Les Enjeux De La Qualité Pour Les Vins De Bordeaux

4 janvier 2009

Après la réflexion menée sur les enjeux de la promotion le 19 décembre 2001 et l’adoption d’un plan de bataille promotionnel pour les années à venir, un nouveau colloque sur les enjeux de la qualité, présidé par Eric Dulong, président du CIVB, s’est déroulé le 30 avril 2002, en présence des professionnels de la viticulture et du négoce.

Les deux spécialistes sont intervenus sur le thème de la qualité. Des professionnels bordelais ont ensuite fait part de leur expérience au sein de leur entreprise ou de leur syndicat.

Ana Bauer, société Sociovision (société de recherche et de conseil), s’est attachée à décrire les différentes perceptions et dimensions de la qualité aux yeux des consommateurs dans une perspective historique en soulignant le caractère évolutif de la notion.

Hubert Martin-Decaen, consultant et ancien responsable de la qualité chez Danone, a fait part de son expérience au sein de ce grand groupe alimentaire qui l’intègre totalement dans l’ensemble de sa démarche.

Une table ronde a ensuite permis de confronter les démarches qualité menées au sein d’entreprises de négoce, de la coopération, ou suscitées par les syndicats viticoles.

l Xavier Carreau, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux.

l Christian Delpeuch, président de l’Union des maisons de Bordeaux.

l Vincent Fabre, président du syndicat viticole Médoc et Haut-Médoc.

l Patrick Foulon, directeur de l’Union des producteurs de Saint-Emilion.

Depuis plusieurs années déjà, des professionnels bordelais ont conscience que deux démarches se conjuguent et se rejoignent : une démarche d’amont qui vise à garantir un raisin de qualité, produit dans des conditions sanitaires idéales ; une démarche d’aval pour offrir au consommateur un vin conforme à son appellation.

Ces professionnels adaptent leurs pratiques aux caractéristiques de leur terroir et de leur entreprise, mais souscrivent aussi aux obligations collectives des appellations revendiquées.

C’est à l’origine que se joue la qualité. La vigne et le raisin d’abord.

Le négoce et les caves coopératives ont mis en place des chartes de qualité et des cahiers des charges de plus en plus rigoureux avec leur filière d’approvisionnement.

La vigne est surveillée tout au long de l’année par des œnologues. Des conseils sont prodigués sur la lutte raisonnée, des tailles conformes, des rendements maîtrisés.

Les approvisionnements en raisins, fidélisés qualitativement et quantitativement, sont contrôlés et analysés.

La vinification s’effectue chez les négociants et dans les caves coopératives par lots séparés et différenciés selon les arrivages de raisins.

Cette démarche volontaire s’avère encourageante tant au plan qualitatif qu’économique.

Les syndicats renforcent de leur côté les règles d’applications de leurs décrets d’appellation avec un resserrement de l’ensemble des procédures d’agrément, un meilleur contrôle des conditions de production et la volonté d’élever le niveau standard moyen de chaque AOC.

Le suivi aval de la qualité (SAQ) mis en place par le civb : vers le consommateur final

Le CIVB effectue tant en France qu’à l’étranger des prélèvements d’échantillons sur les lieux de vente, pour apprécier la qualité des vins de Bordeaux proposés par les consommateurs.

Depuis 1984, le CIVB est précurseur de cette démarche, étendue en 1999 par l’adoption d’un accord interprofessionnel. Il s’agit de faire prendre conscience aux opérateurs de la qualité des vins proposés aux consommateurs mais aussi de les responsabiliser et s’il faut les sanctionner, par un partenariat exemplaire avec l’administration des Fraudes.

Le SAQ effectue des prélèvements tant en France (200 échantillons par collecte – 10 fois par an) qu’à l’étranger (200 bouteilles prélevées 4 fois par an sur les principaux marchés importateurs) : il permet, par les analyses des laboratoires agréés, par l’étude des conditions de distribution, de comprendre les raisons d’une qualité défaillante.

Le dispositif d’information et de sanctions qui est prévu conduit les syndicats et les opérateurs à renforcer leurs exigences qualitatives, mais aussi à se focaliser sur les responsables d’éventuelles défaillances.

En conclusion, ce colloque montre le souci de la filière d’affiner sans cesse son dispositif qualité comme le font toutes les grandes entreprises ou filières modernes. La signature Bordeaux doit plus que jamais être une promesse de qualité et la filière des vins de Bordeaux, sous l’égide du CIVB, entend se donner tous les moyens d’y parvenir.

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