Une capacité de distillation de 10 000 hl d’AP, des chais de stockage de plus de 13 000 hl vol., un site entièrement aux normes, une activité de marchand en gros… Le Maine-au-Bois est un outil industriel assez exceptionnel, même dans une région qui n’en est pas dépourvue.
Hubert Lassalle installe sa première chaudière en 1971. D’autres suivront, à un rythme régulier, tous les trois ou quatre ans. Aujourd’hui le site compte 21 chaudières de 25 hl vol., toutes équipées de foyers à air pulsé de la nouvelle génération. Les quatre dernières chaudières, montées en 2012, présentent un foyer étanche, pour limiter les déperditions de chaleur. Depuis 1997, la norme Iso 9007 s’applique aux installations, complétée en 2011 par un système intégré QSE (qualité, sécurité, environnement).
En 2006, Pierre-Hubert Lassalle, fils de Bernard, prend la direction de l’outil. C’est lui qui a conclu la vente avec le groupe Pernod-Ricard. Philippe Guettat, P-DG de Martell, présent début avril pour officialiser la transaction, a parlé « d’une belle opportunité pour le groupe Pernod-Ricard, non seulement par l’existence d’un très beau stock d’eaux-de-vie mais aussi parce qu’il s’agit d’un outil remarquable, tant dans sa partie distillation que vieillissement ».
Une autonomie juridique et de gestion
En terme de communication, le groupe Pernod-Ricard a insisté sur deux aspects. Le premier tient « à la marque de confiance et d’ambition dans le Cognac dont témoigne cet achat pour le groupe Pernod-Ricard et la maison Martell ». Le second a trait à l’idée « d’autonomie juridique et de gestion ». En effet, l’acquisition du site industriel fut d’emblée présentée comme marchant de pair avec la relance de la maison ARB (Augier Robin Briand et Cie)*. L’autre face d’une même pièce. « Avec le concours du Maine-au-Bois, l’entité ARB devient autonome au plan de l’approvisionnement amont comme de la clientèle aval » précisait P. Guettat le 4 avril. « L’arrivée du Maine-au-Bois va nous permettre de réactiver la marque Augier et peut-être Jules Robin. C’est l’opportunité pour nous de développer des volumes et répondre à des besoins d’autres types de consommateurs » ajoutait dans la foulée Jean-Marc Morel, directeur général adjoint de Martell.
Olivier Gardais, directeur d’ARB
Pour affirmer clairement cette autonomie juridique et de gestion, un directeur général délégué d’ARB a été nommé. Il s’agit d’Olivier Gardais (voir encadré). Depuis avril dernier, ce cadre de Martell a la haute main sur la maison ARB mais aussi sur le site du Maine-au-Bois. Sa mission en ce qui concerne la distillerie ! Faire tourner l’outil industriel, dans toutes ses composantes : distillation, vieillissement, activité de marchand en gros. Pour l’aider à conduire son « business plan », sans doute Olivier Gardais pourra-t-il compter sur l’équipe marketing de Pernod-Ricard. Par contre, sa « feuille de route » prévoit qu’il ne change rien aux relations nouées par le Maine-au-Bois avec ses « clients » – « Le Maine-au-Bois respectera l’ensemble de ses contrats » assurait-on le 4 avril dernier à Saint-Eugène.
* Cette petite société était tombée dans l’escarcelle de Pernod-Ricard en même temps que Martell. Comme la marque au martinet, elle appartint, un temps, au groupe canadien Seagram.
Bio
Directeur général délégué d’Augier Robin Briand et donc du Maine-au-Bois, Olivier Gardais est âgé de 52 ans. Il a débuté sa carrière en 1984 comme responsable informatique de la société Jules Robin. Devenu chef de projet informatique chez Martell en 1987, il est nommé responsable informatique industriel à partir de 1991. Il développe les process industriels de la société. Depuis 2006, O. Gardais occupait chez Martell la fonction de directeur Production Cognacs. Il acquiert à ce poste une solide expérience des process de vieillissement et d’élaboration du Cognac. Originaire de la cité des eaux-de-vie, Olivier Gardais est titulaire d’une maîtrise d’informatique scientifique de l’université de Bordeaux I. Marié et père de 4 enfants, il habite près de Saintes.
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