Malgré onze ans de recul – eh oui la Fête du Cognac a onze ans – les jeunes vignerons sont toujours en pleine recherche, se penchant sur leurs statuts, le positionnement de la fête, la gratuité, la non-gratuité, le prix des consommations, la fluidité de la circulation, le calibrage du public, le mur du parking des quais qui un jour devra bien tomber, l’image qu’il faut toujours défendre pour rester dans la lumière à côté d’autres événements. Cette « révolution permanente » constitue sans doute un gage de succès. A condition d’être adossée à beaucoup de stabilité et, de ce côté-là, il n’y a pas trop d’inquiétude à avoir. Bon an mal an, ce sont toujours plus de 250 bénévoles qui font tourner à plein régime la Fête du Cognac. Commandos bien rodés, brigades disciplinées, ils attendront le dernier soir pour relâcher leurs efforts et faire la fête ensemble. Mais il faut voir les jeunes vignerons (des deux sexes) plusieurs semaines avant le rendez-vous pour comprendre combien les liens sont forts entre eux, tout au long de l’année. Dans un univers où les valeurs de partage sont longtemps passées par le travail et le travail uniquement, les jeunes agriculteurs ont inventé un nouveau mode relationnel fondé sur l’envie : envie de communiquer ensemble, envie de promouvoir un métier, envie de s’extraire de leur quotidien pour vivre des choses un peu différentes. Société de loisirs direz-vous ! Société de rupture ou travail un jour ne veut pas dire travail toujours. Bravo les artistes !
une palette d’artistes
Parlant artistes, il y en a pas mal durant les quatre soirs, des connus et des moins connus. Parmi les plus connus, citons Les Têtes Raides. Groupe français adepte du rock et de la chanson, ils se produiront le jeudi 11 juillet. Le samedi 12 juillet, Paul Personne et Hubert-Félix Thiéfaine feront monter la température. Et puis il y aura Yoanna (acoustique ambiance), Louis Austen (house musique électronique), Senor Coconut (musique latine électronique), Hot Gang (swing rock’n’roll) ou encore deux artistes féminines très douées, Grace (soul acoustique) et Gabriella Cilmi (Pop). Les fans de musique voient dans Gabriella l’émule d’Amy Winehouse, la cultissime chanteuse anglaise. Née en 1992 en Australie, Gabriella est à peine âgée de seize ans mais on l’annonce déjà comme l’une des probables révélations de l’année. C’est Gaëtan Brochard, directeur de West rock, la scène alternative de Cognac, qui signe la programmation. Pourtant n’allez pas croire que les jeunes vignerons ignorent tout du concept artistique. Ils s’engagent auprès des artistes, s’alarment des cachets, en évolution constante et commencent à bien connaître les sollicitations et caprices des « bêtes de scène ». Au fil du temps, ils ont également acquis une solide expérience des décors, de l’aménagement des bars, de la gestion des files d’attentes ou de la déambulation d’une foule pas toujours facile à canaliser. Sur les quatre soirs, la Fête du Cognac voit défiler environ 50 000 personnes. Chaque édition apporte son lot d’améliorations. L’édition 2008 accueille un nouveau bar, le bar à cocktails, davantage tourné vers le monde de la nuit, avec Cognac caramel ou encore « shouters », mélange de Cognac et de sirop, le tout dans un petit verre givré. A consommer avec modération. Le grand bar du bord de la Charente hérite d’un nouveau comptoir de 26 mètres, « 26 mètres de lumière » promettent les jeunes agriculteurs. L’engorgement guettant la fête certains soirs, un couloir de sortie va être aménagé pour fluidifier la circulation des piétons, encadré par la police municipale. Côté cabanes, des caisses supplémentaires seront installées afin d’éviter les longues files d’attentes. L’espace famille, sur le port, s’agrandit. Une fois de plus, les jeunes agriculteurs ont longuement débattu de la gratuité de la fête… pour finalement décider de la maintenir. « C’est le gage d’un esprit populaire » disent-ils. « Et d’ailleurs, si on y réfléchit bien, la Fête du Cognac n’est pas gratuite. On y propose plein de choses, à dîner, à boire, à déguster. Chacun consomme à hauteur de ses envies. »
Le budget de la Fête s’élève cette année à 330 000 € entre les achats de matières sèches, les provisions de bouche des cabanes et des bars, la location du matériel, la scène, les cachets des artistes (de 75 000 €, en hausse de 10 000 €). Si la fête s’autofinance à hauteur de 50 %, participent au bouclage du budget les deux Conseils généraux, la Région, la Communauté de communes de Cognac, la Ville ainsi que des partenaires privés dont au premier chef le BNIC. Au lieu d’encadrer la date du 14 juillet comme à l’ordinaire, la Fête du Cognac se clôturera le 13. Les organisateurs font le pari qu’en ménageant une journée de repos aux noctambules – le 14 étant férié – le public viendra plus nombreux le dernier soir. Car cet ultime rendez-vous représente « le bonus indispensable », celui qui permet d’équilibrer les finances. Et puis tant qu’à faire la fête, autant la terminer en beauté.
Programmation
Jeudi 10 juillet
21 heures : Yoanna
23 heures : LEs têtes raides
Vendredi 11 juillet
21 heures : LOUIS AUSTEN
23 heures : SENOR COCONUT
Samedi 12 juillet
21 heures : HOT GANG
23 heures : PAUL PERSONNE – THIEFAINE
Dimanche 13 juillet
21 heures : GRACE
23 heures : GABRIELLA CILMI
Association « Fête du Cognac » – 25, rue Cagouillet, 16100 Cognac. Tél. 05 45 81 21 05. Fax : 05 45 36 59 69.
jaac@wanadoo.fr – www.lafeteducognac.fr
La JAAC devient Association
« Fête du Cognac »
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Connue pour sa « Fête du Cognac », la JAAC – les Jeunes agriculteurs animent le Cognac – troque un sigle pour un « vrai nom ». La JAAC devient Association Fête du Cognac. Parallèlement, l’association a fait évoluer ses statuts. Un comité directeur composé de huit personnes remplace désormais bureau et président. On y retrouve les reponsables des quatre grandes commissions : Jean-Philippe Painturaud, référent Fête du Cognac, Stéphane Chat, chef de la commission décor et bars et son binôme Guillaume Croisard, Sébastien Denechère, chef de la commission communication et son binôme Corinne Pinard, Alban Mercier, chef de la commission approvisionnement, Christophe Monnet, chef de la commission fonctionnement et son binôme Luc Chevalier.
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