L’an nouveau et les prochaines (r)évolutions

1 février 2022

Au-delà des conventions sociales et des parenthèses plus ou moins enchantées, l’année 2022 pose déjà son lot de questions quant à l’évolution du champ politique et géopolitique en pleine mouvance sur les plans nationaux et internationaux, questionnant alors sur les répercussions à venir sur l’écosystème agricole. Dans un monde sous le choc d’une crise sanitaire dont l’issue semble enfin se rapprocher, tous sans exception, dans les sphères professionnelles comme privées, sont encore en transit, dans l’attente de prochaines (r)évolutions, formulant au passage le vœu d’aborder la nouvelle année avec confiance et sérénité.

Nouvel an avec sourire plein les dents, joie et bonheur, 365 jours durant…

Avec des résultats 2021 plus que positifs, la filière cognac a toutes les raisons d’être aujourd’hui sereine, forte d’une dynamique de croissance bel et bien présente sur ses marchés. Sur les douze derniers mois, elle enregistre une dynamique plus que positive, forte d’un chiffre d’affaires de plus de 3,6 milliards d’euros au départ de Cognac et de 223,2 millions de bouteilles de cognac expédiées, soit une hausse de + 16,2 % en volume et de + 30,9 % en valeur vs 2020, et de + 3,1 % en volume et de + 1,6 % en valeur vs 2019. L’impact du Covid-19 n’aura laissé que des marques passagères sur ces résultats, avec une reprise des expéditions très vite amorcée à l’été 2020. Une dynamique qui tend à se poursuivre en 2022, avec des données disponibles amenant à « être raisonnablement optimistes » pour le président de l’interprofession du cognac.

Une « troisième révolution agricole »en marche ?

A l’occasion de son intervention de début janvier, le Président de la République française, Emmanuel Macron, apportait son soutien à la filière viti-vinicole et à ses acteurs, des « enracinés qui ont soif de conquête du monde », travaillant au quotidien pour produire et promouvoir un symbole de « notre art de vivre, cet art d’être français. » Les bulles qui célèbrent la réussite, le verre qui permet les retrouvailles, l’accord parfait avec des plats qui rehausse un repas gastronomique… », souhaitant fédérer tout un chacun autour d’une « troisième révolution agricole ».
L’emploi de ce mot fort, défini par Le Petit Larousse comme un « changement brusque, d’ordre économique, moral, culturel, se produisant dans une société », porte-t-il un message adressé à la bonne cible ? Engagée au sein des petites structures comme des plus grandes – professionnels et institutionnels n’ayant pas attendu d’injonction étatique pour agir – la dynamique de transition environnementale et énergétique amorcée sur les territoires se heurte en effet à des facteurs de production extra hexagonaux qui « pourraient s’avérer critiques pour assurer la continuité de la production ». Ce constat, formulé très officiellement dans un rapport du haut commissariat au Plan, paru à l’été 2021, « La France est-elle une grande puissance agricole et agro-alimentaire ? », questionne alors sur « la dépendance stratégique [de la France] à des facteurs indispensables aux processus de production agricole et de transformation industrielle ».
Dépendance énergétique, dépendance matérielle (1,33 milliard d’euros de déficit commercial en 2019 pour les engins agricoles), dépendance à certaines ressources (azote et phosphore pour la fertilisation par exemple), comment l’Etat peut-il intervenir sur ces facteurs et trouver des leviers permettant d’aider l’agriculture, là où elle n’a aucune prise ?
Si les agriculteurs sont en première ligne pour prendre en main leur destin, forts du pragmatisme appartenant aux chefs d’entreprises travaillant sur le vivant et portant sur les mêmes plans économie, qualité, environnement et durabilité, la « révolution » ne devrait-elle pas davantage tendre à protéger ces derniers d’une « crise d’approvisionnement sur l’un de ces facteurs [sus-évoqués], qui sont souvent des produits irremplaçables, [et qui] pourrait s’avérer critique pour assurer la continuité de la production ?

Séparation du conseil et de la vente, un divorce heureux ?

La séparation du conseil et de la vente des produits phytopharmaceutiques a quelque peu modifié le paysage professionnel. En tout cas au niveau administratif et des écrits.
Si certaines coopératives avaient déjà instauré une séparation en deux entités distinctes du conseil et de la vente, la majorité a conservé la partie vente pour ne plus faire de conseil. Officiellement, bien sûr. L’équilibre économique en dépend, et une vente de produits réussie est toujours accompagnée de bons conseils. Car si les techniciens ne peuvent plus écrire ou signer les calendriers de traitement, il serait bien naïf de croire que plus aucun conseil n’est distillé dans les allées et les bureaux des coopératives. Pour vivre heureux, vivons cachés.

Les vœux pour 2022

Chaque année, encore plus dans le monde agricole, est l’occasion d’un cycle renouvelé. Ce millésime pourrait avoir des accents particuliers très marqués, car les mois seront intenses au niveau de l’environnement sanitaire et politique. Mais, après tout, il y aura un jour, il y aura une nuit, etc. Toute l’équipe du Paysan Vigneron souhaite à ses lecteurs, à ses partenaires, ainsi qu’à leurs proches une bonne et heureuse année 2022.

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