La Dynamique Toujours Positive De La Cave Des Hauts De Gironde

25 juin 2009

La cave des Hauts de Gironde a réalisé un bon exercice 2007-2008 et de nouveaux axes de développement sont engagés. La commercialisation des productions se déroule pour l’instant dans de bonnes conditions grâce aux engagements d’achats contractuels avec de grands négociants et aussi en raison de la progression des ventes en bouteilles des vins de Tutiac. Les relations avec les sociétaires, déjà fortes, vont rentrer dans une phase encore plus constructive avec la démarche d’affectation parcellaire généralisée d’ici deux à trois ans.

 

s._hraud_opt.jpegInvestir dans une logique de développement totalement en phase avec les marchés en s’appuyant sur une relation de proximité avec les adhérents est l’élément structurant de la cave des Hauts de Gironde depuis sa création. Stéphane Héraud, le président de la coopérative, considère que dans le contexte actuel cette philosophie est plus que jamais d’actualité. Le dynamisme de l’entreprise et la volonté permanente de construire des relations commerciales dans le long terme avec des acteurs importants sont les deux axes de développement majeurs : « L’univers des vins de Bordeaux au cours des 15 dernières années a connu une profonde évolution et l’émergence de production de qualité dans divers pays du monde est une réalité que l’on ne peut plus nier. Les exigences qualitatives du marché se sont formalisées et il faut produire le vin qui se vend en anticipant les choses dès la taille de la vigne. L’époque où l’on attendait que les cuves soient pleines pour engager des démarches commerciales est révolue. »

Le réalisme des Hauts de Gironde au service de l’entreprise

Dans l’univers de la coopération, le parcours de la cave des Hauts de Gironde est à la fois assez atypique et exceptionnel. Créée il y a 25 ans dans l’un des secteurs les plus excentrés du vignoble bordelais, la coopérative a rapidement « pris racine » dans un territoire viticole riche grâce à l’esprit d’entreprise des fondateurs et de son premier président, M. James Espiau. L’aire de production a été structurée depuis 30 ans pour coller aux attentes du marché, et la cave des Hauts de Gironde est devenue un acteur économique incontournable et respecté dans l’univers du vignoble bordelais. L’entreprise a réussi à segmenter la production en devenant le plus gros producteur de Sauvignon blanc du Bordelais et en proposant une offre qualitative et large de vins rouges. La cave des Hauts de Gironde a acquis une dimension économique qui lui a permis de définir en 2007 une stratégie de développement réaliste en phase avec le projet d’entreprise « objectif 2012 ». L’évolution des surfaces en production est à peu près stabilisé depuis deux ans puisque la cave a vinifié, en 2008, la production de 2 746 ha (501 ha de cépages blancs et 2 245 ha de cépages rouges). Les effets climatiques assez marqués depuis deux ans ont eu une incidence sur les volumes récoltés. En 2007, l’incidence a été plus marquée sur les vins blancs (31 074 hl) que les vins rouges (116 110 hl). Le millésime 2008 a été beaucoup plus délicat en raison de phénomènes de coulure et de millerandage qui ont fait chuter la production de Sauvignon blanc de 30 % (22 500 hl) et celle des vins rouges de 10 % (107 600 hl).

Les engagements commerciaux contractuels débouchent sur une affectation parcellaire généralisée

La commercialisation des vins au cours de la campagne 2007-2008 s’est globalement bien déroulée. Les responsables de la cave ont toujours privilégié des relations de partenariats avec de grands négociants et dans la période actuelle, cette stratégie s’avère particulièrement intéressante. S. Héraud ne cache pas que la maîtrise des contrats vrac représente 60 à 70 % des volumes de la cave : « La forte politique contractuelle que nous entretenons avec 5 négociants importants, Baron Philippe de Rothschild, Castel, CVBG, les Grands Chais de France et Yvon Mau, qui concerne les vins blancs et les vins rouges est une volonté stratégique. Les engagements d’achats contractuels sur trois à cinq ans sont des éléments stabilisants pour la commercialisation des productions, l’équilibre financier de l’entreprise et des sociétaires, mais en contrepartie nous devons produire des vins d’une qualité définie par un cahier des charges précis. La pérennisation de ces relations repose sur un dialogue permanent fondé à la fois sur notre capacité à produire des vins répondant à un cahier des charges précis et sur des niveaux de valorisation des vins plus attractifs et lissés dans le temps. La demande des acheteurs s’inscrit aujourd’hui dans une logique de premiumisation dans laquelle nous sommes complètement impliqués. C’est un challenge dans lequel la coopérative est totalement impliquée et une part non négligeable de cette réflexion qualitative repose sur des approches de travail au vignoble optimisées. L’objectif est d’associer les viticulteurs à une démarche d’affectation parcellaire généralisée pour adapter les itinéraires culturaux aux différentes qualités de raisins que nous recherchons. Cette démarche d’affection parcellaire est opérationnelle depuis plusieurs années au niveau des surfaces de Sauvignon blancs mais pour les vins rouges, elles ne concernent que 50 à 60 % des surfaces et notre souhait est d’arriver à 100 % du potentiel de production d’ici deux à trois ans. Pour les sociétaires, ce sera aussi un moyen d’une part de sécuriser leurs revenus avec anticipation et d’autre part de rationaliser des efforts de conduite du vignoble. »

Connecter par anticipation l’itinéraire de production des raisins au profil de vins recherché

L’engagement dans cette démarche d’affectation parcellaire généralisée est le fruit d’un travail global qui à l’origine repose sur la définition de notion de profil de produits. Plus simplement, l’élaboration de cuvées de vins rouges très structurées ou au contraire tout en fruit doit être anticipée en s’appuyant sur le potentiel du terroir de chaque parcelle et de l’investissement cultural pour obtenir les raisins à maturité idéale. En fait, cette démarche d’affectation parcellaire généralisée est l’aboutissement d’un travail technique engagé depuis plusieurs années entre l’équipe de techniciens viticoles de la cave (M. Jérôme Ossard, M. Christian Gougourio et M. Julien Mathieu Martiset) et les viticulteurs. Les mesures de résistivité ont permis de cartographier les potentialités de l’ensemble du parcellaire et un dialogue partiel sur l’adaptation des pratiques culturales à chaque qualité de raisin est déjà engagé. Dans les deux ans à venir, les choses vont être formalisées sur l’ensemble des parcelles. Des itinéraires culturaux précis seront mis en place pour produire les raisins les mieux adaptés à chaque segment de vins et ainsi les investissements dans les coûts et les charges de production seront investis avec beaucoup plus d’efficacité. A titre d’exemple, la charge de bourgeons, l’ébourgeonnage, l’effeuillage, la vendange verte… seront ou pas mis en œuvre dans les différentes parcelles en fonction du segment de vin recherché. La notion de cahier des charges de production par parcelle ou par îlot homogène va donc rentrer dans une phase opérationnelle et elle sera formalisée dans le cadre d’un engagement contractuel en début de campagne entre les viticulteurs et la cave. Le fait de « connecter par anticipation » la production de chaque parcelle aux débouchés commerciaux de la cave est un moyen de conforter le professionnalisme de la cave auprès des acheteurs et aussi d’améliorer les revenus/ha des sociétaires.

La bonne valorisation des vins du millésime 2008

Depuis deux ans, la production de vins rosés a connu un net développement avec 6 000 hl élaborés en 2007 et un peu moins en 2008 en raison de la récolte plus faible. Des objectifs de production de l’ordre de 10 000 hl sont prévus en 2009 si le contexte climatique le permet. La commercialisation des vins rouges au cours de la dernière campagne a alimenté exclusivement les marchés contractuels et les débouchés bouteilles de la cave. Les ventes sur le marché spot ne représentent plus que des volumes minimes et S. Héraud se félicite de cette situation : « On en vend plus sur le marché spot et heureusement car beaucoup de transactions se font en dessous le niveau de 1 000 €/tonneau. L’augmentation des surfaces importantes depuis 5 ans nous a incités à privilégier les engagements commerciaux pérennisés et aujourd’hui cette stratégie nous permet de ne pas subir les conséquences du contexte baissier du marché spot. En 2008, les vins blancs de Sauvignon ont été valorisés sur la base de 1 350 €/tonneau et les vins rouges toutes qualités confondues au niveau de 1 250 €/tonneau. »

Des ventes en bouteilles en progression de 22 % en 2008

L’autre grosse satisfaction de la cave des Hauts de Gironde est le développement de l’activité ventes en bouteilles de la SAS Vignerons de Tutiac. 6,1 millions de cols ont été vendus au cours de l’année 2008 avec une progression des ventes de 22 % dans l’ensemble des secteurs. Le chiffre d’affaires de la filiale de commercialisation en bouteille s’établit à 15 M d’euros dont 5 millions à l’exportation. Les résultats les plus spectaculaires ont été obtenus sur les marchés étrangers. Les produits de la gamme Tutiac ont été diffusés au Canada, en Angleterre, en Belgique, en Corée et au Japon, et la mise en place d’un réseau commercial plus structuré laisse espérer de belles perspectives pour l’avenir. Les ventes en France aurp ès de la grande distribution, de la restauration, des cavistes et des magasins de proximité ont aussi connu un développement tout aussi spectaculaire. La stratégie de positionnement de la marque Tutiac et des produits signés Terroirs de Tutiac sur le marché constitue un axe de développement majeur qui semble trouver un écho favorable auprès des distributeurs. L’équipe de la sas Vignerons de Tutiac avec ses 12 collaborateurs s’est étoffée avec l’arrivée d’Eric Hénaux au poste de directeur général qui a pris ses fonctions au mois de novembre 2008. Son parcours professionnel dans la filière agro-alimentaire lui a permis d’acquérir une expérience intéressante pour assurer le développement commercial à l’exportation et les réflexions sur l’implantation d’un centre d’embouteillage.

La fusion avec la cave de Périssac est « actée »

Au cours de l’année 2008, un projet de fusion avec la coopérative de Périssac a été abordé dans un très bon état d’esprit. Le dialogue s’est instauré sur des bases constructives et une certaine complémentarité entre les stratégies de production a permis de faire évoluer rapidement le dossier. La coopérative de Périssac, qui a un potentiel de production de 530 ha, élabore 25 000 hl de vins (seulement 1 500 hl de blancs). Les productions de Bordeaux rouges et de Bordeaux supérieurs rouges vont désormais être gérées avec la philosophie de production des Hauts de Gironde. L’outil de vinification récent et bien aménagé ne nécessitera pas d’investissements dans le court terme. La fusion avec la cave des Hauts de Gironde a été entérinée avec un effet rétroactif au 1er septembre 2009 et le conseil d’administration va intégrer six nouveaux administrateurs issus de la zone de Périssac. La cave des Hauts de Gironde disposera d’un site de vinification et un partenariat technique a été mis en place pour préparer les conditions de production du millésime 2009.

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