Jean-Pierre Lacarrière : « Sortir du bloc contre bloc »

12 mars 2009

C’est sous la casquette de président de l’interprofession que J.-P. Lacarrière est principalement intervenu à Champaco. Ce qu’il considère comme un échec des discussions interprofessionnelles – l’arbitrage ministériel de la QNV Cognac à 7,6 – l’a conduit à des considérations sociologiques voire éthiques sur ce que, selon lui, devrait être le dialogue entre les deux familles.

« La QNV à 7,6 obère l’avenir. Elle ne permet d’aucune façon de satisfaire concomitamment les besoins en Cognac et les besoins en vin. Or, nous sommes à la veille d’un changement réglementaire où le marché des vins constituera un des piliers du nouveau régime. Le niveau de QNV ne satisfait personne. Nous sommes personnellement responsables de cette situation car il appartient bien à l’interprofession de faire des propositions. S’en remettre à un arbitre fait courir tous les risques de désagréments. A la différence de l’an dernier, nous ne nous sommes pas montrés capables de trouver un consensus. A mes yeux, c’est très grave. La pratique du bloc contre bloc n’est pas bonne, même si la viticulture avait des comptes à régler avec le négoce et même si le négoce estimait devoir mettre au pas une viticulture qui “penserait mal” et devrait prendre ses ordres. Le respect ne s’obtient pas par la peur, le respect ne s’achète pas, le respect se mérite. L’interprofession ne pourra fonctionner que s’il y a recherche de concertation et réelle volonté d’aboutir. Tout ceci plaide pour un développement du partenariat entre les familles et une politique contractuelle. Mais ce n’est pas à Champaco que je vais faire
l’apologie de la politique contractuelle. »

J.-P. Lacarrière a rappelé les grands défis qui attendaient l’interprofession dans la perspective de l’abandon de la double fin, « morte en 2006 ». Lors de la réunion du 8 juillet au ministère de l’Agriculture, la région s’est vue assigner un objectif : à la fin de cette année, être capable de sortir un pré-projet de décret INAO sur le Cognac intégrant le nouveau dispositif réglementaire hors double fin. Le président de l’interprofession a indiqué que des groupes de travail s’étaient constitués sur les différents sujets – création du syndicat de défense, gestion des excédents sur la destination Cognac… – en concertation avec les administrations concernées. « Pour être prêts à temps, il va falloir travailler et devoir abandonner la démarche de statu quo que la région affectionne tant. Nous devons trouver des solutions aux problèmes posés, sinon nous porterons collectivement la responsabilité d’un échec. Nous aurons besoin de courage, de lucidité et peut-être aussi d’une part d’humilité. Sachons dépasser les querelles stériles, ne nous laissons pas enfermer par des corporatismes égoïstes et des féodalités exacerbées. Préparons l’avenir du produit que nous aimons tous et qui nous faif vivre. »

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