Lors de l’assemblée générale de la Sica de Bagnolet, le 14 mars dernier, le sujet de la libéralisation des droits de plantation a été abordé, tant par le président de la Sica, James Bannier, que par Yann Fillioux, maître de chai de la maison, chef de famille du négoce au BNIC. Si les convictions de la maison ne font pas de doute, Y. Fillioux a tout de même exprimé une position plutôt équilibrée.
Bien que qualifiant le sujet de la libéralisation des droits comme « énorme, de la plus haute importance », J. Bannier considère en même temps « que nous sommes des chefs d’entreprise et, à ce titre, gestionnaires de notre patrimoine. Nous ne devons pas être trop timorés, avoir trop peur du lendemain. Un système de régulation bien maîtrisé pourrait être un outil qui contribuerait à cette bonne gestion. »
Pour Yann Fillioux, le dossier est un dossier complexe « et de plus très politique. » Il a rappelé que le comité permanent du BNIC, « qui rassemble viticulture et négoce, s’était mis d’accord sur l’instauration d’un mécanisme de régulation partagée par les professionnels de la filière ». Mais il a avoué aussi : « Cette réglementation partagée ne semble pas si partagée que cela par l’ensemble des représentants viticoles siégeant au comité permanent. » « Le négoce et le SVBC, a-t-il dit, souhaitent clairement une évolution qui confère plus de souplesse aux arrachages et aux plantations. L’autre syndicat demande le maintien du système des droits de plantation. J’espère que la Fédération des syndicats viticoles trouvera rapidement un accord entre les deux formations, afin que la région parle d’une seule voix. » Le maître de chai d’Hennessy a reconnu qu’au final « il faudra très probablement qu’une seule position se dégage en France pour l’ensemble de la viticulture, ainsi qu’au niveau des Etats membres ». Une « realpolitik » à laquelle ne semble pas s’abstraire le représentant du négoce, malgré les convictions qui sont les siennes et qu’il a nouveau exprimé. « Sur ce dossier, nous souhaitons défendre le vignoble. Nous sommes convaincus que plus de souplesse à l’arrachage et à la plantation serait porteuse de valeur ajoutée pour la région. Mais le dossier est très politique. Il paraît difficile à ce jour de pronostiquer son issue. Rappelons tout de même l’échéance : le 1er janvier 2019. »
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