Flavescence dorée : Se former avant de prospecter

27 août 2014

Les prospections contre la flavescence dorée vont commencer dans quelques semaines dans toute la région délimitée. Le travail de recherche des symptômes constitue le fondement de la lutte. Des moyens importants sont mis en œuvre cette année pour accompagner les viticulteurs et surtout les aider à réaliser un travail efficace dans leurs propriétés. Les techniciens de la Fredon de Cognac et des chambres d’agriculture de Charente-Maritime et de Charente vont mettre en œuvre, à partir de la mi-août, diverses animations de terrain pour lancer le top départ des prospections 2014.

 

 

La flavescence dorée, bien qu’étant une maladie moins complexe sur le plan de l’épidémiologie que l’esca et l’eutypiose, est malheureusement bien implantée dans le vignoble de Cognac. Le handicap principal pour la mise en œuvre de la lutte est lié à la méconnaissance des symptômes par les viticulteurs. Par exemple, dans une parcelle, deux souches touchées qui ne sont pas repérées vont inévitablement contaminer 20 à 30 ceps l’année suivante et des mini-
dégâts se transforment très rapidement en un foyer de forte intensité. La phase de recherche de symptômes à partir de la fin août est donc capitale pour identifier la présence de la maladie dès son apparition.

Faire plus de prospections et améliorer leur qualité

p29.jpgAu sein du groupe de travail, les techniciens des chambres d’agriculture de Charente, de Charente-Maritime et de la Fredon souhaitent cette année renforcer la sensibilisation des viticulteurs vis-à-vis de l’importance et de la qualité du travail de prospection des symptômes dans les parcelles. Michel Girard et Jean-Christophe Gérardin, les deux conseillers viticoles des chambres d’agriculture de Charente-Maritime et de Charente, ne cachent pas que l’investissement nettement plus fort des viticulteurs dans les prospections a été un tournant dans la lutte contre cette maladie : « Il est indéniable que les taux de retour de fiches de prospection plus importants depuis deux ans montrent que les mes-sages d’information sur la gravité de la maladie portent leurs fruits. De plus en plus de viticulteurs prennent la juste mesure du danger flavescence dorée. En moins de trois ans, les surfaces prospectées ont été multipliées par deux. Ce résultat est à la fois très encourageant et pas totalement satisfaisant. Seule 60 % de la surface totale du vignoble a été prospectée et la découverte à l’automne dernier de nouveaux foyers dans des zones de sécurité et même contaminées soulève de réelles inquiétudes. Faire plus de prospections est bien sûr indispensable mais comment sont-elles mises en œuvre ? Notre souhait est de donner les moyens aux viticul-teurs de faire encore plus de prospections et également d’en améliorer la qualité. Cela nous paraît être le challenge majeur des prochaines années pour prendre de vitesse la maladie. L’augmentation du taux de prospections et l’amélioration de la connaissance des symptômes dans les parcelles sont vraiment deux éléments indissociables pour localiser tôt les foyers
et mettre en place des actions de lutte débouchant au bout de quelques années sur un assainissement durable. Quand on s’engage à faire des prospections, il faut les faire sérieusement. »

5 journées de formations ouvertes aux référents, aux viticulteurs et aux salariés

Les démarches de formation à la reconnaissance des symptômes vont être abordées cette année de façon encore plus ambitieuse par l’équipe de techniciens. Le souhait de tous les acteurs est de s’appuyer sur le réseau de viticulteurs référents de l’UGVC et aussi sur les mairies qui constituent une structure de proximité incontournable pour mettre en place les animations de terrain. Les équipes de techniciens des deux chambres d’agriculture ont pla-nifié l’organisation de cinq journées complètes de formation sur la connaissance de la maladie. Ces actions s’adressent aux référents pas encore formés, aux viticulteurs et aux salariés. L’objectif de cette formation est d’apporter une information à la fois théorique et pratique dans les vignes sur le développement de la maladie, le cycle et le pouvoir contaminateur de la cicadelle, la mise en œuvre de la lutte, la mise en œuvre des prospections et les aspects réglementaires. Des visites sur le terrain permettront aussi aux participants de reconnaître les symptômes.

Des réunions bout de vigne pour reconnaître les symptômes

Des réunions bout de vigne sont aussi prévues dans des parcelles infestées pour aider les viticulteurs à bien mémoriser les symptômes. Douze rendez-vous ont été planifiés dans des lieux pas encore déterminés car les premiers symptômes ne sont pas apparus en cette fin de mois de juillet. Les conseillers viticoles animeront ces réunions qui seront en quelque sorte le top départ des prospections dans la région. Toutes les informations concernant les lieux de rendez-vous des réunions bout de vigne seront disponibles à partir du 25 août auprès des chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, de la Fredon de Cognac, et ils seront aussi mis en ligne sur le site internet Stop Flavescence Dorée (www.stopflavescencedoree.wordpress.com).

Un animateur technique dans chaque zone à risque élevé

Le PLO 2014 a différencié des zones à risques modérés et des zones à risques élevés où le dispositif de lutte a été en quelque sorte renforcé. La présence dans ces zones de foyers fréquents et parfois virulents a amené le groupe de travail FD à mettre en place un suivi technique étoffé pour réellement mailler le terrain. Cet été, des prospections très rigoureuses auront lieu à l’intérieur de ces territoires. Les cinq zones à hauts risques qui représentent au total 25 000 ha de vigne ont été identifiées (voir la carte ci-jointe en page 30). L’objectif est de mettre en place dans ces territoires viticoles un dispositif de prospection renforcé. Cinq entités géographiques homogènes ont été constituées afin de déployer un suivi technique sous la tutelle des trois conseillers viticoles des chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, Jean-Christophe Gérardin, Michel Girard et Cyril Michaud. Dans chaque zone (d’environ 20 communes), un animateur a été recruté depuis la mi-juillet jusqu’à la fin du mois de septembre pour mobiliser les énergies nécessaires à la mise en œuvre d’une lutte approfondie. Leur mission sera d’animer le territoire en s’appuyant sur les délégués locaux et les communes pour renforcer la sensibilisation des viticulteurs.

Favoriser la mise en œuvre de prospections collectives

Les animateurs ont pris leur fonction depuis le 15 juillet dernier. Ce sont tous de jeunes techniciens disposant d’une formation en viticulture-œnologie. Leur première semaine d’activité a été consacrée à une phase de formation avec les techniciens qui vont encadrer leur action jusqu’à la fin du mois de septembre. La collaboration entre les animateurs et leurs référents techniques sera permanente pour créer une dynamique de recherche des symptômes la plus exhaustive possible. L’enjeu est bien sûr de favoriser la mise en œuvre de prospection collective à l’échelle de chaque commune en s’appuyant sur les délégués et les mairies dont le rôle d’interlocuteur de proximité est primordial. L’animateur aura un rôle d’organisateur et d’appui technique pour la mise en œuvre des prospections et le suivi de leur bon déroulement. Des réunions de lancement des prospections auront lieu dans chaque commune (à risque élevé) à partir du 25 août. Ces rencontres feront office de top départ de la campagne de prospection. Les techniciens ne cachent pas que la prospection collective présente un intérêt majeur par rapport aux prospections individuelles : c’est la garantie de couvrir la totalité du territoire viticole d’une commune. Pendant le déroulement des prospections, l’animateur jouera le rôle d’interlocuteur référent en cas de doutes au moment de la découverte des symptômes. C’est aussi lui qui, à l’issue des prospections collectives, fera la synthèse de l’action et sera en relation avec l’équipe de la Fredon de Cognac.

journée Oïdium le 4 Septembre

La journée technique du 4 septembre prochain à la distillerie de Gallienne à Javrezac est organisée par la Chambre d’agriculture de Charente, la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime et la coopérative Charentes Alliance.

Programme
8 h 30 : Accueil des participants.
Conférence 9 h – 10 h 30
l Oïdium de la vigne, points clés de la maladie et phénomènes de résistance. Laurent Delière, INRA de Bordeaux.
l Oïdium, état des lieux en Charente. Anne-Lise Martin, Chambre d’agriculture de la Charente.
l Table ronde : témoignages de viticulteurs des réseaux ECOPHYTO. Lionel Ducom, « Le Paysan Vigneron »
Ateliers techniques 10 h 30 – 12 h 30
l Cartographie des pratiques anti-oïdium en région. Laetitia Caillaud, Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime et Sylvie Liaigre, coopérative Charentes Alliance.
l Quels outils pour raisonner les interventions anti-oïdium ? Laurent Duchêne, Chambre d’agriculture de la Charente et Didier Mossion, coopérative Charentes Alliance.
l Manipuler les produits phytosanitaires en toute sécurité. Bruno Farthouat, MSA des Charentes.
l Evaluer la qualité de pulvérisation en campagne. Matthieu Sabouret, Chambre d’agriculture de la Charente.

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