Tout l’été et jusqu’à fin août, la salle d’accueil du circuit de visite Hennessy propose une variation bucolique autour des jardins. Sont présentées quarante-quatre photographies, courant sur plus d’un siècle (1851-1987).
Le jardin ou l’espace privé dans un grand bain de nature. Un théâtre d’ombre et de lumière où la vie, les amours, les contraintes sociales s’allègent mais aussi se mettent en scène. Des photographes très connus ont croqué les jardins, tels Jacques Henri Lartigue (1894-1986) ou Willy Ronis (1910-2009). Il y a aussi les obscurs ou du moins les inconnus du grand public comme André Kertész ou Jean Gilletta. Né en 1874 à Budapest, André Kertész immigre en France dans les années 20. Flâneur curieux, imprégné de poésie, il capte l’instant dans des jardins parisiens qui fleurent encore leur dix-neuvième siècle. En 1936, il partira pour les Etats-Unis. A New York, il photographie Washington Square depuis sa fenêtre, confiné dans sa solitude, à laquelle renvoient le parc enneigé et l’homme seul qui l’arpente. Jean Gilletta, lui, fait partie d’une dynastie de photographes. Avec ses frères, il monte un studio au cœur de Nice. Il produira toute une iconographie de la Riviera, cette enclave dorée pour riches nomades, du cap d’Antibes à Saint-Jean-Cap-Ferrat.
L’exposition va ainsi, d’images très documentées sur la bourgeoisie aux formes graphiques des jardins en passant par les photos humanistes d’un Willy Ronis. Un plaisir des yeux et de l’esprit. Présentée en avant-première à Bagnolet lors des « Rendez-vous aux Jardins » du mois de juin, l’exposition est le fruit d’une opération de mécénat entre la société Moët-Hennessy et le département photographie de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, dépendant du ministère de la Culture et du Patrimoine.
