De l’espoir, des innovations et beaucoup de motivation pour réussir la lutte
Le développement de la flavescence dorée dans l’ensemble du vignoble de Cognac est-il mieux contrôlé ? Les techniciens et les professionnels considèrent que la lutte contre la maladie est à la fois mieux engagée et loin d’être gagnée. Si l’ampleur de l’épidémie est mieux appréciée grâce aux efforts de prospection des symptômes réalisés par de plus en plus de viticulteurs, il n’est toujours pas possible d’avoir un état des lieux précis de la situation sanitaire sur les 77 000 ha de la région délimitée. Depuis 2010, la superficie totale du vignoble prospectée chaque année est passée de 35 % à 60 % et forcément de nouveau foyers ont été découverts. Cela démontre l’importance de ce travail de fond qui représente l’âme du dispositif de lutte. Cependant, il faut aller encore plus loin ! Les responsables professionnels de l’UGVC ont souhaité se doter de moyens financiers supplémentaires pour densifier l’encadrement technique de terrain et espérer, d’ici quelques années, faire régresser durablement la FD. Indéniablement, le renforcement des moyens existants et les développements en cours de démarches innovantes ne peuvent que contribuer à rendre les stratégies de lutte plus efficaces. La toute jeune société Anova-Plus développe un test analytique rapide de détection des phytoplasmes dans les souches contaminées. Si les travaux scientifiques conduits au cours de l’été 2014 confirment la fiabilité de ces outils de diagnostic, il sera possible, dès l’année prochaine, d’avoir un résultat d’analyse 45 minutes après avoir prélevé des feuilles suspectes. La deuxième initiative est mise en œuvre par la coopérative Charentes Alliance qui, avec la collaboration de la société Airinov, teste un système de repérage et d’identification des symptômes avec des drones. Les premiers essais ont eu lieu en 2013 et seront poursuivis en 2014. Au mois de septembre prochain, une dizaine de parcelles seront prospectées avec un drone équipé de capteurs de nouvelle génération plus aptes à différencier les décolorations de feuillage de la vigne. L’implication de tous les viticulteurs dans le travail de prospection, le net accroissement des moyens pour gérer la lutte et l’apport à court terme des innovations sont donc de bon augure pour permettre, dans les toutes prochaines années, de faire régresser cette terrible maladie.
Le vignoble de Cognac est toujours confronté à une épidémie de flavescence dorée préoccupante mais dont l’importance commence à être mieux cernée. Les efforts techniques de sensibilisation déployés depuis trois ans commencent à porter leurs fruits mais la « partie » n’est pas gagnée. La « traque » des symptômes à la fin de chaque été doit devenir une intervention aussi incontournable que la taille en hiver pour faire régresser durablement l’épidémie. De nouveaux moyens sont déployés en 2014 pour prospecter plus de surface dans les zones saines, à risque modéré et à risque élevé. L’enjeu est capital pour éliminer l’inoculum infectieux et revenir à des pratiques de lutte contre le vecteur douces et respectueuses de l’environnement.
S’attaquer aux racines du mal : les souches « infectées et contaminées »
Les chercheurs et les techniciens sont eux convaincus qu’une forte régression de la FD est envisageable si on se donne les moyens d’éliminer l’ensemble des ceps porteurs de l’agent infectieux, le « redoutable » phytoplasme de la FD. Ce message est difficile à faire passer auprès de beaucoup de viticulteurs qui connaissent encore mal la maladie et en sous-estiment encore l’agressivité. Quels moyens de lutte faut-il mettre en place pour espérer éliminer la totalité de l’inoculum de la FD d’une zone viticole aussi vaste et dispersée que celle de Cognac ? Les responsables professionnels de l’UGVC et des filières Pineaux et Vins de pays charentais dé-
ploient depuis trois ans une nouvelle stratégie fondée sur la responsabilisation individuelle et collective des viticulteurs. Le constat d’échec après 15 années de lutte a permis de tirer des enseignements pour prendre la juste mesure du risque FD. La maladie de par son caractère contagieux et incurable oblige à aborder la lutte en s’attaquant de façon simultanée et coordonnée à l’agent infectieux et au vecteur, la cicadelle de la FD. Cet insecte n’est pas dangereux pour la vigne tant qu’il ne vient pas s’alimenter en aspirant la sève de ceps porteurs de phytoplasmes. Les racines du mal résident dans les souches infectées qu’il faut détruire après les avoir repérer en parcourant chaque rang de vigne durant les mois d’août et de septembre.
Investir seulement 15 à 30 € ha/an pour préserver la pérennité du vignoble
La recherche des symptômes, qui reste une intervention assez difficile, nécessite un investissement personnel et collectif des viticulteurs. Or, le travail de prospection des symptômes dans les parcelles est souvent impopulaire car il demande des connaissances, du temps et de la rigueur. C’est pourtant le fondement de la lutte pour à terme faire espérer régresser durablement le risque FD et réduire la couverture insecticide. Si les recherches de symptômes ne sont pas effectuées de façon systématique, les découvertes de foyers interviennent de façon tardive avec des dégâts spectaculaires qui sont toujours à l’origine de phénomènes de contagion et de propagation importants. En l’absence de stratégie de lutte préventive, la maladie prospère et a toujours une longueur d’avance. Prospecter de façon exhaustive un territoire viticole contaminé ou présumé sain est essentiel. L’investissement dans une à deux heures de main-d’œuvre par hectare chaque automne représente un budget bien modeste (15 à 30 € HT) qui peut « rapporter gros » vis-à-vis de la pérennité du vignoble et du respect de l’environnement. La période pour réaliser les prospections de la mi-août à la fin septembre selon les années est souvent un peu problématique en raison des congés d’été et de la proximité des vendanges lors de millésimes précoces comme 2009, 2010 ou 2011.
Le tournant de la lutte est intervenu à l’issue des prospections 2010
La flavescence dorée est une maladie très dangereuse en raison d’une part de sa capacité à se montrer discrète et d’autre part du fait de l’absence de moyen pour détruire l’agent infectieux une fois qu’il s’est installé dans les souches. La présence d’un seul cep porteur de la maladie dans le courant de l’été à venir va inévitablement infecter plus de 10 ceps l’année prochaine, puis 100 dans 2 ans et très vite la parcelle entière devra être arrachée et en plus un vaste territoire autour des foyers aura été contaminé. Pour éviter que de tels contextes perdurent dans le vignoble de Cognac, la systématisation des recherches de symptômes est fondamentale pour obtenir une cartographie précise des dégâts et ensuite définir des périmètres de lutte adaptés au niveau de risque. Le tournant de la lutte contre la FD en Charentes est intervenu à l’issue des prospections de l’automne 2010. La FD avait « plusieurs longueurs » d’avance et la situation dans le vignoble de Cognac était devenue réellement alarmante et il était impossible d’avoir un état des lieux réel du degré d’infestation de la maladie. Les responsables professionnels de l’UGVC ont « pris le dossier en main » en s’appuyant sur les compétences exis-tantes de l’équipe de la FREDON de Cognac et des Chambres d’agriculture.
Réaliser des prospections est aussi important que tailler les vignes en hiver
La préoccupation prioritaire a été de sensibiliser l’ensemble des viticulteurs de la région délimitée aux recherches de symptômes. Comment convaincre chaque res-ponsable de propriété de la région délimitée de réaliser des prospections systématiques ? Les viticulteurs directement concernés ou proches d’un foyer sont convaincus de l’intérêt de cette intervention, mais leurs collègues situés parfois à quelques kilomètres se montrent plus indifférents. La FD reste une maladie méconnue et beaucoup moins présente dans le vignoble que les maladies du bois. Par contre, elle est tout aussi dangereuse pour la pérennité de la vigne car chaque cep contaminé est perdu dans des délais courts de maximum 3 à 4 ans. Contrairement à l’eutypiose, à l’esca et au BDA, il est aujourd’hui possible de faire régresser fortement et rapidement la FD en organisant la lutte avec rigueur et constance. Ce constat est le fondement de tout le travail qui a été mis en œuvre depuis trois ans. La priorité des priorités a été de convaincre les viticulteurs d’avoir la vo-lonté de « traquer » des symptômes de FD de façon systématique. Faire des prospections avant les vendanges doit devenir une intervention intégrée de façon systématique dans le calendrier des travaux à cette époque de l’année. Si, en hiver, tailler est essentiel pour maîtriser la production et la longévité des souches, prospecter les symptômes de FD avant les vendanges est l’assurance d’avoir la garantie d’un état sanitaire parfait du capital souches des parcelles. L’investissement dans deux heures de travail/ha chaque année pour éliminer presque totalement le risque FD de 2 500 à 3 500 ceps/ha paraît tout de même dérisoire en comparaison des dégâts occasionnés par la maladie.
60 % de la surface du vignoble prospectés en 2012 et en 2013
Des découvertes de nouveaux foyers de moindre intensité en 2013
Les recherches de symptômes plus intenses au cours de l’automne 2013 ont forcément débouché sur la découverte de nouveaux foyers dont l’intensité se limite généralement à quelques ceps isolés. Il n’y a eu qu’une seule véritable mauvaise surprise dans une zone qui avait déjà suscité des inquiétudes à l’automne 2012. L’efficacité du travail de prospection s’est avérée déterminante dans de nombreuses communes de sécurité et en dehors du PLO.
Le PLO 2014 couvre 75 % de la superficie du vignoble. Cela atteste que le danger FD commence à être perçu à sa juste mesure par de plus en plus de viticulteurs, mais l’implication n’est pas encore totale. Un tel constat est à la fois encourageant et inquiétant face à une maladie qui possède la capacité de profiter de la moindre brèche dans le dispositif de lutte pour réapparaître. Les techniciens et les profession-nels ont porté un regard lucide sur la situa-tion FD à l’issue de la campagne 2013. Les moyens investis pour géo-localiser l’ensemble des ceps contaminés permettent d’établir un état sanitaire plus fiable. Des zones à risques forts et moins élevés ont été clairement identifiées. A. Darton pense néanmoins que la bataille n’est pas encore gagnée : « Depuis cette année, les résultats sont plus encourageants. Les découvertes de nouveaux foyers se limitent dans 90 % des situations à quelques ceps contaminés. Cela signifie que les efforts de sensibilisation auprès des viticulteurs commencent à porter leurs fruits, mais il faut aller plus loin pour prospecter 100 % des surfaces. Ensuite, la lutte contre le vecteur doit être abordée avec le souci permanent de concilier l’efficacité et le respect de l’environnement. Plus concrètement, l’organisation de la lutte insecticide à l’intérieur du PLO doit être raisonnée en tenant compte des niveaux de risques réels dans chaque secteur du vignoble, ce qui implique de disposer d’une évaluation juste de l’intensité des infestations. On doit encore renforcer notre maillage du terrain pour obtenir en 2014 un état des lieux plus exhaustif de l’épidémie FD sur les 77 000 ha de la région. C’est certes ambitieux mais essentiel. »
Une couverture insecticide indispensable mais à positionner de façon plus juste
La gestion de la protection insecticide est un dossier complexe car tous les acteurs sont conscients que la systématisation d’une protection insecticide du début du mois de juin à la fin août n’est guère compatible avec le respect des équilibres biologiques au sein du vignoble. La réalisation d’une couverture insecticide systématique et permanente pendant de nombreuses années aura à terme inévitablement des conséquences négatives sur les équilibres biologiques entre ravageurs et auxiliaires. La disparition quasi certaine de certains auxiliaires favorisera l’émergence d’autres ravageurs, par exemple des acariens, des cochenilles, À l’inverse, ne pas réaliser de couverture insecticide à l’intérieur du PLO représente une prise de risque majeure à titre individuel et sur le plan collectif. Déjà plusieurs attitudes de rejets des traitements insecticides ont été à l’origine de problèmes. Ce type de constats représente des problématiques sensibles dans toutes les régions viticoles françaises confrontées à des épidémies de FD. La question de fond qui revient en permanence est toujours la même : « Peut-on à l’intérieur des PLO se passer d’une couverture insecticide pour construire une stratégie de lutte contre la maladie de façon efficace ? Les réponses des meilleurs spécialistes de la FD sont malheureusement unanimes : « Dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’envisager une démarche de lutte contre le vecteur sans protection insecticide, mais ces mêmes spécialistes estiment aussi que l’implantation de dispositifs novateurs doit permettre de trai-ter moins, efficace et plus respectueux de l’environnement. »
L’initiative réussie du GDON du Libournais fait progresser les méthodes de lutte
L’initiative novatrice du GDON du Libournais développée depuis 2007 sur 12 500 ha de vignes démontre l’efficacité d’une stratégie globale de lutte contre la maladie. Au bout de 8 ans de mise en œuvre d’une stratégie de lutte novatrice, les résultats sont incontestables. La maladie est dans une phase de nette régression mais n’a pas été totalement éradiquée. Des foyers de faibles intensités sont encore découverts souvent dans les zones limitrophes de l’aire du GDON. Le suivi des vols de cicadelles s’avère essentiel pour piloter de façon raisonnée et avec justesse les applications d’insecticides dans chaque commune. La couverture insecticide spécifique à la FD a été réduite dans des proportions très importantes (60 à 70 % selon les années), ce qui est une bonne chose vis-à-vis du respect des auxiliaires et de la maîtrise des IFT. La démarche de lutte mise en place par le GDON du Libournais est-elle transposable dans d’autres vignobles ? Les techniciens travaillant sur le dossier FD en Charentes ont suivi avec beaucoup d’intérêt cette initiative. Leurs réflexions confirment l’efficacité de la technique des cercles de lutte dans les zones contaminées mais le contexte de production charentais est très différent. Les structures des propriétés souvent plus grandes et plus mécanisées, l’importance de la surface à gérer 77 000 ha au lieu de 12 500 ha, la présence d’un cépage à priori beaucoup plus sensible à la multiplication des phytoplasmes, la difficulté de mise en place des systèmes de piégeages sur un territoire viticole étendu (80 km du nord au sud et d’est en ouest)… représentent des spécificités à bien appréhender pour cons-truire des stratégies de lutte efficace dans le vignoble de Cognac.
La levée d’une CVO spécifique pour renforcer la lutte en 2014
Le renforcement des moyens de lutte contre la FD a été considéré comme essentiel par les professionnels depuis trois ans. Les premiers résultats à l’issue des campagnes 2012 et surtout 2013 les ont incités à franchir une nouvelle étape pour envisager durablement l’assainissement du vignoble. Pour atteindre cet objectif, un accroissement des moyens techniques de maillage du terrain a été décidé pour d’une part gagner en efficacité dans la mise en œuvre des prospections au cœur des zones problématiques et d’autre part pour mettre en place des démarches plus raisonnées d’application de la couverture insecticide. En fin d’année dernière, un accord professionnel au sein du BNIC a entériné le principe de lever une CVO spécifique destinée à financer les mesures de lutte collective contre la flavescence dorée. La cotisation, d’un montant de 1,99 € HT/ha, a été indexée sur la superficie des vins blancs aptes à la production de Cognac déclarée lors de la récolte 2013. L’augmentation du budget FD a permis de renforcer le dispositif de lutte pour la campagne 2014.
Cinq zones à risques élevés soumises à une surveillance « rapprochée »
À l’issue de la dernière campagne, les techniciens ont considéré qu’il serait souhaitable de renforcer le dispositif d’encadrement de la lutte dans des zones du vignoble considérées comme à risque élevé. Il s’agit de secteurs au sein desquels des foyers assez virulents sont toujours présents. L’idée est de mettre en place dans ces zones à haut risque un suivi technique renforcé durant la période estivale pour préparer l’organisation des prospections et obtenir un état des lieux fiable du déve-loppement de l’épidémie en fin de saison. C’est en quelque sorte un dispositif « de surveillance rapprochée ». Le cumul des surfaces considérées à hauts risques représente 25 000 ha (soit l’équivalent de 40 % de la surface du PLO) qui sont répartis dans 5 zones différentes (voir la carte ci-jointe). Cinq animateurs sont recrutés à partir de début juillet et jusqu’à la fin septembre. Ils seront encadrés par A. Darton et L. Sicaud, et les techniciens des chambres d’agriculture de Charente et Charente-Maritime. Leur mission sera de répondre aux attentes des délégués locaux et des viticulteurs dans des différentes communes afin de mettre en place des actions de formation à la reconnaissance des symptômes et d’organiser les prospections collectives dans le vignoble.
Une différenciation de la couverture insecticide entre les zones à risque élevé et modéré
La gestion du PLO a été abordée de manière différente cette année en utilisant la méthode des cercles de lutte. L’intérêt de cette méthode est d’adapter la lutte en tenant compte du niveau de risque. Des travaux scientifiques ont montré que le pouvoir de dissémination de la maladie par la cica-delle était assez important dans un environnement n’excédant pas 1 km autour d’un foyer. Ces insectes ne possèdent pas les capacités naturelles de voler et de s’éloigner à plus de 2 km d’un foyer. Par contre, elles peuvent être transportées par les déplacements des matériels (tracteurs), des véhicules, le personnel (s’accroche facilement sur les vêtements) parcourant le vignoble. Les notions de communes contaminées et de communes de sécurité qui existaient jusqu’à l’année dernière ont été remplacées par une autre approche reposant sur le niveau de risque. La géolocalisation de tous les foyers et des ceps contaminés isolés depuis trois ans a permis de mettre en place la méthode des cercles de lutte pour affiner les stratégies de lutte. Le PLO comporte désormais deux zones, une première à risque élevé située à moins d’un kilomètre d’un foyer et une deuxième à risque modéré située au-delà le premier kilomètre et allant jusqu’à la périphérie du PLO. Pour les vignobles conduits en agriculture conventionnelle, la protection insecticide est abordée de manière différenciée avec trois traitements dans les zones à risque élevé et deux dans les zones à risque modéré. Par contre en viticulture biologique, la couverture insecticide est abordée de manière identique dans les deux zones.
Une couverture insecticide réduite de 60 à 70 % dans le Libournais
La volonté des professionnels des divers vignobles du Libournais a permis la création d’une cellule technique permanente : deux ingénieurs permanents et une équipe de techniciens qui pilotent et gèrent la lutte de façon concertée, avec constance et en s’appuyant sur un travail important de suivi au vignoble. Le financement est assuré par des cotisations prélevées (un forfait à l’hectare) dans le cadre de l’ODG. Depuis le départ, les responsables professionnels avaient souhaité tester à grande échelle la technique de gestion des zones contaminées des cercles de lutte (développée par Maarten Vanhelden, un enseignant-chercheur de Bordeaux Science Agro). Le principe des cercles de lutte est d’établir un gradient de l’intensité de la lutte proportionnel au niveau de risque qui est directement dépendant de la proximité des foyers et de l’ampleur des vols de cicadelles. La première année, l’ensemble du territoire a été prospecté pour identifier les foyers, les zones à risque et obtenir l’état des lieux qui a servi de fondement à la mise en œuvre des stratégies de lutte. Depuis, un suivi technique annuel permet de mailler l’ensemble des 12 500 ha. Les recherches de symptômes sont prises en charge par les techniciens du GDON qui prospectent (en utilisant des prestataires de services) chaque année 25 à 30 % du territoire, avec l’objectif de couvrir 100 % du vignoble au bout de 3 à 4 ans. Des suivis des vols (des piégeages de cicadelles) de cicadelles de la FD sont réalisés tous les ans pour apprécier la mobilité du vecteur et sa capacité à assurer la propagation de la maladie dans les zones contaminées et aussi saines. Tout ce travail a permis de moduler la lutte autour de chaque foyer. Cela a débouché sur une nette régression de la maladie qui n’est plus présente que sous la forme de petits foyers (de seulement quelques ceps) souvent situés dans les zones limitrophes du GDON. La couverture insecticide est modulée en fonction à la fois de l’éloignement des foyers et de l’ampleur des vols de cicadelles. Le cœur des foyers reçoit trois traitements et, au fur et à mesure que l’on s’en éloigne, la couverture insecticide se réduit très fortement et s’arrête. Cette stratégie a permis de diminuer les applications d’insecticides dans des proportions importantes (variant entre 60 à 70 % selon les années). Le niveau de l’IFT insecticide sur l’aire de production du GDON était en 2013 de 1,65 pour l’ensemble des ravageurs.