Deuxième forum pulvérisation : résultat du banc d’essai

10 octobre 2011

La Rédaction

p30.jpgLa première édition du Forum Pulvérisation qui s’était tenue aux mois de juillet et septembre 2009 à Juillac-le-Coq avait remporté un franc succès en raison de l’apport de technicité de la nouvelle méthode de dosage de la quantité de matière active réellement appliquée sur la végétation.

La méthode de dosage des concentrations de bouillie réellement appliquées

L’appréciation qualitative du fonctionnement des pulvérisateurs est désormais abordée de façon plus rationnelle grâce à la démarche innovante de l’IFV. Faire progresser les réflexions scientifiques fondamentales entre l’application de la bouillie et l’efficacité de la protection représente une évolution majeure. Le travail scientifique initié sur ce sujet par les ingénieurs à titre expérimental depuis dix ans est désormais entré dans une phase opérationnelle. Il s’est donc produit un heureux concours de circonstances en 2009 entre le souhait des responsables de la section viticole des Groupements de développement du Cognac de s’intéresser aux aspects qualitatifs de la pulvérisation et le travail de l’IFV. Ce n’est donc pas un hasard si le Forum Pulvérisation est devenu un rendez-vous technologique de la pulvérisation viticole. Lors de la première édition, certains constructeurs ont fait preuve de réticence vis-à-vis du concept novateur des essais, mais les organisateurs ont réussi à démontrer l’intérêt des tests. Le deuxième Forum Pulvérisation s’est intéressé à des techniques de pulvérisation plus innovantes. Les essais ont été mis en place avec le concours de cinq partenaires, les viticulteurs de la section viticole des GDA du Cognac, les Chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, l’IFV Charentes-Aquitaine et la MSA des Charentes. Plus d’une trentaine de personnes, des techniciens et des viticulteurs ont travaillé dur pendant une semaine pour tester 6 pulvérisateurs.

Un banc d’essais de 6 pulvérisateurs

p31.jpgLes essais se sont déroulés du 18 au 22 juillet dernier sur le vignoble Rémy Martin du domaine des Martins à Juillac-le-Coq. La particularité de cette initiative est qu’elle permet de tester les équipements dans le contexte réel du vignoble charentais en tenant compte des spécificités de deux modes de conduite, les vignes hautes et larges palissées et les arcures hautes à port libre. Le choix des équipements testés a reposé sur une volonté de répondre aux préoccupations d’avenir en matière de viticulture durable. La perspective de réduction d’utilisation des intrants phytosanitaires d’ici quelques années constitue un challenge incontournable à moyen terme, qui relance les réflexions techniques en matière d’optimisation de la protection du vignoble et d’application des pesticides. Mieux positionner les produits sur la végétation tout au long d’une saison constitue une piste de travail que plusieurs constructeurs de pulvérisateurs semblent vouloir travailler.

p31bis.jpgLes défis technologiques susceptibles de faire émerger une nouvelle génération de pulvérisateurs concernent une meilleure localisation du flux de pulvérisation, la limitation de la dérive et des pertes de produits dans l’atmosphère et au sol, l’autonomie de fonctionnement du pulvérisateur vis-à-vis des variations de régime des tracteurs (et de la topographie des parcelles), la maîtrise parfaite des débits, la récupération des quantités de bouillies diffusées dans l’atmosphère, la modulation de la pulvérisation en fonction du volume de végétation… Les organisateurs du Forum Pulvérisation 2011 ont souhaité concentrer les essais sur deux nouveaux tunnels de pulvérisation ventilés (présentés l’année dernière dans la région), deux pulvérisateurs montés sur châssis de MAV et un aéroconvection classique qui est encore très utilisé dans la région.

Un pool de compétences multiples pour réaliser les tests

La philosophie de l’essai doit répondre à trois objectifs : comparer des performances des appareils sur un même site, acquérir des données fondamentales pour améliorer les réglages et le fonctionnement des pulvérisateurs dans le contexte du vignoble charentais, et disposer d’informations pratiques sur l’utilisation des équipements. Une équipe d’une vingtaine de techniciens de la Chambre d’agriculture de la Charente et de l’IFV Charentes-Aquitaine a pris en charge la conduite des essais de pulvérisation et parallèlement, un jury de viticulteurs a été chargé d’apprécier la fonctionnalité des matériels et les aspects pratiques de leur utilisation. L’essai s’est déroulé en trois phases : un contrôle statique du pulvérisateur (pour mesurer les débits, les pressions, les vitesses de rotation des turbines, la vitesse d’air…), les appréciations pratiques du jury de viticulteurs vis-à-vis de l’utilisation (l’accessibilité, la facilité d’entretien et de conduite, la sécurité…) et le test en végétation pour apprécier la quantité de matière active réellement appliquée sur la végétation. Les ingénieurs de l’IFV implantent selon un protocole précis de nombreux capteurs au niveau des feuilles et des grappes (bandelettes PVC posées sur les feuilles et des grappes synthétiques au niveau des raisins) pour quantifier précisément les dépôts de matière active au niveau de l’ensemble de la surface foliaire. Chaque pulvérisateur applique une bouillie contenant un colorant qui est ensuite dosé sur les capteurs. La pose des bandelettes et des grappes synthétiques, ensuite leur enlèvement et leur stockage dans de bonnes conditions nécessite un gros travail et beaucoup de rigueur. L’IFV réalise ensuite dans ses laboratoires l’analyse de l’ensemble des capteurs, ce qui permet d’établir une cartographie dans l’espace des répartitions de dépôts de bouillie au sein de toute la surface foliaire des deux modes de conduites.

Les résultats de l’essai présentés le 13 octobre

La présentation de tous les résultats de l’essai aura lieu le 13 octobre prochain lors de la deuxième édition du Forum Pulvérisation. La manifestation commencera le matin par des ateliers techniques tournants accessibles à des groupes de 20 à 25 personnes maximum. Le public pourra accéder à une information complète concernant la qualité de la pulvérisation, les niveaux de consommation de carburant lors des traitements, l’apport technologique d’outils de viticulture de précision (capteur Avidor de mesure de surface foliaire et Système Tixad de mesure de débit en continu), les équipements de préparation des bouillies, l’optimisation agro-environnementale de la pulvérisation, des simulations de temps de travaux de chantiers de traitements, les actions de réduction des intrants du bassin versant du Né et du réseau de ferme Ecophyto Charente, et les outils environnementaux en ligne pour maîtriser une utilisation judicieuse des intrants.

Une restauration est prévue sur place moyennant de s’inscrire préalablement auprès de l’antenne de Segonzac de la Chambre d’agriculture de la Charente (avant le 5 octobre, prix du repas 17 €). La première partie de l’après-midi (14 à 16 h) sera consacrée à la présentation détaillée des résultats des essais. Les aspects pratiques émanant des notations du jury de viticulteurs seront développés par Bruno Farthouat, de la MSA Charentes. Les résultats proprement dits d’efficacité de la pulvérisation des six matériels seront présentés par Matthieu Sabouret, de la Chambre d’agriculture de la Charente, et Alexandre Davy, de l’IFV Aquitaine. La journée se terminera par une démonstration des pulvérisateurs sur le vignoble Rémy Martin.
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