxième chiffre après la virgule, « un tantinet ridicule », mais il admet aussi que le chiffre de 8,35 n’est pas loin des vœux de la viticulture. « Le différentiel porte sur 3 500 hl AP, on ne va tout de même pas en faire une maladie !. C’est nous dire “oui” sans tout à fait nous le dire à 100 %. » Il relève la volonté d’une grande partie de la famille du négoce « d’emmener ceux qui ne voulaient pas y aller à y aller quand même ». Président de l’interprofession, Jean-Pierre Lacarrière a indiqué que l’outil d’aide à la décision qui a présidé à l’émergence de ce chiffre allait être affiné. « Nous avons jusqu’au 31 décembre prochain pour perfectionner la méthode. » Jean-Bernard de Larquier parle d’une révision de « l’annexe 1 et de l’annexe 2 », concernant respectivement l’approche du renouvellement du stock et la prise en compte des besoins liés à l’extension de l’XO compte 10. Faudra-t-il prévoir ad vitam aeternam de renouveler le stock à niveau constant (56 000 hl AP affectés au maintien du stock cette année) ? Comment couvrir le besoin supplémentaire d’XO compte 10 à l’horizon 2016 ? Faut-il le combler dans sa totalité, l’étaler dans le temps, voire considérer le stock existant comme suffisant ? Déjà dans les « tuyaux » interministériels, la proposition de QNV Cognac de l’interprofession devrait aboutir assez rapidement à un chiffre officiel. De toute manière, la réponse est attendue avant septembre. « Il paraît nécessaire de connaître les règles du jeu avant de jouer. »

Le 22 juin dernier, la Commission européenne a présenté son projet de réforme de l’OCM vin. Un projet assez radical à vrai dire. En substance, le scénario qui recueille les faveurs de la Commission viserait, dans un premier temps, à inciter à l’arrachage, en Europe, de 400 000 ha de vignes sur cinq ans, en y consacrant un budget de 2,4 milliards d’euros. Parallèlement, seraient supprimées toutes les mesures de gestion de marché telles que l’aide à la distillation des sous-produits (prestations viniques), la distillation d’alcool de bouche, l’aide au stockage privé, l’aide aux moûts ainsi que la distillation de crise. Après la campagne 2013, le régime applicable serait celui des droits à paiement unique. Une date a été citée pour la mise en place de ce projet : 2008-2009. Si on se réfère au contexte charentais, cela signifierait que le système d’affectation parcellaire ne pourrait pas s’appliquer avant cette date, dans la mesure où sa faisabilité est conditionnée à la disparition de la distillation article 28, elle-même rivée à la réforme de l’OCM vin. Commentaire de Jean-Pierre Lacarrière. “L’éventualité de deux dates – 2007/2008 ou 2008/2009 – est un peu perturbante pour nous. Quand à la disparition des distillations, nous l’avons largement anticipée à travers notre nouveau système. La fin de l’article 28 se justifie non seulement par les économies engendrées par l’U.E mais aussi et surtout parce qu’une telle distillation peut être considérée comme une subvention déguisée à l’exportation, pouvant être considérée comme discriminatoire. L’ensemble des gouvernements européens ont décidé de supprimer ces subventions à l’horizon 2013.”

Les vins de pays de l’Atlantique sont à flots ! Pour ce nouveau vin de pays de grande zone, un syndicat a déjà été constitué et n’attend plus que l’aval du conseil de direction spécialisé vin de VINIFHLOR. Ses membres ayant été récemment nommés par le ministre*, le conseil se réunit le 11 juillet prochain et devrait donner son feu vert au nouveau décret de contrôle. Regroupant les départements de la Gironde, des deux Charentes, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, le syndicat est présidé par Stéphane Héraud, président de la Cave coopérative des Hauts de Gironde, viticulteur à Marcillac (33) et Boisredon (17). Philippe Guélin est l’un des trois vice-présidents. La création de cette nouvelle entité signifie entre autres que la production de vins de pays sera désormais possible en Gironde. Cette mini-révolution, objet d’âpres discussions depuis trois ou quatre ans, a trouvé son dénouement au printemps dernier, lors de la première réunion du Comité de bassin bordelais. Demandeurs d’un tel dispositif, les négociants bordelais sont attendus sur l’idée de contractualisation. Le premier conseil d’administration du syndicat, le 17 juillet prochain, devrait être consacré à ce thème. « Ce n’est qu’à cette condition que la viticulture suivra » précise S. Héraud. Le nouveau syndicat a élu domicile à la Cité mondiale du vin à Bordeaux.

On leur promettait une feuille blanche. La feuille ne s’avère pas si blanche que cela. La filière charentaise des vins et autres produits a travaillé de manière volontariste à la mise en place de son interprofession. Les statuts et le règlement intérieur sont prêts à temps… sauf qu’un flou juridique se profile à l’horizon. L’interprofession vin de table, vin de pays et autres produits de la région de Cognac peut-elle cohabiter avec l’interprofession nationale des vins de table, l’ANIVIT ? La question n’est pas tranchée. « On nous demandait d’innover. C’est ce que nous avons fait » observe avec un brin d’amertume Philippe Guélin. Le président du Syndicat des vins de pays charentais assure que tout sera mis en œuvre pour que la région délimitée fasse reconnaître son bassin de production en septembre prochain devant le préfet de région.

René Renou, président du Comité national de l’INAO, est décédé brutalement, alors qu’il était en déplacement à l’étranger. Courageusement, il luttait depuis plusieurs mois contre une cruelle maladie. Son décès coïncide avec l’émergence de ce pour quoi il s’était tant battu depuis trois ans : la segmentation de l’offre des AOC. Dans le cadre de la réécriture des décrets des Appellations d’origine contrôlées, le Comité national INAO, les 1er et 2 juin dernier, a posé le principe de deux catégories d’appellation : la première, répondant à des critères stricts de production, avec un lien fort au terroir ; la seconde, plus souple, permettant notamment d’utiliser de nouvelles technologies. René Renou aura présidé cette dernière session.

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