« Le SVBC ne fut pas créé par hasard »

17 mars 2009

La Rédaction

jean_louis.jpgLe désamour a ses raisons que la raison n’ignore pas. C’est ce qu’entend démontrer le président historique du SVBC qui réfute l’idée selon laquelle SVBC et SGV seraient aujourd’hui « blanc bonnet/bonnet blanc ».

Précisant bien qu’il réagit « en son nom personnel et non au titre du SVBC », Jean-Louis Brillet n’est pas prêt à considérer que la création du SVBC fut un « incident de l’histoire », soluble dans le grand bain syndical. Il veut prouver que les raisons qui ont présidé à sa création n’ont rien perdu de leur acuité. « On est dans l’erreur, dit-il quand on veut gommer les différences entre les deux syndicats. Prenons le cas de l’affectation parcellaire. Elle reste un danger. On en parle peu aujourd’hui mais le projet est latent. Il reviendra sur le devant de la scène dès les élections finies. Ainsi, dire que l’affectation parcellaire ne fait plus débat est un leurre. Ce projet est néfaste pour la viticulture. Il alourdit les charges, ôte de la flexibilité. Concrètement, par quoi se traduit un rendement de 10,85 ? Par un accès Cognac de 8-8,5 hl AP/ha. C’est totalement insuffisant pour assurer le meilleur revenu à la viticulture. Dans c es conditions, on ne peut pas se payer le luxe de se priver des jus de raisin au-dessus des ha Cognac. Le revenu ne doit pas passer uniquement par les prix et surtout pas aboutir à une raréfaction du produit. Pour obtenir 10 000 € par ha, il me semble préférable de passer par 10 pur ha plutôt que par 5 hl d’alcool pur à 2 000 €. » J.-L Brillet revient sur le contexte de la naissance du SVBC en 2001. « Il s’agissait de faire bouger les lignes, concrètement de faire bouger la QNV Cognac. Prétendre que la QNV aurait bougé sans le SVBC est totalement faux. Une vision archaïque du conflit bloc à bloc nous maintenait à 6 de pur. C’était du suicide collectif. On asphyxiait les bouilleurs de cru et notamment le cœur du Cognac. Il n’y avait plus d’eaux-de-vie dans les chais. Le résultat, ce furent des comptes 2 à 1 800 € l’hl AP en décembre 2007. De tels tarifs tuent le marché. Ils font le lit du brandy et du whisky. Et quand on sait qu’il faut 15 ans pour regagner un marché perdu ! »

Au plan syndical, il salue le « remarquable travail du SVBC, qui a débouché sur un très bon score aux élections ADG ». « Il est très sain que les forces en présence soient rééquilibrées. A partir de là, il paraît normal de regarder comment parler d’une seule voix au sein de la viticulture mais en gardant chacun son identité. Parler d’une même voix ne signifie pas perdre son âme. » L’ancien président du SVBC émet un souhait : « que la viticulture sorte gagnante au bout du compte ».

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