Hennessy : Un forum consacré au devenir du vignoble

24 novembre 2015

La maison Hennessy a organisé au début du mois de septembre la troisième édition du Forum technique à laquelle plus de 1 500 viticulteurs ont participé. La manifestation s’est déroulée en plein coeur du vignoble, au domaine de la Bataille. Florent Morillon, le directeur Amont et son équipe ont souhaité que, cette année, quatre axes de réflexion soient développés : l’engagement dans la lutte contre les maladies du bois, les pratiques de viticulture durable, une projection dans les technologies du futur et les conseils de prévendanges.

L’ambition du forum était à la fois de créer une plate-forme d’information, de susciter le partage et la transmission des savoirs et de cultiver la vision d’excellence de la filière de production Cognac. La fragilisation de la pérennité du vignoble par les maladies du bois et les aspects de viticulture durable ont représenté deux axes de réflexion majeurs. L’engagement de la maison Hennessy dans une démarche de mécénat privé, apportant un soutien financier conséquent (600 000 €) pour développer les recherches au niveau de la lutte contre l’esca, est un événement unique aux niveaux national et international.

Les vignobles Hennessy : un champ d’expérience

Les vignobles Hennessy constituent un champ d’expérience au niveau de la mise en oeuvre de pratiques de culture et de protection du vignoble plus respectueuses de l’environnement. Des expérimentations et des tests d’utilisation à grande échelle sont mis en oeuvre sur les propriétés Hennessy afin d’apprécier l’intérêt et les limites de diverses pratiques innovantes. Les essais au cours des dernières années concernant l’agronomie, les méthodes d’entretien des sols, la qualité de la pulvérisation… ont été conduits en recherchant à concilier l’efficacité agronomique, le respect de l’environnement et le réalisme économique.

 Sept ateliers d’information accessibles à des groupes d’une vingtaine de personnes

La manifestation s’est déroulée sous la forme d’ateliers tournants d’une durée d’une heure où des groupes d’une vingtaine de personnes ont pu nouer un dialogue avec les intervenants. Des experts de la Station viticole du BNIC, de l’INRA, de l’IFV, des chambres d’agriculture et des universitaires ont animé les conférences. Le matin, chaque participant avait la possibilité de participer à trois ateliers de son choix, et l’après-midi était consacré à des rencontres avec des fournisseurs d’équipements innovants, les tunnels de pulvérisation confinés, le travail du sol mécanique, les technologies du futur (cartographie, robot, drones…). Les thématiques développées dans le cadre des sept ateliers concernaient les alternatives aux herbicides dans la gestion des sols, les méthodes de pulvérisation confinée, les leviers d’optimisation de la productivité, le point sur les recherches sur les maladies du bois, l’apport des nouvelles technologies en viticulture et les conseils de vinification pour la campagne, le millésime à venir.

La pulvérisation confinée à l’honneur

 Les viticulteurs ont manifesté beaucoup d’intérêt pour les thématiques de travail du sol et de pulvérisation confinée qui sont devenues des sujets d’actualité dans le cadre de la mise en oeuvre du plan Ecophyto. Le retour d’expérience de l’utilisation depuis trois ans d’un tunnel de pulvérisation Bertoni au domaine de la Bataille a fait l’objet d’une présentation objective. Les principales conclusions permettent de dire que cet équipement traitant 2 rangs complets (en face par face) par passage a permis d’économiser en moyenne 38 à 40 % de produit au cours de chaque saison. La qualité de pulvérisation du matériel s’est avérée identique à celle des autres pulvérisateurs pneumatiques (des modèles traitant 6 faces et 3 rangs par passage), mais le débit de chantier reste inférieur. La présentation sur le site de la Bataille des six tunnels confinés a permis aux viticulteurs de dialoguer avec les responsables des sociétés Bertoni, Dagnaud, Dhugues, Friuli, Grégoire et KWH.

Entretenir les sols en utilisant moins d’herbicides

 Les méthodes d’entretien des sols connaissent aussi une profonde évolution en raison des niveaux de productivité actuels élevés, des exigences environnementales, de la disparition d’un certain nombre d’herbicides et de l’évolution de la flore d’adventices. L’enherbement en plein de tous les inter-rangs qui s’était développé fortement au début des années 2000 semble régresser au profit d’un retour du travail mécanique dans beaucoup de propriétés (une allée sur deux). L’effet de concurrence lié aux couverts végétaux peut avoir dans certains types de sols un effet dépressif sur les rendements. Par ailleurs, le souhait de la profession depuis quelques années de revenir à des pratiques moins consommatrices d’intrants phytosanitaires contribue aussi à faire évoluer les pratiques d’entretien des sols. La maison Hennessy a d’ailleurs clairement affirmé qu’elle souhaitait que les viticulteurs abandonnent le désherbage chimique en plein. Dans le vignoble de Cognac, le désherbage chimique en plein des vignes toute l’année est une pratique en régression mais qui existe encore. Les applications d’herbicides sous les rangs continuent d’être largement développées, surtout en fin d’hiver et au printemps. Ce n’est pas un hasard si les viticulteurs s’intéressent beaucoup aux équipements d’entretien mécanique du dessous des rangs et des interlignes. La substitution de la deuxième application d’herbicide sous le rang par un ou plusieurs passages de lame interceps en été se développe depuis plusieurs années. Tous ces sujets ont été abordés dans le cadre du Forum technique sur les plans théoriques et pratiques avec la présence d’une offre d’équipements large (les matériels des sociétés Arrizza, Bernhardt, Boisselet, Egretier, Ferrand et Humus).

UNE ÉQUIPE DE L’INRA DE BORDEAUX LAURÉATE DE L’APPEL À PROJET HENNESSY

Le comité d’évaluation scientifique constitué sous la tutelle de la société Hennessy a beaucoup travaillé au cours de l’été pour étudier 23 dossiers de recherches scientifiques. Les conclusions des experts ont débouché sur la désignation du lauréat de l’appel à projet sur les maladies du bois le 11 septembre dernier. Il s’agit de l’Unité mixte de recherche INRA-Bordeaux Sciences Agro « Santé et Agroécologie du Vignoble ». Cette équipe de chercheurs, encadrée par Patrice Rey, développe des travaux scientifiques pour mieux comprendre l’incidence de l’écologie microbienne dans le développement de l’esca. Plusieurs champignons sont impliqués dans le développement de cette maladie mais leur rôle et la détermination de la microflore responsable de la maladie sont encore méconnus. Les recherches ont pour objectif de caractériser et de comparer les microflores de champignons et de bactéries colonisant le bois de ceps ayant ou pas exprimé des symptômes d’esca. Une approche scientifique utilisant des technologies de pointe a permis de mettre en évidence une grande diversité de communauté scientifique des changements de microflore entre les bois sains et ceux affectés par l’esca. La présence de certains micro-organismes dans le bois préparerait le terrain aux champignons responsables de l’esca. L’octroi par la société Hennessy d’une dotation de recherche de 600 000 € sur les trois années à venir à l’équipe de chercheurs de l’INRA de Bordeaux va permettre de développer les programmes d’étude. Cet axe de recherche présente l’intérêt d’associer les aspects fondamentaux à des éléments appliqués plus concrets.  

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