« Une législation, de l’argent et des hommes »

27 juin 2009

Le maire de La Flotte, vice-président du Conseil général 17, a toujours été très engagé dans la défense de son île. Il rappelle les principaux mécanismes de la protection.

 

lon_gendre_opt.jpegLéon Gendre – « La protection d’un territoire se conçoit par strate. Pour l’île de Ré, la première strate tient à l’inventaire des sites pittoresques. L’inscription date du 20 octobre 1979. S’y retrouve la quasi-totalité du territoire, y compris les bourgs et les villages, soit en tout 8 500 ha inscrits à l’inventaire. La deuxième strate a trait à la loi du 2 mai 1930 sur la protection des sites naturels. Cette loi a pour objet de figer les espaces naturels, y compris les espaces agricoles et boisés. Tout changement de paysage doit relever d’un accord ministériel, après avis de la commission départementale des sites. On ne peut pas rendre constructible un site classé d’un coup de baguette magique. Depuis 1979, plusieurs classements sont intervenus au titre de la loi du 2 mai 1930 : en 1987, 1990, 2000. Je dirai que 75 % de l’île sont classés en zone naturelle et 25 % en zone bâtit. La troisième strate concerne les zones de préemption que le département peut créer à la demande des communes. Seules deux communes rétaises ne sont pas rentrées dans la démarche, La Couarde et Ars-en-Ré. Sur l’île de Ré, on peut considérer que la zone de préemption ouvre 6 500 ha de zones naturelles. Le Conseil général dispose de plusieurs outils de gestion, qui peuvent aller jusqu’à l’expropriation, quelque chose que nous n’avons jamais activé mais qu’il est bon d’avoir à disposition. Le Département est propriétaire d’environ 300 ha et le Conservatoire du littoral de près de 500 ha, gérés sur la base de conventions. En tant qu’homme – par la force des choses une position parfois différente de celle du maire ou du Conseil général – la politique que je soutiens, c’est que le département rachète la totalité de l’île, sauf bien sûr les espaces acquis par les professionnels. A l’évidence, il n’est absolument pas envisageable de venir sur les brisées des professionnels. Générer des conflits avec les ostréiculteurs, sauniers, agriculteurs ne relève aucunement des intentions du Conseil général. Les acquisitions faites par le département l’ont toujours été en accord avec les professionnels, à un prix fixé par les Domaines. L’île de Ré est protégée et elle possède les moyens de sa protection. Certes quelques maires traînent les pieds mais leur marge de manœuvre est réduite. L’avenir de l’île de Ré repose sur un triptyque : la législation (classement, zone de préemption..), les moyens financiers (l’éco-taxe provenant du pont) et les hommes. Compte tenu de la pyramide des âges des agriculteurs rétais, nous devons attirer des jeunes. Mais ils ne viendront que s’ils gagnent bien leur vie sur l’île. C’est pourquoi une structure comme Uniré occupe une place si importante. »

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