Ets LATREUILLE à Gémozac : Bouilleur de profession et de proximité

11 juin 2018

Ce sont des entreprises familiales qui ont su faire preuve de souplesse et trouver des solutions quelle que soit la santé de l’économie régionale. Voilà ce qui caractérise les distilleries et négociants situés à la périphérie des crus les plus prisés de la région délimitée. Les établissements Latreuille à Gémozac comptent parmi ces PME dont histoire est intimement liée à celle de l’économie des bons bois et des bois ordinaires. L’expérience leur a appris à maîtriser tous les cahiers des charges de production : les diverses méthodes de distillation pour satisfaire tous les acheteurs potentiels, le travail et la commercialisation des vins de bouche et même celui des jus de raisin et des eaux-de-vie de vin. Mais ce qui fait avant tout la force de ces entreprises, c’est leur dimension humaine et leur ancrage dans le bassin d’approvisionnement. La connaissance fine des attentes de la viticulture en fait des acteurs incontournables dans l’échiquier régional.

« Certains viticulteurs de la région n’envisagent leur avenir qu’à travers la contractualisation totale de leur production en direct avec une seule maison de négoce et d’autres pas. ». Pour Xavier Latreuille, la place de son entreprise est très claire dans l’économie régionale. Il y aura toujours une frange de la population viticole sensible au fait de pouvoir, à tout moment, échanger de façon très directe avec son acheteur et bénéficier de réponses rapides à des questions concrètes. De même, qu’il y aura toujours une frange de la population adepte de la diversité de débouchés pour mieux assurer ses arrières. Cette relation de proximité a été cultivée dans le temps en arbitrant ses propres décisions et en les assumant de génération en génération, quel que soit le contexte. Par exemple, l’entreprise Latreuille a toujours veillé à apporter des réponses pour les viticulteurs de son bassin en travaillant le marché des vins de consommation. Cette étiquette « autres débouchés » est d’ailleurs collée dans le dos de l’entrepreneur au point parfois d’en oublier qu’il demeure un acteur de poids dans l’achat et la distillation des vins et d’eaux-de-vie destinées au Cognac.

 

Le confort d’une responsabilité déléguée.

« Lorsque je vends une eau-de-vie produite sur mes infrastructures, j’absorbe la responsabilité de mes livreurs, qu’elle soit sociétale ou même financière ». En déléguant l’activité de distillation, les livreurs transfèrent les obligations et les investissements qui sont aujourd’hui exigés par le marché. « J’assume à mon niveau toutes ces exigences, en particulier en matière d’environnement, c’est aujourd’hui indispensable pour garantir la pérennité de nos débouchés communs. Nous envisageons d’ailleurs de nous engager dans une démarche RSE car cette éthique correspond à notre culture d’entreprise». Pour ce qui concerne la mise en conformité de l’activité de ses livreurs, l’entrepreneur assume là aussi sa part du contrat en accompagnant chacun selon ses prédispositions. En début d’année 2018, il a organisé à son échelle sa propre réunion d’information où l’actualité de sujets techniques et réglementaires a été abordée avec des intervenants extérieurs : Certification environnementale, décantation des vins, prévention des accidents au travail… « L’objectif est que 100 % de nos viticulteurs soient informés. Mais il faut être lucide, beaucoup nous font part de leur ras-le-bol administratif. Notre rôle de négociant de proximité est de ne pas les décourager en essayant, autant que possible de leur simplifier la vie à chaque fois que nous le pouvons. Notre culture est simple : Nous nous intéressons à tout ce qui représente un obstacle pour nos livreurs car, potentiellement, cela nous concerne aussi. »

 

 

 

 

 

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