La Contrainte Cuivre

19 mars 2009

Ne pas dépasser dans les sols 100 mg de cuivre par kg de matière sèche. Dorénavant, c’est la norme ministérielle applicable. Même si les vinasses apportent très peu de cuivre, l’interprofession a demandé une dérogation aux préfets, pour la rédaction des arrêtés préfectoraux « distilleries ». En contrepartie, l’interprofession s’engage à fournir en juin 2013 une étude sur l’évolution du cuivre dans les sols.

L’épandage figure au chapitre 5.8 des arrêtés préfectoraux 2008, au titre de la lutte contre la pollution de l’environnement. Bien entendu, la rubrique épandage ne concerne que les bouilleurs de cru se livrant à cette forme de epandage_vinasses_opt.jpegvalorisation des vinasses, la grande majorité tout de même. Quand se déroulèrent les discussions sur la révision du texte, la DDAF fit remarquer que la norme ministérielle sur le taux de cuivre dans le sol avait augmenté depuis la version précédente. Aujourd’hui, elle s’élève à 100 mg par kg de matière sèche. Bien que les vinasses – les effluents des distilleries – soient très peu chargées en cuivre, l’interprofession du Cognac a préféré solliciter une dérogation auprès des deux préfets. La dérogation a été accordée pour cinq ans, à condition que le BNIC conduise une étude sur le suivi du cuivre dans les sols, à remettre en juin 2013. Cette étude portera principalement sur l’étage supérieur du sol, les 15-30 premiers centimètres, le complexe argilo-calcaire bloquant le cuivre en dessous. Par ailleurs, il a été convenu d’interdire l’épandage sur des sols présentant 300 mg de cuivre par kg de matière sèche. Quelques rares parcelles pourraient être concernées. En acceptant, en concertation avec la DRIRE, ce compromis, la profession souhaite que le cuivre ne serve pas de prétexte pour interdire, un jour, l’épandage. « Cette période de cinq ans nous permet d’avoir un peu de recul, tout en sachant que l’épandage est encadré avec la limite des 300 mg. » La dérogation d’épandage vaut aussi bien pour les installations soumises à déclaration que pour celles soumises à autorisation. Bernard Guionnet, chef de famille de la viticulture, a indiqué que la Station viticole allait travailler rapidement le sujet. « L’urgence est à cinq ans. »

stockage des vinasses

Outre l’aspect cuivre, le nouvel arrêté ICPE instaure une prescription nouvelle, liée au stockage des vinasses. Jusqu’à présent, l’exigence consistait à avoir 15 jours de stockage devant soi, pour ménager le code des bonnes pratiques agricoles (ne pas épandre en périodes de neige, de gel…). La nouvelle version des arrêtés ICPE « distilleries » fait quelque peu évoluer la règle. Il va falloir se doter d’un stockage de vinasses équivalent à 50 % de la quantité de vins distillés au cours de la campagne (uniquement pour ceux qui épandent bien sûr). Les installations existantes ont jusqu’au 1er janvier 2012 pour s’équiper. Sur 10 ha de vignes par exemple, distillant 100 hl vol./ha, la capacité obligatoire de stockage des vinasses s’élèvera à 500 hl vol. En cas de mélange des effluents vinicoles avec les vinasses, il conviendra de prévoir 20 % de réserves en plus. Face à cette contrainte, la DRIRE livre une « astuce » : se servir des cuves à vin vides pour stocker les vinasses. Se renseigner également auprès de l’agence de l’eau Adour-Garonne au sujet des aides à la réalisation de fosses.

Un point qui n’a rien à voir avec l’épandage mais qui relève tout de même de la question des exutoires ; la destination des eaux de refroidissement. La DRIRE indique que le refroidissement en circuit fermé des eaux de distillation ne concerne que les distilleries mettant en œuvre plus de 100 hl vol. de charge.

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