CARC : Départ à la retraite de Jean-Paul AUbouin

27 septembre 2011

Au départ coopérative d’approvisionnement, la « coopérative de Juillac », devenue CARC a intégrer la collecte des céréales, la diversification des activités (jardinerie, magasin Ecovigne) tout en restant fidèle à ses racines, solidement implantées dans le territoire viticole charentais. Jean-Paul Auboin, second directeur de la coopérative en presque trois-quart de siècle, a géré la coopérative comme on gère un portefeuille boursier « en bon père de famille » : avec prudence, rigueur et imagination.

p311.jpgLa salle de Foussignac est connue pour accueillir le « Bal des célibataires ». Rien de tel cette fois. Sous l’impérieux soleil de mai (le vendredi 20 mai exactement), presque 200 personnes – adhérents, responsables de coopératives, fournisseurs, salariés de la coopérative – sont venus félicités Jean-Paul Auboin pour sa longue carrière à la coopérative (37 ans) et souhaiter bonne chance à son successeur, Jean-Michel Audouit. Celui-ci n’est pas un inconnu à la CARC. En poste depuis vingt ans, d’abord à Rouillac puis à Cognac, il connaît de l’intérieur le fonctionnement de l’entreprise. En tant que directeur adjoint, il épaulait déjà Jean-Paul Aubouin depuis plusieurs années.

Constance et fidélité

Dans une coopérative qui cultive décidément les valeurs de constance et de fidélité, Yves Auffret préside la structure depuis vingt ans. Il a salué l’homme et le directeur Jean-Paul Aubouin. « Jean-Paul est quelqu’un de pugnace, qui a su diriger l’entreprise avec discernement, en respectant son entourage. Il a toujours été très apprécié des adhérents et des salariés. Nos relations furent excellentes, malgré les périodes difficiles traversées par la région. J’ai apprécié la solidité de ses conseils, ses qualités humaines, sa sagesse. Il laisse les clés d’une entreprise saine, rénovée, adaptée à son époque. »

La coopérative de Juillac naît en 1945, au sortir de la guerre, à l’initiative de neuf agriculteurs de la petite commune rurale du canton de Segonzac. Henri Fouquet est recruté comme directeur en 1947. Il exercera ses fonctions pendant 35 ans, avant de passer le relais à Jean-Paul Auboin, le 1er janvier 1982.

Entré à la coopérative en 1974, à l’âge de 24 ans, le jeune homme devient responsable des achats puis s’occupe de l’encadrement technique. Dans ces années 70, la période est faste pour les viticulteurs et pour la coopérative, uniquement tournée vers les appros. Mais la région a pêché par trop d’optimisme. Les 30 000 ha plantés en excès pèseront pendant trente ans dans les comptes viticoles. La coopérative effectue une première diversification en investissant la collecte des céréales. Elle y injecte pas mal de d’argent : construction des silos de Genté, de Rouillac, de Salignac.

Collecte des céréales

Aujourd’hui, la collecte des céréales génère la moitié de l’activité de la coopérative. Jean-Paul Auboin se passionne pour la vente des céréales. Il suit en expert les cours, les fluctuations monétaires. Il décrypte – y compris dans le journal Le Paysan – les arcanes d’une économie mondiale de plus en plus mouvante et complexe. Mais, en homme prudent, il sait où sont ses racines. Le magasin qui jouxte le siège social, dans la ZI de Chateaubernard, compte un rayon bien achalandé de fournitures viti-vinicoles. Et, pour faire bonne mesure, des plants de fleurs complète la gamme, au printemps. Posés sans chichi à même le sol, les pots s’arrachent. En venant faire les courses pour leurs maris, les épouses repartent avec des plants de fleurs.

Réforme de la PAC

p312.jpgEn 1992, la réforme de la PAC va lancé un coup de semonce dans le landernau des céréales. A la même époque, la coopérative rejoint l’UDCA, Union des coopérative agricoles, dont le siège est à Foncouverte, en Charente-Maritime. Groupement d’achat pour les appros, l’Union regroupe une vingtaine de coopératives des deux Charentes et de Dordogne (13 aujourd’hui). Elle se double d’une Entente pour la commercialisation des céréales (135 000 ha de cultures couverts par l’UDCA en 2011). A un étage au dessus, l’UDCA adhère alors à l’UNCAA (groupe Mac Mahon) qui, par la grâce des rapprochements, s’est métamorphosé aujourd’hui en un mastodonte coopératif, le groupe In vivo. Pierre Cadet, directeur régional d’In vivo, était d’ailleurs présent le 20 mai.

En 2004, la CARC réfléchit à un nouveau projet d’entreprise. Cela débouchera sur son actuel siège social, au Mas de la Cour à Chateaubernard, ainsi que sur le magasin Ecovigne, plus que jamais spécialisé dans les lignes de produits viticoles, du palissage à l’hygiène vinaire en passant par l’oenologie ou le matériel de chai.

Yves Auffret a décrit Jean-Michel Aubouit, le successeur de Jean-Paul Auboin, comme quelqu’un de « pragmatique et de déterminé. » Le nouveau directeur a dit tout le plaisir qu’il avait eu à travailler avec J. P Auboin. « J’ai beaucoup appris à ses côtés. »

Jean-Paul Auboin a remercié son épouse et ses deux filles de l’avoir aidé à traverser ces 37 années de vie professionnelle. Il a quelques hobbies : chasse, photo, montagne. Il entend bien y consacrer un peu de temps avec ses cinq petits enfants, « dont deux petits fils » a t-il pris soin de préciser.

 

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