Ce fut le maître mot de l’assemblée générale de la Sica de Bagnolet, la coopérative associée de la maison Hennessy. Déploiement de la contractualisation, déploiement de la gamme, déploiement des ventes…Une manière de signifier que la société, leader de son secteur, déroule son plan de marche  en toute sérénité ? En tout cas, la dernière tribune d’Hennessy fut marquée par  un langage apaisé. Une sémantique propice aux « décisions partagées », alors que de nombreux sujets de discussion agitent le débat régional.

A la réunion des vœux, en janvier dernier, Bernard Peillon lançait un vibrant- « n’ayez pas peur ». Lors de l’AG de la Sica de Bagnolet, le 3 mai, il a opté pour un ton nettement plus positif. « Ayez confiance ». Le Pdg de la première maison de Cognac a lui même relevé la nuance tout en confirmant la permanence du message : l’extension du vignoble. Une extension certes étalée dans le temps mais objet d’une prise de décision rapide, « dans les prochains mois ». « Entre la plantation des premières vignes et la commercialisation d’un Hennesy VS, il s’écoulera sept ans. A nous de ne pas manquer la course. Je trouverai cela dommage ! »

Un peu avant, Florent Morillon, le directeur amont avait posé le décor, en tout cas celui envisagé par la maison de négoce. « Ces plantations nouvelles devront s’exercer dans un cadre maîtrisé, dans un cadre mesuré. Si l’on retient le 1 % national, cela donne 750 ha par an, soit au maximum 11 000 ha d’ici à 2030. Ramenées à la surface moyenne des exploitations du bassin Charentes Cognac – de 17 ha aujourd’hui – cela représente 17 ares par exploitation et par an. A titre de comparaison, l’impact estimé des maladies du bois sur le potentiel de production porte sur environ 12 000 ha. » Le directeur amont a livré « quatre bonnes raisons d’aller vers des plantations nouvelles : aider les jeunes qui s’installent, aider toutes les exploitations à devenir plus performantes, contenir l’évolution du foncier et enfin  alimenter les besoins de la maison Hennessy dont vous avez pu entendre que les affaires étaient plutôt bien orientées. » Le directeur général de la société ne l’a pas démenti. Il a confirmé que sur les trois grands piliers – VS, VSOP, XO – « et pas juste le fait d’une qualité parmi les trois », les ventes connaissaient une dynamique globale. Pour autant, il n’a pas manié le triomphalisme. Pour décrire les marchés, il a choisi la sobriété. La Chine, qui avait connu un second semestre positif « voit la dynamique se poursuivre et se solidifier. Comme les autres maisons, nous sommes en train de digérer la période de transition et de normalisation avec la Chine ». Le reste de l’Asie enregistre une hausse « modérée mais bien présente ». Les Etats-Unis, « qui vécurent une année exceptionnelle en 2015, voient la dynamique se maintenir pour l’instant sur les trois piliers. » Quant à l’Europe, « c’est un peu comme le reste de la Chine, sa croissance demeure tout à fait raisonnable . » Conclusion – « nous vivons un très bon début d’année 2016. »

A l’égard de ses collègues négociants, Bernard Peillon a pratiqué la politique de l’acolade et du rassemblement. « Pour réaliser cette performance, nous ne sommes pas seuls et je m’en réjouis. C’est ensemble que nous assurons la dynamique des marchés. Cette croissance s’est matérialisée l’an dernier par un taux de 9 %, supérieur de 4 points à ce qui avait été prévu par le Business plan. Cette croissance, nous ne devons en aucun cas la brider. Au contraire, c’est ensemble que nous devons la pérenniser. A ce titre, les décisions collectives que nous serons amenés à prendre seront essentielles. C’est tous ensemble que nous préparons l’avenir. »