Le climat très sec du premier semestre 2011 a permis de voir très tôt en saison les premiers symptômes de flavescence dorée. Les repérages des foyers ont commencé à partir de la deuxième quinzaine de juin alors qu’habituellement, ce n’est qu’à partir de la fin juillet ou début août que la maladie s’extériorise. Agnès Normandin, la responsable flavescence dorée de la FREDON de Cognac, ne cache pas que le contexte climatique de l’année ne facilite pas les choses pour la mise en œuvre des prospections : « La sécheresse tout à fait exceptionnelle des mois d’avril, mai et juin a favorisé l’expression précoce de symptômes sur les feuilles. Les jaunissements des limbes au départ ont pu être confondus avec les effets de la sécheresse mais, ensuite, le dessèchement des grappes et l’absence d’aoûtement des sarments ont malheureusement confirmé la présence de FD. L’autre élément spécifique de l’année concerne le vol de cicadelles qui a été beaucoup plus long. Nous avons observé dans les zones de vignoble non infestées par la maladie des éclosions qui se sont étalées de la mi-juillet au 10 septembre. Il est probable que les papillons adultes vont voler jusqu’aux premières gelées. Dans les zones traitées (à l’intérieur du PLO), la protection insecticide a permis de contrôler les populations dès le début de saison et réaliser un traitement supplémentaire ne servirait à rien. Par contre, ce vol prolongé de cicadelles suscite plus d’inquiétude en périphérie des foyers découverts à l’automne 2010. »
Une précocité des vendanges pénalisante pour le déroulement des prospections
Suite aux efforts de communication déployés cette année, l’équipe de la FREDON se montre à la fois satisfaite du niveau de retour de feuilles de prospections plus important et s’inquiète du manque de participation aux journées d’information sur la maladie. Indéniablement, le nombre croissant de déclarations spontanées de ceps isolés touchés extériorisant des symptômes à l’intérieur du PLO atteste des efforts de lutte des viticulteurs concernés par la FD en 2010. Par contre, dans les zones de vignobles considérées jusqu’à présent comme saines, la dynamique de recherche de la maladie par les viticulteurs paraît toujours aussi faible. Ce constat traduit toute la difficulté à créer une sensibilisation globale dans la région délimitée. Beaucoup de viticulteurs situés dans des zones pour l’instant saines ne se sentent pas du tout concernés par la flavescence dorée alors que plus d’un hectare sur deux de la région délimitée est intégré dans le périmètre de lutte obligatoire. L’équipe de la FREDON de Cognac a en charge la gestion du dossier « Flavescence dorée » dans le cadre de sa mission de surveillance du vignoble. Cette année, 4 techniciens réalisent des prospections dans les communes de sécurité et dans les communes limitrophes du PLO. Dans les zones contaminées, la FREDON intervient pour organiser la gestion des foyers en mettant en œuvre une démarche globale. Au départ, cela commence par la quantification précise des dégâts qui débouche sur l’établissement de la cartographie du foyer. Le taux d’infestation des parcelles impliquant un arrachage obligatoire est fixé à 20 % des souches atteintes dans une même parcelle.
Pas assez de remontées d’informations dans les zones considérées comme saines
De nouveaux foyers à l’intérieur et à l’extérieur du PLO
Le premier état des lieux de la situation 2011 suscite déjà beaucoup d’inquiétudes. La confirmation des premières prospections confirme une extension de la maladie dans des foyers déjà identifiés et aussi dans des zones considérées jusqu’à présent comme indemnes. L’extension de la maladie dans les communes contaminées pour la première fois en 2010 est à la fois logique et préoccupante. Plusieurs foyers touchés à plus de 20 % (impliquant l’arrachage des parcelles) ont été identifiés à Arces, Saint-Sauvant, Bresdon, Passirac et Champagnolles. D’autres foyers touchés à plus de 20 % ont été repérés dans les communes de sécurité à Javrezac, Courcoury et Ecoyeux. La découverte d’une parcelle très infestée à Ecoyeux, une commune qui était en phase de sortie du PLO, suscite de nouvelles interrogations. L’autre très mauvaise surprise concerne la découverte d’un nouveau foyer touché à plus de 20 % dans une zone extérieure au PLO à Brie-sous-Mortagne. La gravité de la situation sur ce site confirme une implantation ancienne de la maladie qui va conduire à un arrachage cet hiver. Un repérage des symptômes il y a deux ou trois ans aurait permis de contenir les dégâts à quelques pieds isolés. L’extension de la maladie sur la zone nord du vignoble dans le prolongement du foyer de Bresdon se confirme avec l’identification de ceps isolés sur les communes d’Auge-Saint-Médard et Anville (2 communes de sécurité). Dans ce secteur, d’autres ceps isolés ont été déclarés mais pas encore confirmés par les résultats d’analyses. Une forte suspicion de la présence de la maladie existe aussi sur les communes de Sainte-Sévère et Dompierre-sur-Charente (2 communes de sécurité) car les prélèvements de rameaux n’ont été réalisés que récemment. D’autres résultats d’analyses concernant une vingtaine de communes de la région délimitée (situées dans et en dehors du PLO) sont attendus d’ici la fin octobre.
Prospecter les symptômes, c’est préserver la pérennité du vignoble
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