Des maladies du bois malheureusement bien implantées en Charentes

8 mars 2009

souche_protegee.jpgLes maladies du bois sont malheureusement bien implantées dans le vignoble d’Ugni blanc de la région de Cognac et les premiers résultats de l’Observatoire 2003 attestent de la gravité de la situation. L’eutypiose, l’esca et le BDA touchent en moyenne plus de 25 % des ceps dans les parcelles et l’absence de moyens de lutte chimique curatifs ou ayant un effet stoppant laisse craindre une nette aggravation de cette situation dans les années à venir. A court terme, le seul moyen efficace d’endiguer la progression de ces maladies est de mettre en œuvre une prophylaxie efficace. Le repérage précoce des premiers symptômes et la réalisation d’un recépage rapide constituent les deux seuls moyens pour « essayer de prendre de vitesse » les champignons avant qu’ils soient descendus à la base des troncs. Des travaux de recherche innovants sont actuellement porteurs d’espoirs mais leur aboutissement s’inscrit dans le moyen terme.

L’intérêt principal de l’Observatoire des maladies du bois est de pouvoir quantifier le niveau d’infestation réel pendant plusieurs années et le fait de s’appuyer sur un réseau de parcelles représentatives des conditions de production actuelles au sein de la région délimitée représente une caution technique incontestable. La région de Cognac est malheureusement le vignoble le plus touché par les maladies du bois et tout particulièrement en ce qui concerne l’eutypiose. Le niveau d’attaque moyen dans les parcelles pour cette maladie a atteint 20 % des ceps en 2003 et ce résultat aussi inquiétant soit-il ne constitue pas réellement une surprise. Les techniciens et les viticulteurs qui parcourent de nombreuses parcelles chaque saison avaient tous l’impression depuis plusieurs années d’assister à une montée en puissance de la fréquence des symptômes, surtout durant la période débourrement-floraison. Par la suite, la forte croissance végétative crée un phénomène de dilution des symptômes qui a tendance à faire oublier la présence des maladies du bois dans les parcelles. Indéniablement, la région de Cognac présente une forte sensibilité aux maladies du bois, ce qui est à la fois lié à la sensibilité naturelle du cépage Ugni blanc et aux méthodes de conduite du vignoble. Le contexte technico-économique de production depuis 30 ans a naturellement accru la sensibilité des parcelles d’Ugni blanc à l’eutypiose, l’esca et au black dead arm. Les vignes plantées dans le courant des décennies 70 et 80 ont souvent subi plusieurs transformations successives afin de les adapter aux exigences de la mécanisation. Par exemple, les troncs ont été remontés plusieurs fois, les travaux de taille ne respectent plus les courants de sève, la mécanisation plus intense provoque des blessures importantes sur les bois, le manque de main-d’œuvre rend impossible la mise en œuvre des mesures prophylactiques, les faibles densités de plantations des nouvelles plantations accentuent la sensibilité potentielle de chaque cep aux maladies du bois… Tous ces éléments liés à une recherche de productivité permanente que les viticulteurs ont mis en œuvre sous la pression économique ont sûrement créé « un contexte » favorable à la pénétration des différents champignons responsable des maladies du bois.

Un réseau de 46 parcelles d’Ugni blanc en Charentes

observatoire_des_maladies_du_bois.jpgLe réseau de 46 parcelles qui a été mis en place en Charentes dans le cadre de l’Observatoire national des maladies du bois s’appuie sur un comité de pilotage associant la Station Viticole du BNIC, la FREDON Poitou-Charentes, la FDGDON de Charente et Charente-Maritime, les Chambres d’agriculture de Charente et de Charente-Maritime, la FDCETA, l’ITV Charentes, le Syndicat des producteurs de Pineau et le SRPV de Cognac. Les observations sont réalisées cep par cep sur chaque parcelle et une cartographie complète de chaque site a été mise en place pour être en mesure de présenter des statistiques cumulées d’infestation au fil des années. 18 000 ceps de vignes ont été « mis sous surveillance » et les deux notations sont intervenues dans la première quinzaine de juin et à la fin du mois d’août.

L’approche technique qui a conduit à la sélection des parcelles d’observation s’est voulue la plus représentative des conditions de production dans la région délimitée. La nature très calcaire des terroirs est largement prise en compte puisque 70 % des parcelles observées sont greffées avec des porte-greffes moyennement à fortement résistants au calcaire (RSB, Fercal, 140 R, 333 EM, 41 B et 161-49). En terme de nature des sols, le réseau tient compte des différents types de sols de la région : 24 parcelles sont implantées sur des terres de champagne, 9 sur des groies, 2 sur des sols de pays bas et 11 sur des doucins et divers. L’âge des plantations a été aussi pris en considération puisque 21 des 46 parcelles retenues ont été plantées entre 1970 et 1979, une période qui correspond à la forte expansion du vignoble régional.

lepoque_de_plantation.jpgC’est aussi pendant cette période que les vignes larges palissées à faible densité se sont fortement développées ainsi que les cordons hauts non palissés. A la fin des années 80, les cordons bas palissés (issus de nouvelles plantations ou de plantations palissées taillées en Guyot ou en arcures) ont connu une phase de développement qui n’a pas duré en raison de la difficulté à maîtriser les tailles semi-courtes (demi-lattes à 3 à 5 bourgeons) dans le temps dans des parcelles à 2 400 ceps/ha. A partir du milieu des années 90, on a assisté au développement des arcures hautes à port libre qui généralement sont issues de la transformation de vignes hautes et larges palissées.

Une situation particulièrement inquiétante vis-à-vis de l’eutypiose

Les résultats des observations en 2003 sur le réseau Charentes sont assez inquiétants sur le plan des niveaux d’infestation moyens comme des taux d’attaque maximum dans certaines parcelles. La situation au niveau de l’eutypiose est très fluctuante selon les parcelles et le taux moyen d’attaque de 20 % cache de fortes disparités. Tout d’abord, les notations d’eutypiose différencient deux types de symptômes : des symptômes faibles et des symptômes forts ; et la première catégorie représente en moyenne à elle seule 16,9 % des symptômes. Seulement 8 parcelles ont un taux de ceps atteints inférieur à 5 % qui correspond au taux d’infestation d’eutypiose moyen en France. La fréquence des symptômes d’eutypiose en Charentes au cours de l’année 2003 était plus de quatre fois supérieure à la moyenne nationale. L’analyse plus détaillée du réseau Charentes fait ressortir des informations encore plus inquiétantes vis-à-vis de cette maladie. 19 parcelles ont un taux de ceps atteints compris entre 5 et 20 % et 16 sites extériorisent des symptômes sur 30 à 50 % des ceps. Enfin, 3 parcelles ont exprimé des symptômes à un niveau supérieur à 50 % et l’une d’elle a atteint le « triste » record de 83 % d’infestation. Il n’est pas impossible d’imaginer qu’à l’issue des trois années d’observations, plus de 50 % des ceps d’un grand nombre de parcelles soient porteurs des champignons responsables de l’eutypiose sans pour autant extérioriser tous les ans des symptômes.

Un bilan Esca-BDA assombri par une proportion de ceps absents et morts plus que significative

synthese_des_principaux_resultats.jpgLes observations d’esca-BDA ont été réalisées sur 41 parcelles et les résultats 2003 révèlent un taux d’attaque moyen de 2,6 % qui correspond à peu de chose près à la situation nationale. Les notations ont différencié deux catégories de symptômes : les symptômes faibles qui permettent d’apprécier l’état de gravité du développement de ces maladies sur les souches. La proportion de ceps ayant extériorisé des symptômes forts est malheureusement fortement dominante, ce qui traduit un degré d’évolution assez avancé de ces maladies sur les souches. 28 parcelles du réseau Charentes ont exprimé en moyenne des symptômes sur moins de 2,6 % des ceps, mais par contre 13 sites ont des niveaux d’infestations compris entre 2,6 et 11 %.

La situation en 2003 vis-à-vis de l’esca-BDA paraît moins inquiétante que celle de l’eutypiose, mais il convient de rester prudent car les choses peuvent évoluer au cours des années d’observations à venir. Les données concernant la proportion de ceps morts et absents dans les parcelles viennent cautionner la forte implantation des maladies du bois dans les parcelles (et tout particulièrement au niveau de l’esca). En moyenne, le cumul des souches mortes et absentes dans les parcelles est de 4,6 % sur un réseau de 39 parcelles observées en 2003. Ce chiffre moyen cache de fortes disparités puisque 30 % des sites ont des taux de morts et absents supérieurs à 4,6 % et dans 6 parcelles, le nombre de souches en état de non-production est compris entre 17 et 27 %. Le cumul des symptômes d’esca-BDA forts et du taux moyen de ceps morts ou absents atteint presque 7 %, ce qui constitue là aussi un sujet d’inquiétude supplémentaire.

Le vignoble de Cognac détient aussi le record du plus faible taux de souches saines dans les parcelles avec seulement 73,3 % et il est probable que ce niveau continuera de baisser dans les deux années à venir. Il ressort aussi de cette enquête que les pratiques de recépage et d’entreplantation sont mises en œuvre sur seulement 50 % des sites et bizarrement ces parcelles présentent un taux de ceps morts et absents nettement inférieur à la moyenne. La notion d’entretien des parcelles (par entreplantation, recépage et provignage) n’a pas encore convaincu un large public en Charentes alors que dans d’autres régions viticoles elle est pratiquée de manière plus rigoureuse. Cette différence de comportement des viticulteurs charentais est sûrement à relier aux besoins de main-d’œuvre que nécessite ces interventions.

Les maladies s’extériorisent sans aucune contrainte

Indéniablement, le niveau d’infestation alarmant des parcelles d’Ugni blanc en Charentes par les maladies du bois représente actuellement un danger majeur vis-à-vis de la pérennité du potentiel de production. L’interdiction des traitements à l’arsénite de soude a littéralement « pris de vitesse » la profession et l’ensemble des pôles de recherche fondamentaux et appliqués. C’est seulement depuis deux ans que la filière a réellement pris conscience du déficit de connaissances scientifiques sur ces maladies alors que, paradoxalement, elles sont identifiées pour la plupart depuis très longtemps.

Actuellement, les symptômes d’esca, de BDA et d’eutypiose peuvent malheureusement s’extérioriser sans contrainte compte tenu de l’absence de moyens de lutte chimique préventifs et curatifs. L’Observatoire maladies du bois en Charentes révèle que certaines parcelles présentent des niveaux de symptômes élevés et une proportion de ceps morts et absents alarmante qui traduisent un vieillissement prématuré de ces plantations. Des parcelles âgées de seulement 15, 20 ou 25 ans ont aujourd’hui un potentiel de ceps qui, dans la réalité, a 10 ou 15 ans de plus, et forcément les conséquences au niveau de la production commencent à se faire sentir. Les travaux de recherches en cours ne vont pas déboucher à court terme sur la commercialisation d’un produit de traitement équivalent aux performances de l’arsénite de soude, d’autant que les grands industriels ne se sont jamais intéressés à ce marché.

La lutte contre l’esca et l’eutypiose n’a jamais été perçue comme un marché potentiel attractif et la forte concentration des entreprises dans l’univers de l’agrochimie depuis 5 ans n’a pas été propice jusqu’à présent à la mise en œuvre de nouvelles stratégies dans ce domaine.

Une seule alternative de lutte : Les mesures prophylactiques « impopulaires »

Face à cette situation, de quels moyens disposent les viticulteurs pour réduire le pouvoir de nuisance des maladies du bois dans leurs vignobles ? La réponse technique existe : il s’agit des mesures prophylactiques d’entretien du vignoble, des pratiques de taille raisonnées, l’élimination régulière du bois mort, le marquage des ceps extériorisant des symptômes, la réalisation de recépages précoces, l’arrachage des pieds morts, l’entreplantation systématique, le provignage dans les vieilles parcelles… Toutes ces pratiques sont connues depuis longtemps mais pas mises en pratique de manière systématique dans notre région. Pourtant, divers essais dont celui de la Station Viticole au lycée agricole de Saintes en confirment l’intérêt. Indéniablement, la mise en œuvre de mesures prophylactiques est mesure d’assurer un bon contrôle des maladies du bois, mais leur impopularité auprès des viticulteurs est liée aux besoins en main-d’œuvre qu’elles nécessitent. Dans une région viticole où une unité de main-d’œuvre doit assurer la gestion de 15 à 20 hectares, comment dégager 10, 20 ou 30 heures/ha tout au long de l’année pour réaliser un travail de plus en plus prioritaire ? Bien qu’étant naturellement soucieux de la pérennité de leurs plantations, les viticulteurs ont effectivement beaucoup de mal à intégrer de manière systématique ce volet de travail de prophylaxie car l’époque est avant tout à la maîtrise des charges de production. Par ailleurs, beaucoup de propriétés font aussi appel à de la main-d’œuvre saisonnière (des tâcherons) pour réaliser la taille en hiver et les relevages en été, et ce type de personnel n’est pas réellement sensibilisé à l’intérêt des mesures prophylactiques. Cependant, la notion générale d’entretien du capital ceps de vignes risque de s’imposer comme une préoccupation prioritaire dans les années à venir.

L’investissement dans 10 à 30 heures de prophylaxie par an et par hectare ne représente-t-il pas un acte de bonne gestion ? Un certain nombre d’éléments techniques et économiques tendent à le laisser à penser car le fait de prolonger la durée de vie des parcelles de 10 ans par exemple va sûrement permettre de mobiliser la capacité d’investissement sur d’autres postes comme la vinification, les mises aux normes…

Repérer et recéper précocement : deux moyens pour prendre de vitesse les maladies

Les mesures prophylactiques aussi impopulaires sont-elles la seule alternative technique pour maîtriser à moyen terme le développement des ma-ladies du bois ? La base de tout le travail de repérage et de marquage dans les ceps extériorisant des symptômes dans les parcelles et malheureusement, la présence des trois maladies s’effectue à trois périodes différentes. Pour l’eutypiose, l’idéal est de passer marquer les ceps dans le courant de la deuxième quinzaine de mai dans le cadre des travaux d’épamprage, en prenant le soin de conserver des pampres sur les souches infestées. La détection des symptômes de BDA peut s’envisager au cours du palissage qui intervient dans notre région entre la mi-juin et la mi-juillet. Les symptômes d’esca apparaissent plus tard en saison dans le courant du mois d’août et leur marquage devrait nécessiter un passage spécifique. Le fait de repérer l’apparition des premiers symptômes constitue un acte primordial pour essayer de prendre de vitesse les maladies.

M. Patrice Rétaud, du SRPV de Cognac, considère que l’intérêt du repérage précoce des symptômes est de pouvoir éradiquer ces maladies : « Les champignons responsables de l’esca, du BDA et de l’eutypiose ont un cycle de développement qui dure entre 7 et 10 ans et ils descendent lentement dans le tronc des souches. En repérant tôt les premiers symptômes, on est en mesure de prendre de vitesse l’installation de la maladie en pratiquant un recépage en dessous des zones de bois dans le tronc présentant des nécroses caractéristiques. Cette double approche de repérage et de recépage précoce permet de véritablement reconstruire des souches saines. »

La réalisation des recépages précoces est une intervention essentiellement manuelle qui nécessite une certaine compétence au niveau de la reconnaissance des symptômes sur les bois et du nouvel établissement des souches.

Une recherche qui mobilise activement ses moyens mais le travail est énorme

Depuis deux ans, une nouvelle dynamique semble s’être enclenchée dans les travaux de recherche fondamentale sur les maladies du bois. Les équipes scientifiques travaillent à la fois sur une meilleure connaissance des trois maladies et sur la recherche de nouvelles approches de lutte chimique préventive et curative.

L’expérimentation concernant des traitements d’injection dans les ceps infestés conduite par l’INRA et l’ITV depuis maintenant deux ans ne semble pas pour l’instant déboucher sur des résultats encourageants avec les molécules essayées actuellement. L’utilisation des IBS s’avère inefficace vis-à-vis de l’esca et parfois des phénomènes de phytotoxicité se produisent. L’acide salicylique ne fait retarder l’expression des symptômes que d’une année et ensuite la maladie retrouve sa pleine intensité. Le traitement avec cette molécule devrait alors être renouvelé tous les ans, ce qui rend la faisabilité de cette méthode très aléatoire compte tenu de la lourdeur du travail d’injection dans les troncs.

M. Philippe Larignon, de l’ITV, réalise aussi depuis l’hiver 2002-2003 des études pour évaluer l’intérêt du traitement à l’eau chaude vis-à-vis des champignons responsables des maladies qui peuvent être présents dans les bois au moment du greffage. Il est pour l’instant trop tôt pour tirer des conclusions définitives de cette approche de traitements préventive des bois destinés au greffage ou carrément des greffés soudés. A l’INRA de Bordeaux, des essais de pulvérisation sur les plaies de taille sont conduits en partenariat avec la société Du Pont De Nemours afin de créer une barrière fongicide protectrice vis-à-vis du champignon Eutypa Lata qui pénètre dans les souches par les plaies de taille. L’objectif de ce travail est de trouver une solution alternative à la méthode de protection des plaies de taille par badigeonnage avec l’Escudo qui n’est pas adaptée aux conditions pratiques de conduite du vignoble. Depuis quatre ans, des essais de pulvérisation aussitôt la taille avec un produit dérivé de l’Escudo ont été menés à la fois au laboratoire et en plein champ, et les premiers résultats sont encourageants. L’extension de cette méthode de lutte chimique préventive à l’esca est à l’étude, mais l’approche semble plus complexe car le processus de pénétration des champignons responsables de cette maladie n’est pas réellement connu. C’est M. Ph. Larignon, de l’ITV, qui mène ces études d’efficacité de pulvérisation de l’Escudo sur les plaies de taille.

Un réseau national de fluctuation des symptômes d’esca et de BDA (15 parcelles en France) a été mis en place par l’ITV en 2002 pour essayer de mieux comprendre les relations entre l’extériorisation des symptômes et une série d’éléments comme le sol, le climat et les pratiques viticoles. En effet, l’une des spécificités de ces maladies est justement d’exprimer des symptômes une année puis de quasiment disparaître ensuite pendant trois ou quatre ans (alors que les champignons sont bien installés dans les souches) et la compréhension de ce phénomène constitue un volet de recherche important.

La Station Viticole du BNIC participe à cette action avec une parcelle d’Ugni blanc implantée à la Fondation Fougerat. Au lycée agricole de Saintes, un essai longue durée consacré à la recherche des éléments favorisant ou pas le développement des maladies du bois a été implanté en 1991 (année de plantation de la parcelle) par la Station Viticole du BNIC en partenariat avec l’INRA de Bordeaux. La présence d’une parcelle adjacente fortement infestée a joué le rôle de contaminant et des symptômes importants d’eutypiose sont apparus à partir du début des années 2000.

L’essai, qui intégrait diverses modalités, commence à livrer des conclusions intéressantes et l’intérêt des mesures prophylactiques est confirmé. M. Vincent Dumot, l’ingénieur de la Station Viticole du BNIC qui a en charge cette expérimentation, envisage de développer de nouveaux axes de recherches sur des aspects comme la cicatrisation des plaies de taille, l’incidence de l’élimination avec brûlage de l’année vis-à-vis de la fréquence des symptômes de BDA (les picnides du BDA se conserveraient sur les sarments de l’année et aussi sur les troncs), sur des mesures d’activité biologique des sols dans les modalités avec broyage de sarments et d’affiner les réflexions de sensibilité accrue de la taille cordon avec des demi-lattes (à 4 ou 5 bourgeons).

Des soutiens financiers de la part du BNIC et du groupe Rémy Cointreau

Le CNRS de Poitiers travaille sur l’eutypiose depuis 1996 avec deux axes de recherche fondamentale, l’un pour relier l’expression des symptômes à la production de toxines autres que l’eutypine et l’autre pour tester des molécules naturelles ayant une efficacité au laboratoire sur le champignon. C’est M. Gabriel Robelin, le responsable du laboratoire de biochimie et de biologie, qui a été à la base du démarrage de ce programme de recherche.

La première thèse de M. Amborabé, qui a été soutenue en 2000, était consacrée à l’étude de la biologie de l’eutypiose. Il a été mis en évidence que d’autres composés à hauts poids moléculaires intervenaient avec l’eutypine sur l’expression des symptômes d’eutypiose. Une seconde, de M. Stéphane Octave, commencée depuis septembre 2000, a débouché sur la mise au point d’un test de diagnostic rapide de l’eutypiose. La méthode donne de bons résultats en laboratoire et les dernières validations vont permettre d’engager la phase plus industrielle.

Une deuxième phase d’étude autour de ce diagnostic rapide devrait permettre d’étendre le champ d’application de cette découverte à l’esca et de proposer à terme un kit de détection rapide utilisable pour les deux ma-ladies. Un nouvel axe de recherche plus spécifique à l’esca a été récemment lancé par le biais de deux nouvelles thèses.

La première, réalisée par M. Christophe Valtaud (financée par le groupe Rémy Cointreau), concernera la recherche des éléments internes à la plante qui influencent l’extériorisation de l’esca. Ce travail est encadré par Mme Pierrette Fleurat Lessard, chargée de recherche en microscopie immuno-cytochimie. La deuxième thèse, réalisée Mme Estelle Luini, est consacrée à la connaissance de la biologie des deux autres champignons responsables de l’esca. L’étude, qui est conduite sous la tutelle de M. Gabriel Robelin avec le financement du BNIC, aura aussi un volet de validation sur le terrain en partenariat avec la Station Viticole du BNIC.

Bibliographie :

– M. Patrice Rétaud, du SRPV de Cognac.

– M. Vincent Dumot, de la Station Viticole du BNIC.

 

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