James Grégoire, un homme brillant et généreux

26 février 2014

La disparition brutale et prématurée de James Grégoire a ému beaucoup de personnes dans la région de Cognac, les proches, le personnel de l’usine et aussi beaucoup d’anonymes. Au-delà de sa réussite professionnelle tout à fait exceptionnelle, l’homme était brillant, généreux, simple, profondément humain et très attaché à ses racines. Une discussion de seulement une demi-heure avec lui ne vous laissait jamais indifférent. Il vivait à 100 % son métier et savait transmettre un dynamisme hors norme.

 

 

J. Grégoire n’a pas réussi dans l’univers de la mécanisation des vendanges et du vin par hasard. Il avait à la fois une capacité de travail énorme, une profonde connaissance des métiers de la vigne et du vin, un sens des affaires indéniable et une
aptitude à privilégier l’essentiel. Une autre de ses grandes qualités était de cons-
truire les choses en ayant un profond respect pour toutes les personnes qui l’entouraient et qu’il côtoyait. Le chef d’entreprise
respecté qu’il était devenu s’était pratiquement fait seul en transformant une petite structure d’entreprise familiale rayonnant sur quelques départements en une PME reconnue à l’échelle mondiale sur le créneau étroit de l’univers de la vendange mécanique. La réussite n’avait pas changé l’homme qui était simple et accessible.

Un apprentissage du métier sur le tas, dans l’usine

J. Grégoire a croqué la vie en s’investissant à 100 % dans toutes ses activités. Après avoir grandi à Saint-Martial-sur-le-Né, l’entreprise familiale créée par son grand-père et son père l’a littéralement aspiré. Les aspects de fabrication du matériel vitivinicole, la vigne, le vin sont devenus le quotidien du jeune homme dont l’avenir au sein des ateliers artisanaux de Châteaubernard s’est naturellement imposé. Un cursus de formation technique en génie mécanique l’a amené à prendre des responsabilités très jeune au côté de son père, pour à la fois travailler à la conception des matériels et gé-rer la commercialisation. À cette époque, J. Grégoire a appris le métier sur le tas en étant dessinateur un jour, ouvrier dans l’atelier le lendemain et vendeur le surlendemain. Le décès prématuré de son père, en 1984, l’a propulsé au milieu des années quatre-vingts à la tête de l’entreprise. La petite société Grégoire (d’environ 30 personnes) bénéficiait d’une image de sérieux auprès des clients de par la qualité des fa-brications et du SAV. Pendant les vendanges, on dépannait les clients à n’importe quelle heure du lundi au dimanche soir. Les fabrications de charrues vigneronnes, de décavaillonneuses, de bennes à vendanges, de rogneuses, de palisseuses, des presses à sarments, avaient fait la réputation de l’entreprise en Charentes durant la grande période d’expansion du vignoble entre 1965 et 1975. Ensuite, la société s’était intéressée à la mécanisation des vendanges en devenant concessionnaire Vectur et en fabriquant les MAV tractées hydrauliques PM et GM (équipées déjà de bac à vendange en forme de tiroir) dès la fin des années soixante-dix.

p20.jpgLa tractée PMM a été pensée par J. Grégoire

Au milieu des années quatre-vingts, les ventes de MAV connaissaient une forte expansion. C’était un marché neuf où des grandes marques prospéraient mais étaient confrontées à des difficultés d’adaptation des produits aux caractéristiques des
divers vignobles. Les premières tractées Grégoire avaient été conçues avec un esprit de solidité propre à Edmond Grégoire, ce qui les avait rendus lourdes et plus difficiles à tracter en conditions humides. Or, Alma avait sorti une petite tractée mécanique simple et légère en 1979, qui passait plus facilement dans les terrains difficiles. Comme à l’époque les vendanges se déroulaient souvent après le 15 octobre, les Alma TD plaisaient beaucoup aux clients. En Charentes, Alma était devenu un concurrent très sérieux pour les PM et GM Grégoire. J. Grégoire, en fin observateur des attentes des viticulteurs, n’a pas tardé à réagir en proposant une tractée plus légère, simple et fiable, la PMM. La présentation officielle du nouveau modèle est intervenue en mars 1985 au SIMA à Paris et, en quelques mois, 60 PMM ont été vendues dans diverses régions françaises (les Charentes, le Midi et le Val de Loire). L’atelier de Châteaubernard a dû faire face à une charge de travail importante qui a mobilisé toutes les énergies. J. Grégoire avait littéralement « galvanisé » ses troupes autour de ce produit qui allait s’avérer être déterminant pour l’avenir de l’entreprise. L’équipe, d’une trentaine de salariés, a travaillé quasiment 10 heures/jour du lundi au samedi pendant presque 6 mois pour livrer à temps.

Le flair du jeune chef d’entreprise

Le nouveau produit s’en est très bien sorti dans les vignes et l’efficacité du SAV Grégoire a séduit et surpris les clients. Dès l’année suivante, les commandes ont afflué et un nouveau modèle, la GMM, est venu étoffer la gamme. J. Grégoire avait réussi son premier pari, reprendre des parts de marché à Alma et devenir un acteur incontournable des MAV tractées en France. Les « petites Jaunes » ont fait leur trou dans la plupart des vignobles français, grâce à l’appui de quelques concessionnaires Vectur et de petits distributeurs locaux à la recherche de nouveaux produits. Pour faire face à la demande, l’entreprise s’est structurée en s’entourant d’hommes compétents et en construisant des ateliers. Le flair du jeune chef d’entreprise lui avait fait percevoir avant tout le monde que le marché de la mécanisation des vendanges allait être porteur si un constructeur était capable de construire une gamme étoffée de MAV correspondant aux attentes de chaque vignoble. Or, Grégoire étant distributeur de Vectur en Charentes, ne pouvait pas s’attaquer au marché des automotrices.

Le succès de la première gamme d’automotrices en 1990

Durant l’hiver 1989-1990 les choses se sont accélérées avec la disparition de la société Vectur et plusieurs anciens concessionnaires de la marque en France ont spontanément demandé à J. Grégoire s’il allait lancer une gamme d’automotrices. Cela tombait bien, le discret constructeur de tractées était prêt à passer la vitesse supérieure. En moins de 6 mois, la première gamme d’automotrices Grégoire, les G130, G110, G90, G90V, a été lancée. Tout le savoir-faire de l’équipe Grégoire acquis dans l’ombre de Vectur a été investi dans les nouvelles machines. Le pari semblait osé pour tous les observateurs exté-
rieurs. Les grands constructeurs de l’époque, qui qualifiaient J. Grégoire « de petit mécanicien de Cognac », avaient complètement sous-estimé les capacités technologiques et humaines du nouveau collègue. Au final, les machines jaunes « ont pris racine » très rapidement. Les choix technologiques développés sur les MAV Grégoire ont plu aux clients qui ont acheté. Dans la seule région de Cognac, 130 automotrices avaient été vendues entre le début octobre et la fin décembre 1990, et, trois mois plus tard, le carnet de commandes avait explosé avec plus de 200 machines. Il ne restait plus qu’a les fa-briquer ! La « success-story » de James Grégoire était lancée et l’usine de Châteaubernard tournait à plein.

Un homme à l’écoute que l’on appelait « Jamo »

J. Grégoire savait cultiver un sens du dialogue constructif avec les ouvriers, les chefs d’ateliers, les techniciens du bureau d’étude, les commerciaux et l’équipe administrative. L’homme, bien qu’étant de plus en plus occupé, respectait, écoutait et était attentif. Il prenait le temps d’avoir un mot avec tout le monde, de prendre des nouvelles des familles et d’améliorer les conditions de travail. Ce souci permanent de dialogue simple et direct permettait de valoriser le travail de chaque personne dans l’entreprise. La motivation des équipes était exceptionnelle. Un salarié aujourd’hui à la retraite nous confiait récemment qu’en quelques années, la personnalité généreuse de J. Grégoire avait permis de créer au sein de la petite PME, un bien-être au travail et une envie de bien faire permanente : « On était heureux de venir à l’usine. Les anciens et les jeunes étaient respectés et vivaient bien ensemble. Tout le monde travaillait avec efficacité et bon sens. On aimait fabriquer de belles machines. » Dans l’usine, s’adresser au patron en l’appelant M. Grégoire était rare. La plupart des salariés l’appelaient « Jamo », le surnom familial utilisé depuis toujours et il appréciait. Les viticulteurs, les concessionnaires qui visitaient l’usine étaient d’ailleurs toujours surpris de la proximité de ce jeune patron avec tous ses collaborateurs. L’homme était généreux avec les autres et avait une envie permanente de tirer les gens vers le haut. Certes, il demandait beaucoup à ses équipes tout au long de l’année, mais il restait toujours disponible quand il y avait un problème avec les collègues ou sur le plan personnel. Un ouvrier nous confiait récemment que « Jamot » était un patron hors norme : « Je n’avais jamais rencontré un homme pareil avant de travailler dans l’entreprise. Il aimait les gens et ne faisait pas semblant de porter de l’intérêt à quelqu’un. Dialoguer, comprendre un problème et apporter une solution rapide était naturel pour lui. On travaillait beaucoup à certaines périodes de l’année, mais on venait à l’usine avec plaisir le samedi ou même le dimanche matin pendant les vendanges. La confiance était là, on travaillait à fond pour l’entreprise et Jamo nous le rendait bien. »

La société était le projet « de vie » de Monique et James Grégoire

La grande qualité de J. Grégoire est d’avoir toujours su s’entourer de personnes compétentes et de faire ce qu’il fallait pour les motiver et les garder. À côté de lui, dans l’ombre, Monique Grégoire le secondait efficacement en gérant l’administration et les nombreux problèmes humains d’une PME en pleine croissance qui est passée de 45 salariés en 1989 à plus de 170 en 2000. Mme Grégoire a aussi beaucoup contribué à la cohésion de toutes les personnes de par sa gentillesse et son sens de la proximité. Une petite attention, de l’intérêt, un souci de respecter les enjeux familiaux et un sens de la diplomatie énorme rendaient aussi le quotidien de l’entreprise agréable. « Monique la discrète » devait aussi tempérer l’énergie exceptionnelle de son mari qui vivait tout vite et à 100 %. Leurs tempéraments différents mais très complémentaires et surtout leurs sens communs du respect des autres ont été un ingrédient majeur de la réussite de l’entreprise. La société Grégoire était le projet de leur vie. Ils y ont beaucoup consacré de temps, de l’énergie et de la générosité. Les bureaux restaient souvent éclairés très tard le soir et l’accueil était toujours courtois même le samedi.

Une gamme étoffée de MAV pour chaque vignoble

À la fin des années quatre-vingts, le petit club des constructeurs de MAV reposait sur quelques marques leaders : Alma, Braud, Howard, Féménia, Vectur, qui semblaient durablement installées sur le marché. Or en moins de 5 ans, les cartes ont été totalement redistribuées grâce au « flair » du jeune chef d’entreprise. Tous les concurrents avaient sous-estimé les capacités personnelles de J. Grégoire et celles de son entreprise. Les qualités de l’homme étaient indéniables, un sens des affaires rare, une parfaite connaissance de tous les aspects de fabrication des MAV, une écoute des attentes des clients et la capacité à motiver les équipes derrière lui. L’ascension de la marque Grégoire au cours de la décennie 90 a été spectaculaire. Les MAV « jaunes » ont rapidement gagné des parts de marché dans tous les vignobles de France et aussi à l’exportation en privilégiant « le cousu main ». Chez Grégoire, on a misé sur des fabrications de petites séries de MAV pour satisfaire les attentes de nombreux vignobles. Développer et fabriquer un modèle à seulement 10 ou 20 exemplaires par an a été la stratégie industrielle gagnante de l’entreprise. J. Grégoire a choisi la voie que la plupart de ces concurrents jugeaient utopiste. Beaucoup de constructeurs ont préféré standardiser les fabrications autour de 3 ou 4 modèles pour récolter toutes les vignes (palissées ou à port libre) de 1 à 4 m d’écartement. C’était en quelque sorte aux vignes de s’adapter. Cette politique de standardisation des modèles a coupé certains constructeurs de leur marché et plusieurs grandes marques ont disparu.

Une stratégie commerciale fondée sur les compétences et la confiance

Sur le plan commercial, J. Grégoire a fait preuve d’une grande finesse en s’appuyant sur un réseau de distributeurs efficient qui « maillait » bien tous les vignobles. Le fil conducteur de la stratégie commerciale pouvait se résumer en quelques mots : la motivation, la recherche d’échanges sur les produits, l’efficacité auprès des clients et la confiance. Le réseau de concessionnaires a été rapidement construit en entretenant un dialogue humain toujours constructif avec chaque interlocuteur, quelle que soit la taille de l’entreprise. J. Grégoire connaissait chaque concessionnaire et chaque vendeur. Le témoignage d’une personne ayant aujourd’hui un poste de responsabilité et qui au milieu des années quatre-vingts était commercial dans une petite concession atteste de la qualité des relations humaines de J. Grégoire : « J. Grégoire est passé dans la petite concession où je travaillais comme vendeur pour nous demander si la nouvelle tractée pouvait nous intéresser. L’échange que j’ai eu avec lui au bout d’une heure m’avait convaincu de vendre les machines avant même de les avoir vues. Le sérieux et la simplicité dont il faisait preuve pour expliquer ses produits et aussi son sens de l’écoute étaient exceptionnels. Il y avait un véritable échange qui débouchait toujours sur du concret. Les remarques des clients comme les nôtres étaient écoutées et souvent prises en considération. La surface financière du concessionnaire n’était pas le critère déterminant. M. Grégoire respectait les hommes, avait une parole et faisait confiance. On a vendu les premières PMM en 1985 et la concession a grossi avec et grâce à la société Grégoire. Au moment du lancement de la gamme d’automotrices en 1990, on nous a fait confiance malgré notre petite taille. Le vendeur unique d’une petite concession que j’étais était aussi considéré que le chef des ventes de grosses structures avec plusieurs succursales. Dialoguer avec les équipes Grégoire était un vrai plaisir et ce climat très humain a été déterminant pour la réussite de la marque. J. Grégoire était juste, généreux et avait un profond respect avec tous ses interlocuteurs. »

N° 1 des ventes de MAV entre 1996 et 2000

Au cours de la décennie 90, le développement de la société Grégoire a été spectaculaire. D’année en année, les machines Jaunes ont gagné des parts de marché et, à partir de 1996, la marque est devenue le N° 1 des MAV dans le monde. L’usine de Châteaubernard s’est structurée avec de nouveaux bâtiments fonctionnels, des ateliers bien équipés, des équipes étoffées et toujours aussi motivées. Le marché français et les ventes à l’exportation en Espagne, en Afrique du Sud et en Australie ont continué de progresser pour atteindre le niveau record de 450 unités en 2000. La prise de participation de 50 % dans le capital de la société Bobard (N° 1 du tracteur enjambeur) a ouvert de nouveaux marchés avec les kits de récolte pour les vignobles étroits. Des projets de diversification de l’activité ont été engagés avec la fabrication d’équipements de pressurage (égouttoir-presse et quelques pressoirs pneumatiques), l’acquisition du petit constructeur de pulvérisateurs Paris, le développement d’automoteurs forestiers. La société Grégoire faisait preuve d’un grand dynamisme sous l’impulsion d’un patron que la réussite n’avait pas changé. L’homme, qui est resté simple, accessible, vivait dans une maison située juste à côté de l’usine. J. Grégoire n’aimait pas les mondanités.

Un homme attentif à sa famille et très fort en affaires

Malgré un emploi du temps très chargé, J. Grégoire était attentif à la vie de sa famille et tout particulièrement à celle de ses enfants. Son fils aîné, Cyrille, a toujours eu un intérêt majeur pour la vigne et le vin qui l’a conduit à acquérir une formation technique dans ces domaines et aussi des expérien-ces de travail dans plusieurs propriétés viticoles. Le jeune homme cultivait une véritable passion pour le vin et rêvait de devenir vigneron. Nicolas, le plus jeune, a travaillé au sein de la société pendant six ans à partir du milieu des années quatre-vingt-dix. Il a occupé un poste de responsabilité au service achat et toutes les personnes qui l’ont côtoyé, ont apprécié sa gentillesse et sa simplicité. À la fin des années 90, la PME Grégoire, qui était reconnue pour sa dynamique et la qualité de ses produits, était devenue une entreprise attractive sur le plan économique et de plus en plus structurée. C’était l’aboutissement d’un projet familial initié par deux générations qui ont vécu pour construire une belle société. Le développement constant des ventes de MAV en France et à l’exportation avait fait prospérer l’entreprise sous l’impulsion d’un patron dont « le flair » avait permis d’anticiper toutes les attentes du marché.

La cession de l’usine, une décision familiale

Le développement des structures technologiques et humaines (plus de 170 salariés) avait été maîtrisé grâce à la gestion très humaine des problèmes. La pérennité du marché des MAV devenait aussi un sujet d’inquiétude du fait de l’évolution du contexte économique dans divers vignobles du monde. Face à tous ces enjeux, James et Monique Grégoire et leurs enfants se sont beaucoup interrogés sur le devenir de leur entreprise. La société n’était-elle pas en train de passer dans une phase où l’humain allait être plus difficile à gérer. Après mûre réflexion, la famille Grégoire s’est dit qu’au final, elle pouvait peut-être envisager de tourner la page de la fabrication du matériel vitivinicole et de recons-truire un nouveau projet en investissant dans des vignobles. L’acquisition par Cyrille Grégoire du Château Bois Noir en 1995 au nord de Libourne avait été en quelque sorte les prémices de ce nouveau challenge. Pour J. Grégoire, passer de l’autre côté de la barrière était un vieux rêve et c’était aussi l’occasion de partager une vraie passion avec ses deux fils.

Le Château de La Rivière, une opportunité exceptionnelle

La cession de la société Grégoire au groupe Kneverland a été gérée de main de maître à la fin de l’année 2000, en profitant d’un niveau de ventes record de MAV. Pendant trois ans, J. Grégoire est resté aux commandes de la filiale MAV du groupe norvégien mais la passion n’était plus là. L’homme était déjà mobilisé sur de nouveaux projets et la perspective de s’engager dans une démarche de production de vin lui tenait beaucoup à cœur. La famille Grégoire, qui avait déjà un pied dans le Bordelais avec la propriété de son fils Cyrille, a cherché à investir dans cette région. Nicolas Grégoire et son épouse ont acquis, en 2002, une seconde propriété à Berson en Blaye Côtes de Bordeaux, le Château Puynard. L’année sui-vante, J. Grégoire apprend que le Château de La Rivière est à vendre et tout de suite il se met sur les rangs. C’est un domaine qu’il connaît puisque très jeune, avec son père, la mise en route de matériels lui avait permis de découvrir ce superbe vignoble. La propriété, nichée dans un site naturel
magnifique qui surplombe la Dordogne au cœur de l’AOC de Fronsac, possède un terroir de grande qualité. L’homme d’affaires averti finalise le rachat du Château de La Rivière en ayant l’objectif d’en faire le fer de lance des Vignobles Grégoire. Le nouveau projet mobilise toute son énergie et la production de vins de grandes qualités avec ses deux fils est un nouveau challenge qui le motive totalement. Il a alors déployé toujours le même dynamisme et un sens du respect des hommes qui a séduit tout le personnel, les fournisseurs et les clients.

Les vignobles Grégoire sont passés de l’ombre à la lumière

En quelques années, le Château de La Rivière renoue avec l’excellence et de nouvelles structures de production et commercialisation sont mises en place. Des investissements conséquents sont effectués dans les vignobles, les chais, la mise en valeur des bâtiments et une structure de commercialisation est créée avec le rachat d’une entité de négoce en vin. En moins de 10 ans, les Vignobles Grégoire sont passés de l’ombre à la lumière principalement grâce au savoir-faire de l’homme. La méthode n’a pas changé : un déve-loppement des activités totalement maîtrisé, fondé sur la con-
fiance et le respect des hommes. La simplicité et la générosité de J. Grégoire étaient appréciées de tous. L’homme était accessible et « n’étalait » jamais sa réussite. Passionné d’aviation et pilote chevronné, il proposait fréquemment aux salariés de faire un tour d’hélicoptère dans le Fronsadais, à Saint-Emilion ou carrément au-dessus de leur lieu d’habitation. Depuis quelques années, un nouveau défi avait germé dans l’esprit de J. Grégoire : créer un projet d’œnotourisme ambitieux au Château de La Rivière. Son idée n’était pas de seulement ouvrir la demeure d’exception, mais d’imaginer l’implantation d’une démarche totalement novatrice.

Une grande générosité jusqu’au dernier jour

Le hasard d’un contact avec un responsable du groupe chinois d’hôtellerie de luxe Brilliant a fait évoluer les choses différemment. La volonté de l’investisseur chinois de diversifier ses activités en Europe a débouché sur une proposition de rachat du Château de La Rivière afin d’y développer un projet d’œnotourisme novateur. Après mûre réflexion, la famille Grégoire a décidé de répondre favorablement à la proposition du groupe chinois. Les négociations ont abouti et la célébration de cet heureux événement a eu lieu le 20 décembre au Château de La Rivière. Ce jour-là, J. Grégoire a été salué par tout le personnel qui avait le sentiment de laisser partir un homme de très grande qualité. L’événement a été fêté avec humanité et alors que la journée était pratiquement terminée, J. Grégoire a proposé au nouveau propriétaire des lieux, Lam Kok, une promenade en hélicoptère pour admirer la beauté du site de La Rivière. Le drame tragique qui s’en est suivi demeure aujourd’hui un véritable mystère et les deux familles sont plongées dans un immense désarroi. L’équipe de la revue Le Paysan Vigneron tient à apporter son profond soutien a Mme Monique Grégoire et à ses enfants. Nous nous devions de rendre hommage à un homme brillant, très humain, issu du terroir de Cognac.

 

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